Quelle disposition du cœur de saint Joseph séduisait la Sainte Vierge et attirait la complaisance du Seigneur ?
Saint Paul enseigne : « Dieu aime celui qui donne joyeusement » (2Co 9,7). Or on ne donne avec joie que si l’on donne vraiment, c’est-à-dire si l’on perd ce qu’on offre. Sur ce point notre mentalité de commerçant accroche. Un don, chez nous, est toujours plus ou moins un placement à court ou moyen terme, c’est-à-dire que nous investissons, nous prêtons, nous créons des obligés et des redevables.
En apprenant du cœur de saint Joseph, on acquiert peu à peu un autre mouvement. Saint Joseph en effet est vigilant, le jour et la nuit son cœur est à l’écoute. Désencombré et disponible. Son unique souci ? Le souci de Jésus. Son unique souffrance ? La souffrance de Jésus. Son seul projet ? Le projet de Jésus. Sa seule joie ? La joie de Jésus. Saint Joseph ne cherche pas à être quelqu’un, à devenir quelque chose, ni même à être fidèle à ce qu’il pense être la volonté de Dieu sur lui. Il est disponible pour Jésus, il ne s’occupe que de Jésus. Jamais de lui-même. À quoi bon ? « Dieu est assez puissant pour vous donner toute grâce en abondance, afin que vous ayez, en toute chose et toujours, tout ce qu’il vous faut, et même que vous ayez en abondance de quoi faire toute sorte de bien. » (2Co 9,8).
Et saint Paul de conclure : « L’Écriture dit en effet de l’homme juste : Il distribue, il donne aux pauvres ; sa justice demeure à jamais. » (2Co 9,9). Le cœur de saint Joseph, « l’homme juste », plait à Dieu car il ne s’occupe que « des pauvres », c’est-à-dire de Jésus et des tout-petits au cœur d’enfant.