Au commencement, Dieu couronna son œuvre par l’homme et la femme : « Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme » (Gn 1,27). Dans leur complémentarité, l’homme et la femme sont offerts au monde comme image visible de l’amour invisible et créateur. Cependant, quel homme et quelle femme sont assez libres pour vivre une communion manifestant pleinement Dieu ? Ils doivent offrir un amour exclusif, irrévocable, total don de soi. Or depuis la Chute, l’homme et la femme ne savent plus accueillir ni donner, ils rivalisent et blessent, ils se rejettent.
L’Immaculée Conception est pure transparence de la grâce, c’est certain, soumise à l’Esprit en toute chose, mais où est l’homme complémentaire pour manifester Dieu ensemble ? On ne peut envisager Jésus : il est Dieu – il ne s’est d’ailleurs pas marié.
Dès lors, au lecteur ayant traversé l’épaisseur de l’Ancien Testament, vient au seuil de l’Évangile cette révélation : l’homme préparé par Dieu au long des générations. Toutes convergent vers « Joseph, l’époux » (Mt 1,16). Aucun autre homme ne porte ce titre car toute l’intrigue est centrée sur la femme de la promesse, sur la mère du fils annoncé, Marie. L’ouverture du Nouveau Testament scrute les temps en quête de l’homme préparé par Dieu pour entrer dans le saint mariage, époux aimant l’épouse comme le Christ aime l’Église, figure parfaite du Christ marié à la figure de l’Église.
Au commencement, l’Évangile dévoile le fondement et le couronnement de toute sainteté et de toute grâce, le saint mariage de Marie et de Joseph.