Le sens de la justice est fortement ancré en l’homme, il motive ses revendications les plus précoces : « c’est pas juste ! » s’écrient les enfants. La justice pratiquée construit la personnalité, mais elle place facilement en position de maîtrise, elle fortifie une mentalité de contrôle. Aussi le Seigneur lance-t-il cet avertissement : « Si je dis au juste qu’il vivra certainement et que celui-ci, fort de sa justice, commette le mal, aucun de ses actes justes ne sera retenu, il mourra en raison du mal qu’il a commis » (Ez 33,13). Ce qui est édifié par puissance et par force est éphémère.
Le Seigneur Jésus, le seul juste, prend le tablier de service (cf. Jn 13,4) et loue le serviteur que son maître trouve affairé à son travail (cf. Lc 12,43). Telle est la justice de saint Joseph, telle est la justice qui établit l’homme sur ses biens : faire seulement le service confié, dans la confiance que le Maître ordonne la maison en toute sagesse. « Le juste vivra par sa fidélité » (Ha 2,4). Le juste ne vit pas par ses œuvres de justice. Ce qui le rend lui-même, ce qui fait que sa vie est vécue, est l’agir fondé sur la confiance. S’engager en conscience pour la vérité, faisant l’expérience de soi.
Saint Joseph, bon et fidèle serviteur, prenez-nous à votre école, montrez-nous qu’on n’est jamais autant soi-même qu’au service du Christ Jésus.