« Je vous salue » (Mt 28,9). Jamais Jésus Christ n’est autant fils de Joseph qu’au jour de la résurrection. Le Ressuscité se présente avec simplicité et discrétion, comme il était de mise dans la maison de Nazareth.
Les hommes réservent aux généraux vainqueurs des parades glorieuses, la remise de trophées éclatants et la célébration de fêtes grandioses. Jésus, vainqueur du péché et de la mort, vient à nous sans tapage. Les rois victorieux font valoir leurs droits sur leur prise, ils font tomber la tête des traîtres et ils humilient publiquement les vaincus. Jésus ne réclame rien, ne se venge de rien, ne reproche rien à personne. Au contraire, le Seigneur arrive dans la simplicité familière que vivaient ses parents. Il inaugure un règne nouveau, non pas fondé sur la violence et la force, mais sur la paix et dans l’amour. Le Ressuscité emprunte le chemin des cœurs par la douceur de ses manières. Il sait combien l’âme se ferme promptement à celui à qui manque le respect.
Saint Joseph n’agissait-il pas ainsi ? A-t-il jamais considéré la Sainte Vierge comme une conquête, une propriété de droit divin ou un sujet soumis à son autorité ? Lorsque Marie apparut enceinte, Joseph n’a pas cherché à percer le mystère. Il a attendu, souffert et prié en silence. Il a cherché la position juste. L’effacement de Joseph, modèle de délicatesse d’âme, se reconnaît dans la salutation du Vivant vainqueur.