Regardons au-delà des frontières de l’Église : partout, l’individu avant tout et par-dessus tout. Aujourd’hui, tout est privatisé, jusqu’à Dieu lui-même. Chacun façonne un dieu à son image et à sa convenance. Le paradis, si l’on admet qu’il existe, est redéfini lui aussi. Les lumières traditionnelles n’attirent plus : vivre dans la promiscuité d’une salle de noces surpeuplée d’inconnus encombrants (n’irons-nous pas tous là-haut ?) semble peu réjouissant. On préfère se représenter le paradis de manière charnelle, comme l’état d’une effloraison personnelle et d’une saturation sensorielle. Par contamination, des chrétiens finissent par se contenter de l’idée d’un épanouissement intégral.
Cependant, le paradis ne consiste pas en un sentiment intérieur. Il est la vie. Il est communion, face à face (cf. 1Co 13,12 ; Ap 22,4). Il est un ailleurs où se rendre, où déposer les prétentions de l’ego. Il consiste à embrasser la Loi du Vivant, laquelle est don de soi dans la confiance.
Dès lors, aux yeux de tous, réaffirmons la place de saint Joseph aux côtés de Marie et de Jésus. Avec le Messie et la Vierge, se trouve en effet un homme, un autre, avec lequel il faut composer. Jésus vient à nous dans les bras de Marie et sur l’épaule de Joseph. La famille est nécessaire pour redécouvrir la vie communautaire, ses relations de dépendance, d’autorité et d’obéissance. L’homme ne trouve son bonheur que dans ce mouvement trinitaire dont l’icône visible est la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph.
Saint Joseph, portier du paradis.