C’est seulement 1 après avoir employé tous les moyens que l’Église nous offre, que l’on peut penser à recourir aux exorcismes. Il s’agit, en ce cas, d’un véritable sacramental.
« L’Église a toujours été soucieuse de le réglementer, spécialement s’il est accompli sous forme liturgique. Dans les exorcismes, en effet, s’exerce le pouvoir et l’autorité de l’Église sur les démons 2 ».
Ce ministère – en sa forme publique – est réservé exclusivement aux évêques et aux prêtres auxquels il a été délégué par leur Ordinaire 3.
« L’exorcisme consiste à chasser les démons et à libérer de l’influence démoniaque, et cela par l’autorité spirituelle que Jésus a confiée à son Église. Très différent est le cas des maladies, surtout psychiques, dont le traitement est du domaine de la science médicale. Il est donc important de s’assurer, avant de célébrer l’exorcisme, qu’il s’agit d’une présence du Malin, et non pas d’une maladie 4 ».
Cette œuvre de discernement doit être faite préalablement avec soin, mais l’exorcisme lui-même accomplit en partie cette fonction par rapport aux signes qui le précèdent, qui l’accompagnent et qui le suivent.
« Selon la pratique reconnue, on considère comme signes spécifiques :
– proférer de nombreuses paroles dans une langue inconnue ou comprendre celui qui la parle ;
– rendre manifestes des choses lointaines ou cachées ;
– montrer des forces supérieures à la nature de l’âge ou de la condition 5 ».
Par ailleurs, ces signes ne constituent que des premiers indices. Ils doivent être reliés aux signes de caractère moral, comme l’aversion pour les réalités religieuses, le rapport entre le comportement du sujet en ce qui concerne la foi et la vie chrétienne, et l’échec de toutes les autres pratiques.
De plus, les signes doivent être interprétés cas par cas. Sur le plan de la catéchèse, on devra travailler à ce que les croyants ne cherchent pas dans l’exorcisme une sorte de magie qui « réussit » : il faudra les éduquer le plus correctement possible.
Sur le plan liturgique, nous faisons nôtre la recommandation du Rituel que « l’exorcisme soit accompli d’une manière qui manifeste la foi de l’Église et que personne ne puisse raisonnablement y voir une action magique ou superstitieuse. Il faut de plus éviter qu’il devienne un spectacle pour les personnes présentes ou qu’il soit divulgué par les moyens de communication sociale 6 ».
Notes :
- Lettre pastorale : Magie et démonologie, DC 2104(1994)988-998 [retour]
- Rituel des exorcismes (RE), 11. [retour]
- Cf. Code de droit canonique, can. 1172 ; Lettre de la Congrégation pour la Doctrine de la foi aux évêques, 29 septembre 1985 ; RE, 12 ; CEC, n. 1673. [retour]
- Catéchisme de l’Eglise Catholique (CEC), n. 1673. [retour]
- RE, 15. [retour]
- RE, 20. [retour]