Dans le domaine de l’évangélisation 1, on ne doit absolument pas sous-évaluer le primat du mystère du Christ, de sa mort et de sa résurrection.
La démonologie et les problèmes qu’elle pose, bien qu’ils soient graves, comme nous l’avons souligné, ne représentent pas un « primum » dans une vision adulte et intégrale de la foi, et à l’intérieur d’un concept correct de la hiérarchie chrétienne des vérités.
Le primat appartient à Dieu, à la confiance inconditionnelle qui lui est due, à son Fils Jésus et au Saint Esprit qu’il répand dans la vie de l’Église, que ce soit par l’écoute de la Parole de Dieu ou la célébration des gestes sacramentels.
Le primat appartient à Dieu et à sa révélation salvifique. Satan et les démons ne sont que des créatures, non un principe équivalent à Dieu, ou parallèle à lui, ou contraire à lui. En tant qu’êtres créés, ils sont absolument des sujets du Créateur, soumis à sa puissance, et ils ne peuvent en aucune manière dominer l’âme de l’homme et effacer sa liberté.
Le phénomène de l’action de Satan sur l’homme, jusqu’à la grave situation de possession, demeure un fait complexe et toujours difficile à interpréter, spécialement en ce qui concerne son identification réelle.
À cet égard, nous pensons qu’il est utile de donner quelques indications par rapport à l’action de l’Église et à la charité pastorale des prêtres :
– que les prêtres s’occupent avec bienveillance des personnes qui se déclarant « possédées » et cherchent à discerner les diverses situations qui se présentent à eux avec une grande prudence et un esprit de sagesse, dans la prière et l’invocation de la lumière de l’Esprit Saint sur leur ministère et pour ces fidèles ;
– dans les cas les plus graves ou difficilement compréhensibles, qu’ils s’adressent à l’évêque, qui nommera un délégué, particulièrement compétent pour discerner les signes de la vraie possession et en mesure de célébrer l’éventuelle intervention de l’exorcisme.
Comme le suggère le Rituel des exorcismes, dans les cas où l’on n’est pas suffisamment sûr que l’on se trouve devant une situation réelle de possession, que l’on ne fasse pas l’exorcisme, en se limitant à d’autres formes d’intervention, comme nous l’avons dit précédemment.
Dans tous les cas, que l’on se fasse aider par des experts en médecine ou en psychiatrie, préparés scientifiquement et estimés professionnellement 2. À cet égard, il serait opportun de penser à instituer dans chaque diocèse – s’il n’existe pas encore – un groupe interdisciplinaire d’experts qui collabore, d’une manière stable, avec l’évêque et les prêtres en charge, comme un groupe de compétence, de conseil, d’aide dans le discernement de chaque cas.
Notes :