En général 1, l’Église ne s’est pas beaucoup préoccupée d’entrer d’une manière analytique dans les détails du phénomène de la magie : cependant, la condamnation de celle-ci a été constante et sans équivoque, en accord avec ce qu’enseigne l’Écriture Sainte. On connaît l’extrême dureté de l’Ancien Testament contre qui pratique la magie (cf. Ex 22, 17 ; Lv 20, 27).
La raison de tant de sévérité réside dans le fait que la magie est un refus du Dieu unique et vrai :
Dans la vision biblique, la magie représente un acte d’apostasie du Seigneur, unique sauveur de son peuple (cf. Dt 13, 6) et équivaut à un geste de rébellion à l’égard de Dieu et de sa Parole (cf. 1 Sm 15, 23).
Une chose est la prophétie, annonciatrice du salut du Seigneur, autre chose sont les présages des devins et des magiciens, porteurs de fausseté et de tromperie (cf. Jr 27, 9; 29, 8 ; Is 44, 25 ; 47, 12-15).
S’adonner à la magie, c’est comme s’adonner à la prostitution.
Le Livre de la Sagesse souligne ironiquement combien les rites magiques, au lieu de sauver, conduisent à une situation encore pire.
Le Nouveau Testament se situe dans la même ligne quand, lorsqu’il demande la foi en l’unique Seigneur Jésus et le baptême en son nom, il exige le refus de toute mentalité et de tout comportement magiques (cf. Ac 8, 9- 13 ; 19, 18-20). Il existe, en effet, une nette opposition entre l’annonce de la foi et la magie (cf. Ac 13, 6-12 ; 16, 16-24). Les vrais croyants sont appelés à s’en remettre à l’unique prophète, le Seigneur Jésus, le Fils bien-aimé du Père (cf. Mc 1, 11) et aux saintes Écritures données par l’Esprit à son Église (cf. 2 P 1, 16-21).
La « sorcellerie », sous quelque forme qu’elle se manifeste, fait partie des œuvres qui écartent de l’héritage du Royaume de Dieu (cf. Ga 5, 20), si bien que l’Apocalypse exclut de la Jérusalem céleste les « menteurs » et les « sorciers » de tout genre (Ap 9, 21 ; 18, 23 ; 21, 8 ; 22, 15). En effet, la magie remplace Dieu par des créatures et représente une reprise de cette tentation diabolique à laquelle Jésus lui-même a voulu se soumettre, en remportant la victoire :
Notes :
- Lettre pastorale : Magie et démonologie, DC 2104(1994)988-998. [retour]