Les nombreuses perfections de saint Joseph méritent d’être contemplées. Dieu l’a paré des plus éminentes, elles font de lui un homme parmi les plus grands, le plus grand auprès de Jésus : son cœur chaste attire l’amour de la Sainte Vierge, son intelligence instruit le Verbe incarné, sa pureté terrifie les démons, … la liste est longue. L’éclat de cette gloire spirituelle peut nous aider à comprendre que la plus fondamentale des vertus est l’humilité.
Pour nous, en effet, il est aisé de concevoir l’humilité comme un mécontentement de soi, de la réduire à l’aveu de sa misère ou de s’enfermer dans le constat de ses limites. Joseph s’est-il complu dans son indignité ? Il n’a pas craint de prendre chez lui Marie, toute son attention et son amour étaient pour Jésus. L’homme au cœur humble aime la volonté de Dieu plus que la sienne, parce qu’il s’abîme dans la contemplation de l’amour infini et offert. Ainsi, l’humilité ne procède pas d’un regard particulier sur soi-même, elle est la capacité de voir Dieu tel qu’il est. Mieux on perçoit ce qui sépare l’homme de Dieu, plus on est humble ; plus on est humble, plus on est intelligent ; plus on est intelligent, mieux on aime la volonté de Dieu. Tout vient du vertige amoureux saisi par la transcendance de Dieu.
De même Jésus, en admiration devant la grandeur du Père, s’exclame : « ce que tu as caché aux sages et aux savants, tu l’as révélé aux tout-petits » (Mt 11,25). Dans cette louange, le Seigneur ne dénonce pas la distance entre les savants et les ignorants, il se réjouit de l’intelligence des humbles : leur petitesse les introduit aux mystères de l’Amour.
Saint Joseph, initiez-nous à la contemplation de la grandeur du Père, plongez-nous dans l’abîme de notre petitesse, que notre cœur s’ouvre à la grandeur de Jésus et se consume d’amour pour sa sainte volonté.