La salutation angélique désigne Marie « comblée-de-grâce » (Lc 1,28), nom mystérieux qui ne situe la Vierge ni dans sa famille ni même dans son mariage. De même, Jean-Baptiste est défini comme la « Voix » prophétique (Lc 3,4) sans que soit évoquée sa parenté. Joseph, lui, est simplement appelé « époux de Marie » (Mt 1,16) et « fils de David » (Mt 1,20). Est-ce que Marie et Jean sont nés d’en haut, alors que Joseph serait un patriarche parmi les autres ? Être « époux de Marie » et « fils de David » fait de Joseph le père de Jésus (cf. Mt 1,25), mais ce titre ne lui est pas donné explicitement. N’est-il qu’un maillon dans la généalogie, transition utile et passage obligé ? Ou bien saint Joseph est-il l’homme corrélatif, le fils d’Adam renonçant à toute autonomie, le descendant royal abdiquant toute puissance, l’homme tout investi dans les relations familiales ? Comme la généalogie est tout orientée vers le Christ Jésus, tout en Joseph est relatif à Jésus.
Saint Joseph de l’enfant Jésus.