Attendre un enfant, c’est quelque chose, assurément. On le perçoit, on le devine, on le redoute peut-être, on l’imagine le plus souvent car, en vérité, on ne sait pas qui il est. Le petit ne s’y trompe pas, qui spontanément s’efforce de reconnaître les attentes parentales et de s’y conformer. Il grandit, façonné à cette image.
Comment les parents feraient-ils autrement, ne connaissant pas celui qui vient ? Comment nous préparerions nous autrement à Noël qu’en imaginant un petit Jésus à notre image, nous qui ne le connaissons pas ?
L’Avent de Marie et de Joseph fut bien différent. Chez eux, le nouveau à venir était attendu pour ce qu’il est. Non qu’ils aient joui de quelque prescience, mais qu’ils connaissaient le cœur de Dieu. Leur attente était toute attention à Dieu qui se révèle au jour le jour.
Dès lors, dire que saint Joseph protégea la Vierge enceinte, est aussi affirmer qu’il est le mieux placé pour protéger nos âmes de toute projection et de tout désir de maîtrise sur Dieu : accueillons à cœur ouvert celui qui nous restaure à son image et à sa ressemblance.