Empressés et infantiles, nous imaginons que l’attente précède la satisfaction. Mais le chrétien est toujours en attente ; Dieu maintient ses enfants en état de manque. Pour eux, il fait des prodiges, « Il fend le rocher du désert, les désaltère aux eaux profondes ; de la roche, Il tire des ruisseaux qu’Il fait dévaler comme un fleuve. » (Ps 77,15-16) Mais leurs esprits insatiables ajoutent à l’arrogance d’insolentes exigences : « dans les lieux arides ils bravaient le Très-Haut ; ils tentaient le Seigneur dans leurs cœurs, ils réclamèrent de manger à leur faim. » (Ps 77,17-18) Ils entendaient soumettre Dieu à leur régime.
L’attente de Marie et de Joseph est chemin d’humilité pour nous. En préparant la venue de leur fils, il leur a manqué tant de choses essentielles à nos yeux, mais leurs cœurs sont demeurés paisibles dans l’action de grâce pour les merveilles advenues. En toutes choses, ils sont restés à l’écoute, renonçant à leur désir propre pour accomplir la volonté de Dieu.
Saint Joseph, montre-nous les sources d’eaux vives qui jalonnent nos déserts : l’Esprit de louange nourrira notre attente. Enseigne-nous la sobriété : ne se fortifiant que du don de Dieu, nos cœurs resteront soumis à l’action de la Parole.