– l’amour du terroir : “ J’aime mon village ”
– le désir sexuel : “ J’aime ma femme et mes enfants ”
– la chaîne alimentaire : “ J’aime un bon cassoulet ”.
Elle est immanente dans le cycle vital de toutes les créatures, animaux, plantes, pierres et vents autant que des êtres humains. Les païens l’appellent souvent la triple Déesse et lient ses trois aspects aux trois phases visibles de la lune. Mais elle est aussi Gaïa, l’esprit de la terre et du cycle vital de toutes ses créatures vivantes. Nous sommes le plus proche d’elle dans l’extase passionnée de l’amour physique. Pourquoi l’anthropomorphiser au lieu de l’appeler tout simplement la force vitale ? Pour aider notre compréhension de ce qu’il est possible d’avoir une relation personnelle avec elle malgré son universalité et éternité sans limites ».
Frédéric Lamond, La religion sans dogmes
Le paganisme panthéiste est probablement le courant qui se diffuse le plus rapidement de nos jours parmi les « nouveaux mouvements religieux » qui ensemble constituent la nébuleuse du « Nouvel Age ».
Il se vante de
La seule autorité est l’expérience « mystique » personnelle, que chacun est libre d’interpréter comme il l’entend.
La force de séduction de ce mouvement est probablement son simplisme déroutant : toute sa sagesse se résume en un culte de la vie immanente à la nature, érigée en une déesse avec laquelle l’adepte tente d’établir une relation intime de type fusionnel. Le caractère féminin de la divinité se pose en opposition explicite au « monothéisme patriarcal » judéo-chrétien, accusé bien sûr de tous les maux des sociétés qui ont eu le malheur d’y adhérer. La première partie de l’ouvrage qui tente de démontrer cette thèse ne vaut franchement pas la peine d’être lue : le christianisme que décrit l’auteur est à ce point caricatural qu’on ne voit pas où pourrait s’engager un dialogue.
On chercherait d’ailleurs en vain une réflexion digne de ce nom dans les quelque 240 pages que compte l’ouvrage de Fr. Lamond : la religion païenne qu’il promeut est non seulement a-dogmatique, mais elle ne cache pas son allergie envers toute conceptualisation.
voilà le leitmotiv qui justifie une paresse intellectuelle déconcertante. Rien d’étonnant à cela lorsqu’on sait que pour le païen,
N’allez pas pour autant accuser votre interlocuteur de matérialisme :
Selon le schéma classique du monisme, l’esprit et la matière seraient deux manifestations, ou deux modalités, ou encore deux émanations de l’unique Energie divine (la Déesse).
Bien plus importante que la raison est l’intuition des mondes subtils, le « ressenti » dans la nature :
Cependant, parmi les « expériences mystiques », l’étreinte charnelle jouit d’un privilège particulier :
Cette Déesse – qui jouit des faveurs particulières de plus d’un courant féministe – risque cependant de ne pas pouvoir combler les aspirations « mystiques » de la femme. C’est pourquoi ses dévots lui ont attribué
Voilà les traits essentiels de la « religion montante » de ce début de troisième millénaire ! Qui eût cru que la réaction contre le christianisme – car c’est hélas bien de cela qu’il s’agit comme nous aurons l’occasion de le montrer – conduirait nos contemporains à une régression vers les paganismes ancestraux ! Puisse le bon sens reprendre ses droits et l’esprit critique ses exigences, afin de transmettre aux générations à venir une culture digne de ce nom.