« La foi ne signifie pas ici la croyance dans des assertions pour lesquelles il n’y a aucune évidence. Elle n’a jamais signifié cela en religion authentique et il ne faudrait jamais en abuser dans ce sens.
Mais la foi signifie que l’on est saisi par une puissance qui est plus grande que nous, une puissance qui nous secoue, nous retourne, nous transforme et nous guérit. L’abandon à cette puissance, c’est la foi. Ceux que Jésus a pu guérir, et peut guérir, sont ceux qui ont réalisé et qui réalisent cet abandon d’eux-mêmes à la puissance de guérison qui est en lui. Ils lui ont livré leur personne, dégoûtés et désespérés d’eux-mêmes, remplis de haine envers eux-mêmes, et par voie de conséquence hostiles à l’égard de tous les autres, pleins de crainte devant la vie, chargés de sentiments de culpabilité, s’accusant et s’excusant eux-mêmes, fuyant les autres pour trouver la solitude, se fuyant eux-mêmes en allant vers les autres, cherchant finalement à échapper aux menaces de l’existence en se réfugiant dans la sécurité douloureuse et décevante de la maladie mentale et physique.
En tant que tels, ils se sont livrés à Jésus, et cette reddition, c’est ce que nous appelons la foi. Mais il ne les a pas gardés à lui, ce que ne ferait jamais celui qui veut vraiment aider. Il les a renvoyés à eux-mêmes sains et saufs comme de nouvelles créatures. »
Paul Tillich
Je ne me suis jamais senti, saisi par une puissance plus forte,plus grande que (moi) Secoué,retourné, transformé,,jamais guéri Je n’ai donc pas la Foi ,?
C’est donc que l’abandon à cette puissance qui est la Foi je ne l’ai jamais obtenue?Je ne suis donc pas guéri . A 83 ans quel supplice !!! Que faire ? Merci, JBC
Puisque vous êtes toujours croyante, vous demeurez ouverte à l’action de l’Esprit, vous vous abandonnez à la grâce qui pose en vous des actes de foi, d’espérance et de charité (qui sont des vertus théologales, c’est-à-dire des vertus infuses par l’Esprit Saint dans nos coeurs – en général de manière non-sensible).
Cette attitude d’abandon croyant présuppose que vous ayez fait, de l’une ou l’autre manière, l’expérience d’avoir été “saisie” par l’Esprit Saint, ou pour le dire autrement: que vous ayez rencontré le Christ Jésus vivant.
Peut-être n’avez-vous pas eu le sentiment d’être “retournée” ; pourtant vous l’avez été, puisque la parole “conversion” se dit “shub” en hébreu, qui signifie : chamboulement.
Mais je reconnais que l’expérience de conversion est personnelle, unique pour chacun : laissons aux “convertis” notoires le droit d’avoir été “saisis” de manière plus sensible que d’autres. Sans doute le Seigneur l’a-t-il voulu ainsi pour que nous prenions conscience que son passage dans nos vies nous transforme, même si nous ne nous en rendons pas aussi nettement compte qu’eux.
Merci de votre témoignage de fidélité dans le clair-obscur de la foi !
P. Joseph-Marie
La libération complète pour se vivre définitivement guérie de nos errances passées et confessées peut elle prendre toute une vie ?
personnellement depuis 20 ans cette année et malgré mon chemin de conversion inondée de grande grâces reçues je ne me vis toujours pas comme guérie
. j ai plutôt l impression d être saisi pas toujours par l esprit saint et ca me glace de terreur et d effroi faudra t il attendre mon départ vers le père pour être mieux définitivement Cette émotivité et sensibilité excessive me fatigue et parfois me font douter de mon chemin de foi . N’ai je pas assez foi en celui qui peut tout ..celui qui nous dit va ta foi t à sauve .
Certes, c’est la foi qui sauve, car elle nous donne accès à la vie filiale dans l’Esprit Saint. Mais cette vie nouvelle de la grâce, nous la vivons dans des “vases fragiles” comme dirait saint Paul, et souvent même: des vases ébréchés ! Mais qu’importe ? Pourvu qu’ils puissent contenir “l’eau et l’Esprit” qui viennent d’en-haut !
Il faut du temps pour que la grâce spirituelle de la nouvelle naissance, pénètre toute l’épaisseur de notre humanité, et apaise nos émotions. Gardons patience, les yeux fixés sur Jésus, qui est la Source et le Terme de notre espérance, et dont l’amour miséricordieux est infiniment plus puissant que toutes nos faiblesses.
P. Joseph-Marie