Famille de Saint Joseph
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Le difficile passage à l'âge adulte

par | 6 novembre 2006

« Mon fils de 19 ans est en mauvais état depuis 15 mois. Brutalement il s’est senti oppressé avec comme un vide intérieur et de très fortes angoisses. Pour différentes raisons, il a tout de suite pensé qu’il avait un problème de possession, il a reçu une prière de délivrance puis il a demandé à vivre un exorcisme mais rien n’a changé (ou très peu). Les psy rencontrés ne semblent pas trouver de désordre grave et pourtant sa vie (et celle de la famille) est très pénible, il souffre en permanence. Je me demande si une personne mal intentionnée pourrait être à l’origine de ce trouble. Comment faire pour bien discerner et le sortir de sa souffrance ? Pouvez-vous nous aider ? Merci. »

Je comprends fort bien que cette situation soit angoissante, et que vous envisagiez toutes les solutions possibles pour y porter remède. Je crains hélas que seule la patience pourra vous aider. Je ne crois pas en effet qu’il soit nécessaire de penser à des causes aussi dramatiques qu’un envoûtement ou une action maléfique pour expliquer le malaise profond dont fait état votre fils. Vu son âge, je devine qu’il doit être dans le « passage » étroit de l’adolescence juvénile à l’âge adulte. Et ce passage, chacun de nous doit l’effectuer seul. Il s’agit pour lui de confronter le monde idéal qu’il s’est construit au cours des étapes préalables de son évolution, au monde réel qui lui fait brutalement face. Ce passage est un véritable parcours initiatique dans lequel il doit abandonner ses anciens repères pour s’en approprier de nouveau, qui lui sont encore inconnus. Il sait que c’est le prix à payer pour pouvoir avancer ; l’alternative serait de stagner, voire de régresser vers l’étape de l’adolescence qu’il vient de quitter. Vous avez bien fait de consulter des psy : leur diagnostic rassurant confirme que votre fils n’est pas atteint d’une névrose particulière, mais traverse une des crises les plus importantes de sa vie. Vous ne pouvez pas faire grand-chose, sinon demeurer disponible, tout en accueillant aussi bien que possible ses sautes d’humeur, ses angoisses, ses hésitations. Gardez le contact ou veillez à ce qu’il ait quelqu’un en qui il a confiance avec qui il puisse parler : la parole est le chemin de guérison ; il faut qu’il puisse exprimer ses peurs, ses appréhensions, ses doutes pour pouvoir les surmonter. Evitez autant que faire se peut de manifester votre propre angoisse : cela ne ferait que confirmer la sienne. Essayez plutôt de susciter une atmosphère de confiance, qui lui signifie que le défi est à sa portée : certes la vie est difficile, mais il a tout en lui pour faire face. « Va de l’avant ! »

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