Famille de Saint Joseph

Vers le sacerdoce, un pas après l’autre

par | 17 janvier 2023

Le 22 juillet dernier, Monseigneur Carré m’a conféré les ministères institués de lecteur et d’acolyte. Qu’est-ce que ces ministères ? À quoi servent-ils ?

Le lectorat et l’acolytat faisaient autrefois partie des ordres mineurs : portier, exorciste, lecteur, acolyte et sous-diacre. Par le motu proprio « Ministeria quaedam » du 15 août 1972, le pape Paul VI en a conservé plus que deux sur les cinq, en les séparant du sacrement de l’ordre.

Le lectorat et l’acolytat sont désormais des ministères permanents pour les laïcs. Cependant en France, ils sont plutôt conférés à des hommes se préparant au sacrement de l’ordre : diaconat en vue du presbytérat ou diaconat permanent. Pour ma part, il s’agit d’une étape préparatoire en vue du premier cas de figure.

Beaucoup me demandent : concrètement, qu’est-ce que ça change ? Qu’est-ce que tu vas pouvoir faire maintenant ?

Le lectorat, ouvre normalement à la proclamation de la Parole de Dieu dans l’assemblée liturgique. Au cours de la célébration d’admission, l’évêque m’a remis entre les mains le livre de la Sainte Écriture en disant :

« Recevez le livre de la Sainte Écriture et transmettez fidèlement le Parole de Dieu : qu’elle s’enracine et fructifie dans le cœur des hommes.” Puis il a ajouté : « Être lecteur n’est pas un privilège, encore moins un droit. C’est à un service que tu es institué pour donner le gout aux autres de la Parole de Dieu ».

En pratique, nous voyons beaucoup de personnes lire à la messe sans être lecteur institué. Alors ça ne change pas grand-chose me direz-vous. Vous l’aurez compris, l’enjeu n’est pas ce que l’on fait, puisqu’en tant que moine, tous les frères et sœurs proclame déjà la Parole de Dieu pour l’assemblée. Il y a une exigence et un engagement renouvelé à lire et à vivre la Parole de Dieu. Mais concrètement, pour moi, cela ne change rien…du moins c’est ce que je croyais.

L’acolytat ouvre au service de l’autel lors des liturgies, et notamment à la distribution de l’Eucharistie. L’acolytat, c’est le service de la prière communautaire et de l’Eucharistie. Au cours de la célébration d’admission, ce ministère est manifesté lorsque l’évêque remet entre les mains de l’acolyte une patène et un calice en disant : « Recevez ce pain et cette coupe de vin pour la célébration de l’Eucharistie, et montrez-vous digne de servir la table du Seigneur et de l’Église ». « Par le ministère de l’Acolytat, tu deviens officiellement animateur de la prière de la communauté en vue de l’offrande du Christ au Père en son Eucharistie ».

En effet, le premier sens du mot « acolyte » est « accompagnateur, compagnon ». L’acolyte accompagne donc le célébrant. Il lui revient notamment de s’occuper du service de l’autel, d’aider le prêtre dans les fonctions liturgiques et principalement dans la célébration de la messe.

« Oui, mais concrètement ? » (Comme dirait frère Dominique !) Là encore, en tant que moine, nous sommes chacun à notre tour, de service d’oblat et parfois béni pour porter la communion. La différence c’est que je peux purifier les vases sacrés, exposer le saint sacrement, et porter la communion. J’avoue que le changement est important et impressionnant.

Je retiens surtout ce que l’évêque m’avait écrit, en substance : « les ministères que tu vas recevoir ne sont pas tant des fonctions qu’une expérience à vivre de proximité avec le Seigneur ». Cette parole m’intriguait mais je ne la comprenais pas, tout en pressentant qu’elle était importante.

Aujourd’hui, après plusieurs mois, je comprends mieux. Je crois qu’il y a une grâce particulière pour ces ministères. Même si cela ne change pas la quantité de fois où je médite la Parole de Dieu et où je la proclame devant l’assemblée. Je ressens plus d’assurance et un goût renouvelé pour la mettre en pratique. Devenir une parole vivante, ce n’est pas nouveau, mais ce n’est jamais terminé ! Concernant l’acolytat en revanche, en exposant le Très Saint Sacrement et en distribuant le corps du Seigneur, je ressens souvent une grande petitesse devant ce mystère et aussi une sorte d’onction de tendresse et de joie, devant un tel abaissement et une telle offrande. Dieu se donne à tous, gratuitement. C’est comme si je ressens un peu de cette joie que le Seigneur a de se donner aux fidèles venus pour Lui. Alors, je comprends ce que l’évêque me disait quand il parlait d’une expérience de proximité à vivre. Oui, il y a comme une accoutumance, un apprentissage progressif dans ces étapes, qui sont le signe d’une sagesse et d’une pédagogie de notre Mère Église.

Veille à ne jamais devenir un fonctionnaire du sacré, mais un témoin vivant de la rencontre de Dieu. Je vous confie cette phrase du rituel comme une prière que je vous confie pour le chemin qui s’ouvre à moi, pour les séminaristes et tous les ministres. Soyez bénis !

Frère Maximilien-Joseph (fsj)

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