Isodore de Isolanis, op
Summa de Beato Josepho, III, 6-7
« Le Seigneur son Dieu est avec lui, chez lui retentit l’ovation royale » (Nb 23,21).
« Ces paroles désignent les transports de joie qui éclateront, et le cri de triomphe qui retentira un jour dans l’Eglise militante, lorsque les peuples chrétiens connaitront la sainteté du divin Joseph. Car le Saint Esprit ne cessera d’avertir les cœurs des fidèles, jusqu’à ce que l’empire tout entier de l’Eglise militante, transporté de joie, donne au culte du divin Joseph une splendeur nouvelle, qu’il bâtisse des monastères et des églises, et qu’il érige des autels en son honneur.
Ses fêtes seront célébrées avec solennité, et tous les peuples lui feront des vœux et les acquitteront. Le Seigneur enverra sa lumière jusque dans le plus intime de l’intelligence, il lèvera les voiles, et de grands hommes scruteront les dons intérieurs de Dieu cachés en saint Joseph, et ils trouveront en lui un trésor d’un ineffable prix tel qu’ils n’en ont point rencontré dans les saints de l’Ancien Testament.
Car la richesse et l’abondance des dons spirituels ont brillé d’un éclat unique en saint Joseph, de telle sorte qu’on ne peut lui comparer ni les saints de l’ancienne alliance, ni ceux de la nouvelle. En effet, les Saints du Nouveau Testament ont été appelés par Notre-Seigneur du nom d’ « amis », mais Joseph a été appelé par lui du nom de « père » ; ils ont honoré la Reine du monde comme leur souveraine, mais Joseph l’a honorée comme son épouse.
Bénissez donc, ô peuples, Saint Joseph, afin que vous soyez remplis de bénédictions. Car quiconque le bénira, sera béni des plus abondantes bénédictions.
Nous sommes fondés à croire que le Dieu immortel veut à la fin des temps, honorer Joseph, dans l’empire de l’Eglise militante, des plus éclatants honneurs et le rendre l’objet de la vénération la plus profonde. Certes, c’est une haute loi de convenance qu’à l’exemple de Jésus-Christ qui a vénéré Joseph comme son père, l’Eglise notre sainte Mère l’honore un jour par une vénération toute particulière. Si les premiers siècles de l’Eglise, si les siècles qui ont suivi n’ont pu discerner à Joseph ce culte, agités qu’ils étaient par la tourmente des persécutions et des hérésies, il faut en conclure que cette gloire est réservée aux derniers âges. La fête de saint Joseph sera un jour célébrée comme une fête principale et vénérable. Le vicaire de Jésus-Christ sur la terre, inspiré par le Saint Esprit, ordonnera que la fête du père adoptif du Christ, et de l’époux de la Reine du monde, soit célébrée dans toutes les contrées de l’Eglise militante, orthodoxe et catholique. »