La soi-disant “méditation chrétienne” diffusée par le moine bénédictin John Main, puis à la mort de celui-ci en 1982, par son disciple Laurence Freedman, n’est en fait qu’une tentative de “christianiser” une technique de méditation orientale. Plutôt que de prendre pour mantra le nom d’une divinité hindoue, John Main introduit un mantra “chrétien”, à savoir : “Maranatha”. Cette Parole tiré de l’Apocalypse est cependant totalement détachée de son contexte. Il ne s’agit pas en effet de méditer sur son contenu, mais de s’en servir pour focaliser l’attention, puis progressivement laisser s’apaiser l’activité mentale, pour finir par la suspendre totalement – si possible. Il s’agit donc d’une technique d’intériorisation, conduisant à une expérience de son propre psychisme ; mais en aucun cas une telle expérience ne peut être qualifiée de spirituelle. Dans le contexte chrétien, ce qualificatif est réservé à une expérience de rencontre avec le Tout Autre qui s’est fait proche en Jésus-Christ. Autrement dit, il s’agit d’une expérience dans l’Esprit Saint, qui est la Relation personnelle et vivante entre le Père et le Fils et entre le croyant et le Christ.
Une tentative analogue avait été entreprise il y a une dizaine d’années par Daniel Maurin avec son Oraison du cœur, dans laquelle il transcrivait mot à mot l’initiation à la méditation transcendantale (Maharishi Mahesh Yogi), ne changeant que le mantra oriental en un mantra issu de la tradition judéo-chrétienne, gardant inchangée l’intégralité de la technique hindoue.