Famille de Saint Joseph

Les nœuds du réseau

par | 2 mars 2005

Le Nouvel Age tisse sa toile autour de quelques axiomes, qui constituent le dénominateur commun des différents réseaux du Global Network.

Une conception holistique de l’univers

Le cosmos est un Tout organique , animé par une Energie divine, à laquelle l’adepte est appelé à s’identifier afin de réaliser sa propre nature ultime. Chaque individu est une émanation divine , une étincelle arrachée au Brasier de l’Etre-Un, et prisonnière de l’illusion de la pluralité.

« Le holisme constitue à la fois un élément essentiel du Nouvel Age et un signe des temps dans le dernier quart du XXe s. Une formidable quantité d’énergie a été consacrée à la tentative de surmonter les cloisonnements propres à l’idéologie mécaniste, au risque de devoir se soumettre à un réseau global revêtant une autorité quasi transcendantale . » 1

Un panthéisme implicite

« Dans cette vision d’un univers clos, contenant “Dieu” et d’autres êtres spirituels en plus de nous-mêmes, nous identifions un panthéisme implicite. C’est là un point fondamental qui transparaît dans toute la pensée et la pratique Nouvel Âge et qui conditionne d’avance toute appréciation positive que l’on pourrait avoir pour l’un ou l’autre des aspects de sa spiritualité. En tant que chrétiens, nous croyons au contraire, que l’homme est essentiellement créature et qu’il reste tel pour l’éternité, de sorte qu’une absorption du moi humain dans le moi divin ne sera jamais possible . » 2

L’involution/évolution immanente au Tout

Le processus involutif des étincelles divines dans la matière (« face obscure » de l’être divin primordial) engendre l’individualisation et l’illusion de la pluralité. Le retour évolutif vers la Source conduit au dépassement progressif de toute altérité et à la réalisation de l’unité du Tout.

Une écologie sacralisée

« Les conséquences les plus évidentes en sont un processus de transformation conscient et le développement de l’écologie. La nouvelle vision, qui est le but de cette transformation consciente, a mis du temps à être formulée, et son application est entravée par les formes de pensée plus anciennes qui, dit-on, luttent pour maintenir le statu quo. L’écologie comme fascination pour la nature et re-sacralisation de la Terre, la Terre Mère ou Gaia, a connu un immense succès et s’est généralisée grâce au zèle missionnaire propre aux politiques des Verts. La race humaine tout entière doit devenir “l’administrateur” de la Terre, et seul un gouvernement global peut assurer l’harmonie et la compréhension nécessaires à une bonne gouvernance, dans un cadre éthique global. La chaleur de la Terre Mère, dont la divinité s’étend à toute la création, comble, dit-on, le fossé entre la création et le Dieu-Père transcendant du judaïsme et du christianisme en écartant la perspective de devoir être jugés par un tel Être . » 3

Une pluralité de mondes régis par la loi de correspondance

« La matrice essentielle de la pensée Nouvel Âge réside dans la tradition ésotérico-théosophique, une tradition qui était largement répandue dans les cercles intellectuels européens au XVIIIe et au XIXe siècle. On la retrouve en particulier dans la franc-maçonnerie, le spiritisme, l’occultisme et la théosophie, qui avaient en commun une sorte de culture ésotérique.

Dans cette vision du monde, les univers visible et invisible sont reliés entre eux par une série de correspondances , analogies et influences, entre le microcosme et le macrocosme, entre les métaux et les planètes, entre les planètes et les différentes parties du corps humain, entre le cosmos visible et les règnes invisibles de la réalité.

La Nature est un être vivant, parcouru par des influx de sympathie et d’antipathie et animé par un feu secret que les êtres humains cherchent à maîtriser. Les hommes peuvent entrer en contact avec les mondes supérieurs ou inférieurs par l’imagination (un organe de l’âme et de l’esprit), ou à travers des médiateurs (anges, esprits, démons) ou des rituels . » 4

Un savoir et des pouvoirs initiatiques

« Il est possible de s’initier aux mystères du cosmos, de Dieu et du moi à travers un parcours spirituel de transformation. Mais le vrai but est la gnose , la forme la plus haute du savoir, l’équivalent du salut, qui demande une recherche des traditions les plus antiques et les plus élevées de la philosophie (appelée de façon incorrecte philosophia perennis) et de la religion (théologie primordiale), et une doctrine secrète (ésotérique) contenant la clé de toutes les traditions “exotériques” accessibles à tous. Les enseignements ésotériques sont transmis de maître à disciple suivant un programme d’initiation progressif . » 5

Un relativisme éthique et religieux

Sur le chemin de cette réalisation, il peut compter sur l’aide de diverses entités spirituelles qui le prennent en charge selon son niveau d’évolution.

Le bien et le mal ne sont que des évaluations relatives : tout dépend du point d’involution/évolution d’où s’effectue le discernement. Ce qui est bien (mal) pour l’un est mauvais (bon) pour l’autre et le sera pour le premier à un autre stade de son cheminement.

En temps voulu, les Maîtres illuminés qui précèdent l’adepte sur la voie, lui proposeront leurs services et l’initieront à la connaissance de la Tradition primordiale, Sagesse suprême et Source à laquelle auraient puisé toutes les traditions religieuses.

Une conception réincarnationniste de la vie après la vie

La conception d’un cosmos divin dans lequel chaque individu est une émanation du Tout en voie d’involution/évolution implique une vision réincarnationniste selon laquelle l’étincelle divine immergée dans la matière et en quête de son origine, progresse vers sa Source d’incarnation en incarnation, dans une ascension continue (conception « optimiste », typiquement occidentale, de la réincarnation).

« À l’origine, la réincarnation faisait partie de la pensée cyclique hindoue, basée sur l’atman ou noyau divin de la personnalité – devenu plus tard le concept de jiva – transmigrant d’un corps à l’autre dans un cycle de souffrances (samsara), déterminé par la loi du karma et lié au comportement dans les vies antérieures. L’espérance réside dans la possibilité de renaître dans un meilleur état ou même d’être finalement libéré de la nécessité de se réincarner.

Dans la plupart des traditions bouddhistes, ce n’est pas l’âme qui transmigre de corps en corps, mais un continuum de conscience. La vie présente s’inscrit dans un processus cosmique potentiellement infini qui inclut même les dieux.
En Occident, depuis l’époque de Lessing, la réincarnation est vue de façon plus optimiste, comme un processus progressif d’apprentissage et d’accomplissement individuel. Le spiritisme, la théosophie, l’anthroposophie et le Nouvel Âge considèrent la réincarnation comme une participation à l’évolution cosmique.

Cette approche post-chrétienne à l’eschatologie permettrait de répondre aux questions non résolues de la théodicée et d’éliminer la notion d’enfer. Quand l’âme se sépare du corps, on peut jeter un regard en arrière sur toutes ses vies passées, et quand elle s’unit à un nouveau corps, on a un aperçu de la nouvelle vie à venir. En outre, les individus peuvent avoir accès à leurs vies antérieures à travers les rêves et les techniques de méditation . » 6

 

Notes :

  1. Conseil Pontifical pour la Culture, Jésus-Christ le porteur d’eau vive. [retour]
  2. Ibid. [retour]
  3. Ibid. [retour]
  4. Ibid. [retour]
  5. Ibid. [retour]
  6. Ibid. [retour]

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