Famille de Saint Joseph

Morale spirite et morale chrétienne

par | 9 février 2005

« Le bonheur futur n’est pas en raison de notre croyance, ou de notre observance de tel ou tel rite ; seul notre comportement envers les autres ici-bas a une influence. La patience, l’humilité, la bienveillance, la charité sont la source des plus grandes félicités. La morale du spiritisme n’est donc pas différente de celle du Christ. Allan Kardec écrit dans l’Evangile selon le Spiritisme “de même que Christ a dit : ‘je ne suis point venu détruire la loi, mais l’accomplir’, le spiritisme dit également : ‘je ne viens point détruire la loi chrétienne, mais l’accomplir’. Il n’enseigne rien de contraire à ce qu’enseigne le Christ, mais il développe, complète et explique, en termes clairs pour tout le monde, ce qui n’avait été dit que sous la forme allégorique”.

Par la certitude qu’offre le Spiritisme que la vie ne s’arrête pas à la tombe, que toutes nos épreuves en ce monde seront justement récompensées, il apporte la consolation. Il est une nouvelle révélation que Christ lui-même avait annoncée : “Si vous m’aimez, gardez mes commandements ; et je prierai mon Père, et il vous enverra un autre consolateur, l’Esprit de Vérité,…, qui vous enseignera toutes choses et vous fera ressouvenir de tout ce que je vous ai dit”. »

Bulletin d’Association du Centre Spirite Lyonnais
n°3, Décembre 2000 ; Courrier des lecteurs

La question à laquelle ces quelques lignes veulent répondre était : « J’aimerais savoir si le spiritisme se rapporte au christianisme ? ». L’argumentation proposée est dans la droite ligne de la doctrine d’Allan Kardec, reprise par Léon Denis : de même que le judaïsme a trouvé son accomplissement dans le christianisme, la révélation judéo-chrétienne trouverait son accomplissement dans le spiritisme. Ce qui ne pouvait être perçu que de manière confuse, dans l’obscurité de la foi, deviendrait, grâce aux esprits, directement accessible à tous par expérience directe. Bien plus : la doctrine spirite serait la réalisation de la promesse faite par Jésus, selon laquelle un esprit se chargerait de nous conduire à la plénitude de la vérité, dont l’Evangile ne nous donnerait que les prémisses. Non seulement il ne pourrait donc rien y avoir de contradictoire entre l’Evangile et le spiritisme, mais ce dernier prétend même être la référence indispensable pour comprendre ce que Jésus ne nous a dit que d’une manière obscure et incomplète.

Ainsi donc « la morale spirite ne serait pas différente de celle du christianisme ». Nous voudrions répondre à cette affirmation en distinguant deux niveaux dans la vie morale. Le premier consiste en l’obéissance à la loi naturelle. Tout homme est appelé à obéir à la loi que lui dicte sa conscience et qui est synthétisée dans les préceptes du Décalogue. Mais ce premier niveau n’atteint pas encore la spécificité de la morale chrétienne : « Je vous le dis : si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des Pharisiens, vous n’entrerez pas dans le Royaume des Cieux » (Mt 5, 20). Pour découvrir ce qui caractérise la morale chrétienne, tournons-nous vers la rencontre de Jésus avec le jeune homme riche. Celui-ci avait observé fidèlement les préceptes de la Loi dès sa jeunesse. S’il s’adresse néanmoins à Jésus, c’est parce qu’il pressent que cela ne suffit pas pour « avoir en héritage la vie éternelle ». La réponse de Notre-Seigneur est claire : « Une seule chose te manque : va, ce que tu as, vends-le et donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel ; puis, viens, suis-moi » (Mc 10, 21). L’essentiel dans le christianisme, c’est… le Christ Jésus lui-même, que le spiritisme méconnaît, ou du moins qu’il ne reconnaît pas comme l’Envoyé du Père, son Fils unique, sa Parole ultime, l’unique Seigneur et Sauveur de tous les hommes. La morale chrétienne en ce qu’elle a de spécifique, consiste à suivre Jésus, afin de l’imiter en toutes choses, car lui seul est « le chemin, la vérité et la vie » (Jn 14, 6). La vie chrétienne est avant tout une vie en Christ, ou une vie dans l’Esprit de Jésus-Christ, et non pas une vie à l’école des esprits trompeurs.

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