Le shiatsu fait partie des techniques รฉnergรฉtiques importรฉes dโOrient, plus prรฉcisรฉment du Japon. Elle sโinspire cependant de la sagesse traditionnelle chinoise. La finalitรฉ du Shiatsu est de maintenir ou de rรฉtablir la circulation harmonieuse de lโรฉnergie vitale Chi (ou Ki), sous ses deux formes opposรฉes et complรฉmentaires yin et yang.
La technique consiste en des pressions exercรฉes au moyen des pouces ou des doigts โ mais aussi de la paume, des coudes, des genoux, voire de pieds โ sur des points prรฉcis (les tsubos) situรฉs le long des ยซ mรฉridiens ยป, ainsi que des glissements sur les mรฉridiens eux-mรชmes. Les mรฉridiens sont les canaux par lesquels les รฉnergies sont diffusรฉes dans tout le corps, et dont la connaissance a รฉtรฉ vulgarisรฉe par lโacupuncture. Selon les affections, le thรฉrapeute peut y adjoindre d’autres techniques : rotation des articulations, pรฉtrissage, รฉtirement, malaxage ou vibration de certaines parties du corps.
Les tsubos sont reliรฉs ร des organes ou ร des fonctions spรฉcifiques. Les รฉnergies sont stimulรฉes ou dispersรฉes selon le besoin, de maniรจre ร ce que les forces naturelles dโauto-guรฉrison de lโorganisme puissent reprendre leur activitรฉ.
La diffusion en Occident du shiatsu doit beaucoup ร Tokujiro Namikoshi (1905-2000), qui a su rendre le shiatsu plus accessible au mode de pensรฉe occidental en introduisant davantage de notions de physiologie. Cependant, lorsque quelques annรฉes plus tard lโOccident succombait ร la fascination de lโOrient, un autre maรฎtre, Shizuto Masunaga, rรฉintroduisit lโexplication traditionnelle du shiatsu, ร partir des principes de base de la mรฉdecine traditionnelle chinoise (cinq รฉlรฉments, Yin et Yang, mรฉridiens, etc.). On retrouve aujourdโhui ces deux รฉcoles de pensรฉe : le Shiatsu de Namikoshi Sensei, plus ยซ occidentalisรฉ ยป, et le Zen-Shiatsu de Shizuto Masunaga Sensei, plus basรฉ sur la mรฉdecine chinoise.
La difficultรฉ rencontrรฉe avec ces mรฉdecines prรฉventives venus de lโOrient, rรฉside dans le fait quโelles ne travaillent pas sur le corps physique, mais sur les รฉnergies occultes innervant ce corps. Ce qui ne signifie pas pour autant que ces pratiques sont rรฉprรฉhensibles ou dangereuses ; seulement elles ne peuvent faire lโobjet dโun rรฉel contrรดle de la part de la science mรฉdicale. Le shiatsu comme lโacupuncture travaille probablement sur le corps รฉthรฉrique, c’est-ร -dire le premier corps subtil ou occulte que dรฉcrit lโanthropologie รฉsotรฉrique.
Il ne semble pas quโil faille supposer lโintervention dโentitรฉs occultes pour justifier les effets obtenus ; mais le croyant demeurera attentif ร bien distinguer la pratique thรฉrapeutique, de la philosophie religieuse sous-jacente (divinisation du Chi !).