Michel de Nostredame (1503-1566) est nรฉ ร Saint-Rรฉmy de Provence le 14 dรฉcembre 1503. Son aรฏeul paternel, Guy Gasson de la tribu d’Issachar, prend le nom de Pierre de Nostredame au moment de sa conversion – le nom de Nostredame est alors frรฉquent chez les Juifs convertis. Une ascendance juive est aussi suspectรฉe du cรดtรฉ de sa mรจre, dont les ancรชtres auraient pris le nom de Saint-Remy.
C’est son grand-pรจre maternel, le cรฉlรจbre Docteur Jean de St Rรฉmy qui se chargea de son รฉducation et l’initia aux mathรฉmatiques, ร l’astronomie, ร la mรฉdecine et mรชme ร la Kabbale puisqu’il รฉtait d’origine juive. Il lui donna ce goรปt pour le savoir qui caractรฉrisait la Renaissance et qui l’amenรจrent trรจs tรดt sur les routes de France et d’Italie pour parfaire sa formation. Il suivra des รฉtudes de rhรฉtorique et de philosophie en Avignon, et complรจtera ses รฉtudes de mรฉdecine ร Montpellier ; il est reรงu Docteur en 1530 sous les applaudissements de ses professeurs. Il se dรฉvouera surtout ร soigner les pestifรฉrรฉs dans diffรฉrentes villes. En 1545 il s’installe ร Salon, et se plonge dans l’รฉtude et la pratique de l’astronomie et de l’astrologie. Il se proclamera lui-mรชme ยซ Mรฉdecin Astrophile ยป et deviendra un astrologue rรฉputรฉ possรฉdant une clientรจle venant de toutes les couches de la sociรฉtรฉ et de toute l’Europe.
De 1550 jusqu’ร sa mort Nostradamus publie des almanachs, mais seuls ceux postรฉrieurs ร 1555 ont laissรฉ des traces significatives. Les almanachs (recueils de donnรฉes calendaires et astronomiques, d’informations, de conseils et pronostications) รฉtaient trรจs populaires depuis le dรฉbut du XVIe siรจcle. A la suite dโune sรฉrie de visions, il รฉcrit un recueil de prophรฉties : les Centuries, composรฉ de mille quatrains subdivisรฉs en sรฉries de cent. Le recueil des 353 premiers quatrains des Centuries est publiรฉ ร Lyon, chez Macรฉ Bonhomme, en 1555. Il connaรฎtra un succรจs immรฉdiat auprรจs des princes et souverains de lโรฉpoque, et pour cause : les Centuries prรฉtendent raconter les รฉvรฉnements de lโhistoire future jusquโร lโan 3797. Catherine de Mรฉdicis, Charles IX et ses frรจres, le rรฉcompenseront grassement pour ses prรฉdictions, qui leur รฉtaient favorables. Il fait paraรฎtre la seconde partie des Centuries en 1556. Enfin, l’รpรฎtre ร Henri Second, qui prรฉface la derniรจre partie des Prophรฉties, est datรฉe du 14 mars 1557. Les derniers quatrains sont publiรฉs en 1558.
De lโaveu de son auteur lui-mรชme, lโouvrage nรฉcessite une clรฉ de lecture, qui nโest pas donnรฉe. Dโoรน la multiplicitรฉ des interprรฉtations possibles de ces quatrains rรฉdigรฉs en un franรงais archaรฏque pas toujours facile ร comprendre, et dont la symbolique nous รฉchappe en grande partie. Sans compter les nombreux ยซ faussaires ยป qui ont ยซ enrichi ยป les Centuries tout au long de lโhistoire, sans quโil soit toujours possible de distinguer avec certitude les ajouts de lโoriginal.
Le nombre dโinterprรฉtations – souvent contradictoires – de ces almanachs, devrait suffire ร discrรฉditer leur utilisation ยซ prophรฉtique ยป.