Les religions immobilisées dans leurs dogmes comme des momies sous leurs bandelettes, alors que tout marche et évolue autour d’elles, s’affaiblissent chaque jour. Les religions vieillies s’affaissent sur leurs bases ; elles sont destinées à mourir. »
Léon Denis, Après la mort ; exposé de la doctrine des esprits
Qu’un scientiste pur et dur réduise les religions à un « amas de superstition, de pratiques idolâtriques, de fiction et de fantaisie »
, on pourrait comprendre ; mais que ce discours soit tenu par un des successeurs d’Allan Kardec à la tête du mouvement spirite, voilà qui a vraiment de quoi surprendre ! Mais laissons là ces contradictions. L’idée que développe notre auteur, à savoir que la religion pour demeurer vivante, doit nécessairement évoluer, est en fait tirée tout droit des auteurs à succès de son temps ; nous citerons uniquement Alfred Loisy (1857-1940), qui porte la triste responsabilité de la crise du modernisme, qui a secoué l’Eglise pendant un quart de siècle. Pour Loisy, le véritable Christianisme n’enseignerait pas une doctrine fondée sur une révélation divine centrée sur un personnage historique, Jésus-Christ ; mais il ne ferait que proposer le sentiment religieux immanent à tout homme, d’une manière adaptée au lieu et à l’époque. Dès lors, le développement serait la loi de la véritable religion, qui serait nécessairement – c’est-à-dire par essence – en évolution constante. Notre auteur a cette expression significative :
L. Denis aurait bien repris cette citation à son compte, en la mettant bien sûr sous l’autorité des « esprits ». Certes le christianisme évolue :
Lorsque plus tard il aura quitté l’Eglise, Loisy rêvera d’
Exactement l’utopie suggéré par les esprits :
A chacun de choisir : recevoir la lumière de la grâce et de la vérité de Celui qui au matin de Pâque a vaincu la mort, et exalté à la droite du Père, nous appelle à le suivre sur le chemin de la vie ; ou bien écouter la voix des morts proférer des messages ténébreux, qui sont étrangement proches des philosophies réductrices de l’époque.