Famille de Saint Joseph

Le Déva de la poire

par | 3 novembre 2004

J.-M. Verlinde
« Je suis pour vous un être d’une grande beauté parce que c’est avec ma réalité que vous entrez en contact : avec un être divin, libre et heureux d’exprimer la perfection de sa vie. Pourtant je me manifeste au moyen de cet arbre filiforme qui pousse dans le jardin. Vous savez qu’à l’époque de la floraison la beauté intérieure transparaît plus facilement et que la forme de mon fruit est unique, mais n’oubliez pas que cet arbre n’est qu’une expression limitée de ce que je suis.

Approchez-vous et ne faites plus qu’un avec cet arbre. Glissez-vous dans son tronc et ses branches et unissez-vous à lui de la même manière que l’esprit de l’arbre à sa forme. Ressentez combien l’esprit aime l’arbre, est l’arbre. Nous sommes Un.

Vous voilà en parfaite communion avec nous. Continuez de nous rejoindre ainsi, cherchons à atteindre une plus grande unité, et, nous en sommes persuadés, le Ciel descendra sur la Terre. »

Dorothy Maclean, Les Jardins de Findhorn

Une forme très prisée actuellement de channeling consiste à entrer en contact avec les « esprits de la nature » ou Déva. La communauté de Findhorn a sans aucun doute donné l’impulsion initiale de cette technique particulière de spiritisme.

D’après la description, ces esprits seraient en même temps immanents à la plante qu’ils animent, et transcendant en tant qu’esprits. Ils apparaissent comme des étincelles de la vie divine omniprésente, qui assument la croissance et la fécondité d’une espèce particulière de végétaux. Leur individualisation semble se faire par le biais des plantes qu’ils animent, mais en tant que principe de vie, les esprits seraient identiques à la vie cosmique considérée comme divine.

L’adepte est invité à s’unir intentionnellement à l’arbre, afin de s’unir au Déva qui l’anime et ne plus faire qu’un avec lui, comme lui-même ne fait qu’un avec l’arbre. Il ne s’agit donc pas d’une communion d’amour – contrairement à ce que le vocabulaire pourrait laisser sous-entendre – car il ne saurait y avoir d’amour d’amitié avec une plante ! Ce n’est donc pas à l’unité que le Déva invite, mais à une fusion, dans laquelle l’adepte se laisse envahir par ce soi-disant esprit de la poire jusqu’à lui laisser la maîtrise de son intériorité, comme le confirme cet autre message :

« Vous appartenez au monde de l’action où nous ne sommes pas physiquement incarnés et là vous avez des possibilités et des privilèges sur nous. Vous êtes notre prolongement extérieur tandis que nous sommes votre prolongement intérieur. Laissez grandir en vous la conscience de l’unité. »

La demande implicite du Déva est de pouvoir disposer de la dimension physique de l’individu afin de pouvoir agir par son intermédiaire sur le plan matériel. Pour cela il faut bien sûr que la personne accepte de se laisser envahir par l’esprit, c’est-à-dire qu’elle renonce à sa propre activité spirituelle pour laisser le Déva prendre la maîtrise de son psychisme.

Il n’est pas difficile de deviner quel genre d’esprit sollicite une telle démarche, et il n’est pas étonnant que de telles pratiques conduisent à de graves aliénations psychiques et spirituelles. Les soi-disant « esprits de la nature » ne sont qu’une pseudo-identité de plus dont se revêtent les démons pour séduire les âmes romantiques, et étendre à travers elles leur pouvoir, sous couvert de mysticisme naturaliste. Nous sommes moins persuadés que les Dévas que c’est ainsi que « le Ciel descendra sur la terre » ; nous sommes plutôt convaincus que c’est ainsi que le Prince de ce monde affermit son pouvoir sur les âmes crédules.

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