le mal et le bien

[P. Joseph-Marie]

Je crois qu'il est inutile de poursuivre le débat: nous sommes dans un dialogue de sourd, ou du moins de personnes qui ne veulent pas entendre.
Si vous refusez la phrase "il n'est pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu'on aime", je ne sais franchement pas ce qu'aimer peut vouloir dire pour vous !
Du moins l'amour de charité, et non pas la caricature que le monde en propose qui est l'amour de convoitise.
C'est le don de soi, impliqué dans tout amour véritable, qui le rend sacré (sacri-fice).
Même les animaux donnent leur vie pour leur progéniture: notre humanité est-elle donc à ce point pervertie qu'elle ne parvient plus à comprendre ce que l'animal vit spontanément, lui qui est pourtant incapable d'"aimer" au sens spirituel du terme?

Père Joseph-Marie Verlinde

[émile]

J'ai lu le sujet proposé par marigabrielle et toutes les répliques. Ce qui est devant nous, avec le problème du mal, est un refrain réelment terrible! Y a-t-il une solution uniquement rationelle? Je ne le crois pas!

[Nelly]

Le mal est un mystère, pas un problème. Mais il n'est pas interdit d'essayer de comprendre, un peu, ne serait-ce que pour saisir, toujours un peu, les connivences que nous entretenons avec lui...

[béatrice]

il est plus facile de voir la poutre dans l'oeil du voisin que la paille dans son oeil...
Le bien et le mal, le bien c'est soi et le mal c'est les autres... un peu simpliste non
la frontière entre le bien et le mal passe dans nos coeurs et c'est en cela que c'est difficile à discerner...
il faut regarder nos valeurs, nos limites, nos choix et nous positionner face à ces choix...
il n'y a plus de limites, de repères : tout est possible comme dit le texte : on a repoussé toujours plus loin les limites pour ne pas avoir à se positionner et aujourd'hui on ne comprend plus !
Les rives du fleuves sont sa chance...
sinon comment le reconnaitre ?
je drai que c'est le sens même que nous donnons à la vie, à notre vie qui fait le chemin sur lequel nous pouvons marcher...
Imaginons que nous soyons en peine mer, la mer est calme : tout va bien.
Que survienne la tempête, que nous ayons envie de prendre une direction pour suivre le but de notre vie il nous faudra naviguer...
si nous sommes un pétrolier, il nous faudra à tout prix éviter les récifs...
si nous sommes une barque de pêcheur il nous faudra apprendre à circuler au plus prés de ces récifs pour pêcher...
Le chemin jusq'au port est balisé pour chacun avec des bouées... le port est le but que nous nous sommes fixé dans la vie...
à nous de savoir si en plus nous crevons les bouées , si nous sommes un pétrolier et qu'il npus faut des repères stricts ou si nous pouvons prendre des risques mesurés...
ou si nous prenons l'aide du phare pour nous guider...
à vous d'imaginer le scénario de votre de vie et de prendre la route que vous aurez choisi avec vos repères qui seront votre chance d'arriver à bon port...

[Henri]

Le mal et le bien

Comme beaucoup, j'ai longtemps buté sur cette difficulté de l'origine du bien et du mal: Dieu, Amour et parfaitement Bon d'un côté, le mal et Satan de l'autre … Pour St Augustin le mal n'est pas une substance, et donc n'existe pas (Les Confessions- Livre 7, et la Cité de Dieu Livre XII). Seul le Bien existe, le Mal étant l'absence de Bien ou la perversité d'une volonté qui se détourne de Dieu. De la même façon les ténèbres n'existent pas, et ne sont qu'absence de lumière. Jésus (Jean 7-35) le dit bien : Marchez tant que vous avez la lumière, de peur que les ténèbres ne vous atteignent: celui qui marche dans les ténèbres ne sait pas où il va. Tant que vous avez la lumière, croyez en la lumière et vous deviendrez fils de lumière.
Pécher, ce serait donc se détourner volontairement du bien (ou présenter le dos volontairement à la source lumineuse) ce qui présente tous les risques d'une marche dans l'obscurité.
Le Vice ne corrompt que ce qui existe et il n'y a donc que le Bien qui puisse seul exister.
Cette explication éclaire d'une façon nouvelle, si l'on peut dire cela de textes vieux de quelques 16 siècles, les phénomènes mauvais que l'on constate et qui sont tous à l'origine fruits de la volonté perverse d'une ou plusieurs personnes ou la lointaine conséquence de lâchetés successives telles que les cite Ann Graham. Ces lâchetés successives ne sont pas autres choses que l'absence de recherche du Bien dont parle St Augustin.

[Jean-Claude Toureng]

Lire l'homélie du jour du Père J-M Verlinde dont voici un extrait:
mardi 7 mai 2002

...(3) Par le fait même, l’Esprit dénoncera « l’erreur sur la condamnation », autrement dit l’innocence du condamné. Cependant « l’erreur » judiciaire a néanmoins permis de faire justice, car à travers le drame de la mort de l’Innocent qui « donne sa vie en rançon pour la multitude », le « Prince de ce monde est déjà condamné ». Le jugement eschatologique est anticipé sur la Croix du Christ, comme Jésus lui-même l’avait annoncé : « C’est maintenant le jugement de ce monde, maintenant le Prince de ce monde va être jeté dehors » (12,31). Et Jésus précise que c’est par son abaissement qu’il sera élevé et accomplira son œuvre de justice et de salut : « pour moi, quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes » (12,33)...


Père Joseph-Marie Verlinde