tentation bouddhiste dans un moment de déprime

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nicolasp

tentation bouddhiste dans un moment de déprime

Message par nicolasp »

Mardi soir en rentrant du travail en transport en commun j'ai commencé à penser à des difficultés de ma vie actuelle, qui petit à petit m'ont semblées insurmontables. Les premières pensées qui sont venues à mon secours pour combattre le sentiment de déprime qui me gagnait ont été le souvenir d'un sûtra bouddhiste que je récitais souvent au temps pas si lointain où je pratiquais le zen. Il s'agissait de la fin du "Sûtra du Coeur de la Grande Vertu de Sagesse" ("Maka Hannya Haramita Shingyô").

Puis j'ai pris conscience du fait que, me disant désormais chrétien, j'étais manifestement en train de commettre un pêché, et que si je souffrais je devais invoquer l'aide du Seigneur et non réciter un sûtra bouddhiste.

J'ai eu du mal à me convaincre. Je n'ai pas encore une grande foi en Jésus Christ, et le bouddhisme, tel que je le comprends, enseigne que la vie est souffrance et que la seule échappatoire à cette souffrance est la méditation. Mon interprétation du bouddhisme m'avait conduit à une vie passive, limitant ainsi les sources de souffrance. Une analyse bouddhiste de ce qui me faisait déprimer me poussait à accepter l'échec, à renoncer à envisager un mieux être et à me satisfaire de ma situation actuelle. Faire appel au Seigneur pour qu'Il m'aide à dépasser mes difficultés me semblait risqué : et s'Il ne me répondait pas ? Réciter quelques versets du "Maka Hannya Haramita Shingyô" et me préparer pour une séance de méditation zen me paraissait plus sûr. J'ai malgré tout trouvé la force de dire une prière au Saint-Esprit d'origine orthodoxe (c'est la prière qui m'est venu à l'esprit).

Dieu a-t-il entendu ma prière ? En tout cas, de retour chez moi les idées dépressives avaient disparu.

Je conclu de cette expérience que je ne suis pas encore complètement converti. Le souvenir de ma pratique zen évoque pour moi un bien être, et j'ai du mal à associer quelque chose d'équivalent à l'évocation de Jésus Christ. Cette fois ci la raison a suffi à me faire revenir vers le Christ. Suffira-t-elle toujours ?

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Nicolas

P. Joseph-Marie
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Message par P. Joseph-Marie »

Je crois que vous décrivez très bien la « tentation » qui sera toujours celle de l’homme, de tout homme je crois. Devant l’épreuve, la difficulté, la souffrance, il y a deux voies. Celle qui consiste à se retirer dans une acceptation passive en se convainquant du caractère illusoire de ces obstacles ; ou plutôt en me redisant qu’il suffirait de m’élever à un autre niveau de conscience pour que les choses m’apparaissent tout autres. Et celle qui consiste à faire face dans l’oubli de soi, comme l’a fait Jésus, en ne comptant que sur la grâce, et en pariant toute ma vie sur la victoire finale de l’amour. La difficulté de ce second choix, c’est qu’il n’est pas sensiblement gratifiant, alors que la sérénité apportée par une méditation zen ou autre, peut donner l’illusion d’être davantage dans la vérité. Certes la foi est une expérience, mais non sensible ; et il ne dépend pas de moi de me la procurer : je dépends tout entier du bon vouloir de mon Seigneur.

nicolasp

pas gratifiante la foi chrétienne???

Message par nicolasp »

J'avoue que votre réponse me surprend...

Alors que je traversais une période de doutes une amie orthodoxe m'a envoyé un texte sur la paix du Saint-Esprit, grâce accordée par Dieu au croyant qui marche dans ses voies.

J'avoue que depuis j'espère un jour, dans ma vie terrestre, "la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, prendra sous sa garde [mon] coeur et [mes] pensées, dans le Christ Jésus."

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Nicolas

P. Joseph-Marie
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Enregistré le : lun. 29 sept. 2003 13:16

Message par P. Joseph-Marie »

Désolé, mais il faut lire tous les mots d’un texte sans quoi vous lui faites dire le contraire de ce qu’il énonce : j’ai écrit que le choix de l’oubli de soi pour suivre le Christ de l’Evangile n’est pas « sensiblement gratifiant ».

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