La révélation

Verrouillé
Yseult

La révélation

Message par Yseult »

Bonjour,
J'aimerais connaitre la différence entre la Révélation et la Parole
Yseult

P. Joseph-Marie
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Message par P. Joseph-Marie »

La Parole est un « sous ensemble » de la Révélation, si je peux me permettre d’utiliser ce vocabulaire mathématique dans le domaine théologique.
La Révélation, dans et par laquelle Dieu se révèle en se communiquant au croyant, comprend les Ecritures, la Tradition des Pères, et le Magistère vivant de l’Eglise. Certes les Ecritures demeurent la norme ultime, mais comme elles nécessitent d’être interprétées, le catholique reçoit les interprétations des Pères de l’Eglise et du Magistère comme inspirées par l’Esprit Saint et donc comme normatives. C’est par cette action que l’Esprit accompagne concrètement le cheminement de l’Eglise vers « la vérité toute entière ».

Jean-Marie

Révélation-Parole

Message par Jean-Marie »

P. Joseph-Marie a écrit :La Parole est un « sous ensemble » de la Révélation, si je peux me permettre d’utiliser ce vocabulaire mathématique dans le domaine théologique.
La Révélation, dans et par laquelle Dieu se révèle en se communiquant au croyant, comprend les Ecritures, la Tradition des Pères, et le Magistère vivant de l’Eglise. Certes les Ecritures demeurent la norme ultime, mais comme elles nécessitent d’être interprétées, le catholique reçoit les interprétations des Pères de l’Eglise et du Magistère comme inspirées par l’Esprit Saint et donc comme normatives. C’est par cette action que l’Esprit accompagne concrètement le cheminement de l’Eglise vers « la vérité toute entière ».


N'est-ce pas d'abord par la Parole que Dieu "créé" (la nature... le croyant...). N'est-ce pas par la Parole que Jésus "embauche"... "Viens et suis-moi"?

Jean-Marie

P. Joseph-Marie
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Message par P. Joseph-Marie »

Certes mais la parole a toujours besoin d’être interprétée : il suffit d’entendre tout ce qu’on fait dire à la parole de Dieu pour s’en rendre compte ! Il y a autant d’interprétations des Evangiles de nos jours que de lecteurs (je parle des interprétations au sein des mouvements christiques mais non-chrétiens du Nouvel Age). L’interprétation est inséparable de l’accueil de la parole. Or la Tradition chrétienne et le Magistère sont au service de cette interprétation actualisante qui me permet de rejoindre la Parole de Dieu authentique, c'est-à-dire la Personne de Jésus qui s’adresse à moi aujourd’hui. Pour paraphraser encore le card. Ratzinger : la Tradition se situe à l’intersection d’une périchorèse diachronique et synchronique entre l’Epoux (le Christ) et l’Eglise qui permet à cette dernière de rencontrer son Epoux « en esprit et vérité » (Jn 4).
(La périchorèse désigne le mystère de la compénétration réciproque sans confusion des Personnes divines au sein de la Trinité.)

Jean-Marie

???

Message par Jean-Marie »

P. Joseph-Marie a écrit :la Tradition se situe à l’intersection d’une périchorèse diachronique et synchronique entre l’Epoux (le Christ) et l’Eglise qui permet à cette dernière de rencontrer son Epoux « en esprit et vérité » (Jn 4).


Bonjour

"Intersection d'une périchorèse diachronique et synchronique..."
En français de tous les jours ça veut dire quoi? Désolé mais mon CAP d'ajusteur-mécanicien ne suit plus même avec le dico Bailly en main.

... (La périchorèse désigne le mystère de la compénétration réciproque sans confusion des Personnes divines au sein de la Trinité.)
Est-ce la même chose que la consubstantialité?

Merci de votre éclairage.
Jean-Marie

P. Joseph-Marie
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Message par P. Joseph-Marie »

Pardon pour le jargon ! Oui vous pouvez assimiler le terme périchorèse à la consubstantialité, mais en y ajoutant un élément dynamique. St Jean Damascène la définit comme “l’immanence mutuelle du Père, du Fils et du Saint Esprit”. Il faut donc y inclure la notion de réciprocité relationnelle et de communion interpersonnelle. St Bonaventure parlera plutôt de “circumincession”, alors que St Thomas d’Aquin médite sur “l’intériorité réciproque” des trois Personnes divines.
(Pour citer un autre exemple : à travers tous ces débats et tous ces tâtonnements, la Tradition est toujours demeurée fidèle à cette affirmation de foi : « Dieu a souffert » (Dz 201.222).
Le sens de cette affirmation dogmatique est certes que Dieu a souffert « dans la chair » ; mais celui qui a souffert dans la chair, le sujet personnel de cette souffrance, est le Fils de Dieu, la seconde Personne de la Trinité.
Dès lors si « Un de la Trinité a souffert », par la périchorèse – c'est-à-dire la compénétration mutuelle des trois Personnes divines – toute la Trinité a souffert.)
La périchorèse diachronique est celle qui unit l’Eglise au Christ par delà les séparation temporelle, précisément grâce à la Tradition ; la périchorèse synchronique est bien sûr celle qui les unit à chaque instant de l’histoire dans l’Esprit Saint qui anime la Tradition.

Jean-Marie

Révélation - Parole

Message par Jean-Marie »

Merci pour cette précision. Je dois à la vérité de dire que la "périchorèse m'avait plus fait penser à la "Péricole" (peri-xoreuo) qu'à la Trinité sans que ça me fasse plus de "bile" que ça (peri-xolos).

Cette boutade mise à part j'avais retenu de mes années de catéchisme (eh oui!) que la Trinité est une dynamique (énergie, puissance, pouvoir, lumière...) qu'on représente dans la figure d'un triangle équilatéral en raison des échanges permanents et réciproques entre le centre et les côtés et les sommets et entre les côtés entre-eux chaque sommet étant une synthèse de ces échanges. Sans oublier les échange entre cette totalité et tout ce qui lui est extérieur. Que c'est cette énergie issue de la Cause première qui est l'énergie du monde. Elle est donc à la fois permanence, stabilité, mouvement... (j'espère qu'en écrivant ça je ne fait pas se retourner mon vieux curé dans sa tombe).

St Jean Damascène la définit comme “l’immanence mutuelle du Père, du Fils et du Saint Esprit”. Il faut donc y inclure la notion de réciprocité relationnelle et de communion interpersonnelle. St Bonaventure parlera plutôt de “circumincession”, alors que St Thomas d’Aquin médite sur “l’intériorité réciproque” des trois Personnes divines.
(Pour citer un autre exemple : à travers tous ces débats et tous ces tâtonnements, la Tradition est toujours demeurée fidèle à cette affirmation de foi : « Dieu a souffert » (Dz 201.222). Le sens de cette affirmation dogmatique est certes que Dieu a souffert « dans la chair » ; mais celui qui a souffert dans la chair, le sujet personnel de cette souffrance, est le Fils de Dieu, la seconde Personne de la Trinité.
Dès lors si « Un de la Trinité a souffert », par la périchorèse – c'est-à-dire la compénétration mutuelle des trois Personnes divines – toute la Trinité a souffert.){/quote]

Comment penser que quoi que ce soit de "l'expérience" du monde puisse être en dehors de l'existence de Dieu sous/dans les différents aspects de sa manifestation? Impossible n'est-ce pas? Sinon quid de l'Universel?

{/quote]La périchorèse diachronique est celle qui unit l’Eglise au Christ par delà les séparation temporelle, précisément grâce à la Tradition ; la périchorèse synchronique est bien sûr celle qui les unit à chaque instant de l’histoire dans l’Esprit Saint qui anime la Tradition.


Ne pourrait-on dire aussi que c'est celle qui unit l'humanité à Dieu par delà des limitations d'espace et de temps et dont le fil conducteur est la Tradition... et ne me dites pas que ça sent le souffre... les hommes ont été avant l'Eglise.

Comment interpréteriez-vous la Trinité des Batisseurs de cathédrales en référence : http://perso.wanadoo.fr/jmloupays/Images/Trinit2.jpeg

A bientôt
Jean-Marie

Verrouillé