Ouf ! Il y a matière à dialogue dans votre réponse ! Je ne suis pas sûre d’avoir bien saisi tout ce que vous dites (ô limites et pauvreté ! Sans compter les limites de l’Internet et de l’expression écrite sans le regard et la voix…ce qui peut effectivement me porter à mal interpréter ce que vous dites) mais enfin je fais une tentative de réponse, peut-être bien maladroite, à quelques uns des points que vous apportez.
À propos de la grisaille du quotidien, je m’en remet à cette Parole de l’Évangile : « Que peut-il sortir de bon de Nazareth ? »(Jean 1, 46). Peut-être que Frère Dominique aura la bonté de créer un lien jusqu’à l’Homélie d’aujourd’hui (ou plutôt d’hier vu le décalage horaire) du père Joseph-Marie sur le site de la FSJ où justement il est question du quotidien de Jésus à Nazareth ? C’est dans la banalité de mon quotidien, dans mon rôle de mère et d’épouse, au travail, en société, devant le combat quotidien de la Charité (qui ne m’est pas forcément acquis), celui d’aimer sans rien attendre en retour mais seulement parce que j’aime Celui qui m’a aimé le premier jusqu’à mourir d’Amour pour moi. Je le sais près de moi à chaque instant qui marche à mes côtés sur la route de cette vie dans la simplicité d’une rencontre amicale comme Il l’a fait avec les disciples d’Emmaüs. Il ouvre mes yeux aux Écritures et mon cœur devient tout brûlant à chaque fois que je me surprend à avoir saisi une Parole qu’Il me révèle et dont j’ai été lente à comprendre. Sans en faire un combat doloriste, pénible et morbide mais dans une joie victorieuse à chaque épreuve surmontée et en rendant grâce en toute circonstance. Jésus à faim (comme moi), Jésus à soif (comme moi), Jésus est fatigué (comme moi), Jésus pleure la mort de son ami Lazare (comme moi je pleure la mort de mes proches), Jésus meurt (comme moi je mourrai), Jésus ressuscite (comme moi je ressusciterai tel qu’Il me l’a promis si je demeure en son Amour). Nous avons affaire à un Dieu qui se fait proche de nous.
En ce qui concerne la souffrance trop évoquée et l’aspect du Christ en gloire qui, selon vous, est occultée dans l’Église Catholique, je dirais : Et la Bonne Nouvelle de la Résurrection ? « Nous proclamons ta mort Seigneur Jésus, nous célébrons ta Résurrection, nous attendons ta venue dans la gloire » Sans la résurrection, la croix est vaine et absurde. Je reviens aux disciples d’Emmaüs qui s’en vont tout tristes parce que Celui en qui ils avaient mis toute leur espérance est mort crucifié. Ils n’ont pas saisi que Celui qui marche à leur côté est le Dieu des vivants et non le Dieu des morts « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts Celui qui est Vivant ? » (Luc 24, 5)
La gloire du Christ : Mon Roi, est porté sur un âne et porte une couronne…d’épines. Son trône…la Croix…pas tout à fait la gloire selon le monde. Le gloire de Dieu c’est l’homme vivant. La gloire de mon Père, nous dit Jésus, c'est que vous portiez beaucoup de fruits (Jean 15,

. Pour vivre par Lui, avec Lui et en Lui, nous devons accepter de mourir à nous même : « C’est l’esprit qui vivifie; la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et elles sont vie » (Jean, 6, 63). « Celui qui mange ma chair et boit mon sang aura la vie éternelle, et moi je le ressusciterai au dernier jour » (Jean 6, 54). Parole et Eucharistie : voilà ce que le Seigneur Lui-même nous donne dans son infinie bonté. Comme vous dites, le terme « aimer » n’a pas le même sens pour tous mais « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jean 15, 13) et comme disait Ste-Thérèse de Lisieux : Aimer c’est tout donner et se donner soi-même. Qu'avons-nous besoin d'autre que Sa Vie ?
« J’estime qu’il n’y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire que Dieu va bientôt révéler en nous. En effet, la création aspire de toutes ses forces à voir cette révélation des fils de Dieu. Car la création a été livrée au pouvoir du néant, non parce qu’elle l’a voulu, mais à cause de celui qui l’a livrée à ce pouvoir. Pourtant elle a gardé l’espérance d’être, elle aussi, libérée de l’esclavage, de la dégradation inévitable, pour connaître la liberté, la gloire des enfants de Dieu. » (Romains 8, 18-21)
Bonne route avec le Seigneur !