Incarnation de l'âme

[émile]

Je suis complètement d'accord! "...pour le judeo-christianisme le corps et l'ame constituent une unité... Quant à dire que l'ame est eternelle - càd qu'elle vit depuis toujours et pour toujours - il faudrait fonder une telle affirmation, car au nom de quoi aurait-elle ce puvoir?"

Comme le dit GAUDIUM ET SPES 14, l'ame ne peut pas mourir parce que elle est spirituelle (Platon et le Platonisme disent la meme chose). Mais, justement, cette 'vérité' est-elle confirmé par le judeo-christianisme?!

[Jean-Claude Toureng]

Cher Père,

Qu'entendez-vous par: "C'est parce que la mort vient briser cette unité, qu'elle est cause de souffrance."?
Pouvez-vous nous éclairer sur la nature de cette souffrance ?

[émile]

Jean-Claude Toureng a écrit:
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> Cher Père,
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> Qu'entendez-vous par: "C'est parce que la mort vient briser
> cette unité, qu'elle est cause de souffrance."?
> Pouvez-vous nous éclairer sur la nature de cette souffrance ?

Je crois que ça veut dire: La sèparation du corps et de l'ame n'est pas naturelle, s'il est vrai que l'ame est la 'forme' du corps, comme dit saint Thomas. Ils sont une unité profondement enracinèe: et si tu casse quelque chose, bon, ça ne doit pas etre agréable!

[marigabrielle]

Vous n'arrêtez pas de parler de la liberté de l'homme mais vous ne lui en laissez aucune. C'est, à vous écouter, "croyez et taisez vous". Si je ne suis pas du côté du Christ je suis contre lui. Si je ne suis pas avec Dieu je suis avec le diable? C'est ça être libre? Je crois que vous devriez réviser votre idée de la liberté. Si je ne crois pas de la même façon que vous, je suis, selon vous, dans l'erreur. Je crois que nous sommes nombreux à ne pas nous satisfaire de ce genre de diktat. L'homme est un inventeur, un créateur de cultures, un aventurier. Il aime vivre face à l'inconnu. Il rêve face à l'immensité de ce qu'il ignore. Nous sommes capables d'imaginer de nouveaux mondes à notre dimension sans pour autant nous retrouver du côté du diable. Le diable est terriblement ennuyeux comme est inefficace ce Dieu de la croix aux pieds duquel vous voudriez que nous restions agenouillés. Je crois en un Dieu créateur et non en une force impersonnelle. Ce Dieu, parce qu'il est créateur, nous invite à créer comme Lui et il se réjouit de nos oeuvres Au lieu d'une religion où tout est clos, fiini, depuis la Résurrection, nous sommes dans la dynamique de l'invention de Dieu, acteurs et non sujets obéissants et immobiles. Oui, nous sommes libres de ne pas penser comme vous, sans être les disciples de ce crétin de Belzébuth.

[Nelly]

Mais oui vous êtes libre ; libre de penser et de croire ce que vous voulez ; libre d'organiser votre vie selon ce qui vous semble juste et bon ; libre de croire que l'autre est prisonnier de l'erreur, coincé, incapable d'aimer etc... etc... Mais pourquoi une telle agressivité ?

[émile]

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> Je crois que ça veut dire: La sèparation du corps et de l'ame
> n'est pas naturelle, s'il est vrai que l'ame est la 'forme'
> du corps, comme dit saint Thomas. Ils sont une unité
> profondement enracinèe: et si tu casse quelque chose, bon, ça
> ne doit pas etre agréable!

J'y ai mieux réfléchi:l'homme est unité de corps et d'ame; donc, il est 'naturellement' mortel et la séparation du corps et de l'ame est - hélas - possible dans sa nature. Cette 'mortalité', toutefois, attente à son unité et précisement pour ça j'ai dit, improprement, je l'avoue, qu'elle est 'innaturelle'; surtout elle me semble 'désagreable' et 'doulourese', autant plus étant donné, justement, la profondeur de leur union (j'ai pensé que arracher une dent chez le dentiste, ça n'est pas précisément une promenade: figuré-vous arracher l'ame du corps!). Peut-etre aussi que nous avons l'intuition d'avoir perdu quelque chose d'exceptionel avec le péché originel?!
Et si je me trompe ancore une fois?! Aux aides, Père Verlinde!

[Hélène]

"Esprit qui planent sur les eaux,
Apaise en nous les discordances,
Les flots inquiets, le bruit des mots,
Les tourbillons de vanité,
Et fais surgir dans le silence
La Parole qui nous recrée.

Esprit de feu, toujours caché,
Jusqu'aux racines, par ta flamme,
Viens consumer en nous l'ivraie;
Aux profondeurs de notre vie,
Viens enfoncer comme une lame
La Parole qui sanctifie.

Esprit qui souffles en un soupir
À notre esprit le Nom du Père,
Viens rassembler tous nos désirs,
Fais-les monter en un faisceau
Qui soit réponse à la lumière,
La Parole du Jour nouveau.

Esprit de Dieu, sève d'amour
De l'arbre immense où tu nous greffes,
Que tous nos frères alentour
Nous apparaissent comme un don
Dans le grand Corps en qui s'achève
La Parole de communion." (Hymne: Esprit qui planes sur les eaux)

Peut-être suis-je maso de poursuivre ces échanges "conviviales" mais je me dis que étant "libre" je me permets de définir ce qu'est la liberté pour moi: la liberté c'est la capacité de faire le bien (autant qu'il m'en est possible) sans y être déterminée. La capacité de ne pas rendre le mal pour le bien, l'insulte pour l'insulte, le mépris pour le mépris. Marigabrielle, vous me paraissez tout à fait libre et heureuse... à vous lire "à quoi sert ce temps d'existence sur la terre" dans un corps voué à la mort. Êtes-vous vraiment sûre d'être libre ? La liberté c'est la capacité (ou du moins le désir) d'aimer. Ce n'est pas de dire ou faire n'importe quoi au détriment des autres.

Ce n'est pas pour défendre un point de vue différent du vôtre que nous partageons avec vous la beauté et la joie d'être sauvés par Jésus. Pardonnez-nous de ne pas vouloir vous laisser vous enliser dans le mensonge. C'est par amour pour Jésus...et oui aussi POUR VOUS, notre soeur en humainté que nous essayons bien maladroitement d'ouvrir le dialogue avec vous. Cessez donc de nous voir comme des ennemis et de mettre des paroles malveillantes que nous n'avons pas dites dans notre bouche...vous serez beaucoup plus libre.

En toute liberté, je prie pour vous afin qu'Il vous montre Son Visage et qu'Il vous accorde Sa Paix.

Fraternellement,
Hélène