Autobiographie d'un yogi(long)

Verrouillé
Pierre

Autobiographie d'un yogi(long)

Message par Pierre »

Bonjour, Voici un extrait du livre Autobiographie d'un yogi de Paramhansa Yogananda :
La vie de Lahiri Mahasaya, semblable à celle du Christ

«Ainsi c’est à nous qu’il incombe d’accomplir toute justice. » En adressant ces paroles à Jean-Baptiste, et en lui demandant de la baptiser, Jésus reconnaissait les droits divins de son gourou.

Me basant sur l’étude respectueuse de la Bible d’un point de vue oriental ( Plusieurs passages bibliques révèlent que la loi de la réincarnation était comprise et acceptée. Les cycles de réincarnation sont une explication des différents états d’évolution dans lesquel on retrouve l’humanité, qui est plus raisonnable que la théorie occidentale ordinaire qui assume que quelque chose (la conscience de l’égoïté) est sortie de nulle part, a existé avec différents degrés d’impureté pendant trente ou quatre-vingt-dix ans, et retourne ensuite au vide originel. La nature inconcevable d’un tel vide est un problème à réjouir le cœur d’un professeur médiéval.) et sur la perception intuitive, je suis convaincu que Jean-Baptiste avait été, dans ses vies antérieures, le gourou du Christ. Il y a de nombreux passages dans la Bible qui infèrent que Jean et Jésus, dans leurs dernières incarnation étaient respectivement Elijah et Elisha. (Tel qu’épelés dans l’ancien Testament. Les traducteurs grecs épelaient les noms Elias et Eliseus ; ils réapparaissent dans le Nouveau Testament sous ces formes modifiées).

La toute fin de l’Ancien Testament prédit la réincarnation d’Elijah et d’Elisha : « Je vais vous envoyer le prophète Elijah avant que vienne le jour du Seigneur,grand et redoutable, »(Malachie 4 :5) Ainsi Jean(Elijah), « envoyé avant la venue… du Seigneur, » était né un peu avant pour servir de messager au Christ. Un ange était apparu à Zacharie, le père, pour attester que son fils Jean qui allait naître n’était autre qu’Elijah(Elias).
« L’ange lui dit cependant, Ne crains point, Zacharie ; car ta prière a été exaucée ; et ta femme Elizabeth te donnera un fils, et tu lui donneras le nom de Jean… Et il te convertira plusieurs enfants d’Isaraël au Seigneur leur Dieu. Et il ira devant lui dans l’esprit et le pouvoir d’Elias, pour ramener le cœur des pères vers les enfants, et tous les rebelles à la sagesse des justes ; pour préparer pour le Seigneur un peuple dispos. »(Luc 1 :13-17)
Jésus a identifié deux fois Jean sans équivoque en tant qu’Elijah(Elias) : « Elias est déjà revenu, et ils ne l’ont pas reconnu… Les disciples ont alors compris qu’il leur parlait de Jean-Baptiste. »(Matthieu 17 :12-13) Une autre fois, Le Christ a dit : « Car tous les prophètes et la loi ont prêché jusqu’à Jean et si vous voulez comprendre, c’est lui l’Elias, qui devait revenir. »(Matthieu 11 :13-14)
Quand Jean a nié qu’il était Elias(Elijah)(Jean1 :21), il voulait dire que sous l’humble vêtement de Jean il ne venait plus avec le titre extérieur élevé d’Elijah, le grand gourou. Dans son incarnation précédente, il avait remis la cape de sa gloire et sa richesse spirituelle à son disciple Elisha. « Et Elisha dit, Je t’en prie, verse sur moi une double portion de ton esprit. Et il dit, Tu demandes une chose difficile : néanmoins, si tu me vois quand je te serai enlevé, cela te sera accordé. Et il prit le manteau qu’Elijah laissa tomber. »( II Rois 2 :9-14)
Les rôles furent renversés, parce qu’Elijah-Jean n’était plus requis comme gourou d’Elisha-Jésus, qui avait maintenant atteint la perfection dans sa réalisation divine.
Quand le Christ fut transfiguré sur la montagne (Matthieu 17 :3), c’était son gourou Elias, avec Moïse qu’il vit. Encore une fois, à l’heure de son trépas sur la croix, Jésus a criée le nom divin : « Eli, Eli, lama sabachtani? Ce qui veut dire, mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? Quelques-uns de ceux qui étaient là, quand ils ont entendu ceci, ont dit, Cet homme appelle Elias… Voyons si Elias va venir le délivrer. »(Matthieu 27 :46-49)


Désolé pour la longueure du texte, mais cela fait plusieurs fois que je vois cette référence à Élie-Jean Baptiste-Jésus. Je voudrais savoir ce que vous en pensez.

merci, Pierre

P. Joseph-Marie
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Enregistré le : lun. 29 sept. 2003 13:16

Message par P. Joseph-Marie »

Il s’agit d’une interprétation très répandue aussi bien chez les commentateurs issus des traditions orientales que chez les ésotéristes. Ces derniers ajouteront que Jean-Baptiste lui-même était disciple du magicien Simon (dont parle le livre des Actes). Celui-ci aurait enseigné une doctrine et une pratique apparentée aux mystères d’Osiris…
Je peux vous citer des dizaines d’interprétations, toutes plus « authentiques » les unes que les autres, sur la « vraie vie de Jésus » et le « véritable sens des Evangiles ». Toutes ne tendent qu’à une chose : « prouver » que le Christ adhérait aux principes du Nouvel Age et ainsi récupérer le christianisme dans cette mouvance. Ces axiomes sont principalement :
- une conception panthéiste : un divin énergétique, impersonnel ;
- un holisme : toutes choses émanent de ce divin, et sont donc divines par nature ;
- l’homme est par conséquent lui aussi divin par nature, et n’a donc nullement besoin d’un Sauveur ;
- la doctrine de la réincarnation est supposée expliquer le cheminement de l’étincelle divine à travers les différents niveaux de la manifestation divine, depuis la pure énergie divine jusqu’à la matière (involution) et retour (évolution).

Yogananda ne semble absolument pas conscient de ce que peut vouloir dire un genre littéraire, comme il ne semble pas du tout soucieux de se demander si la pensée réincarnationniste existait - ou pouvait avoir un sens - pour les auteurs des Evangiles ou pour le monde juif. Or la conception de l’homme pour la tradition juive (et chrétienne) est incompatible avec la notion de réincarnation ; celle-ci suppose en effet une conception dualiste de l’homme, dans laquelle l’âme peut se séparer de son corps pour en revêtir un autre ; alors que pour la tradition sémite, l’homme n’a pas un corps, mais il est son corps. Lorsque la Bible nous parle du « retour d’Elie », il est clair pour tout juif (comme pour tout chrétien) qu’il s’agit de l’annonce de la venue d’un prophète sur qui reposera l’Esprit de prophétie qui reposait sur Elie. Nous croyons (sur la parole de Jésus) que ce prophète est venu en la personne de Jean-Baptiste.
Je m’étonnerai toujours de la désinvolture avec laquelle on se permet de traiter nos textes sacrés, sans aucun souci de comprendre ce que les dépositaires de la tradition chrétienne en disent. Le présupposé est toujours le même : l’Eglise ignorerait tout de sa propre tradition, ou plutôt elle aurait perdu la clé ésotérique des Evangiles et n’en aurait gardé que l’interprétation exotérique. Dès lors n’importe qui se croit autorisé de s’instaurer en « sauveur » de la vérité du christianisme…
L’important pour nous est de ne pas perdre l’unique « clé » du Royaume des cieux, qui est Jésus Christ Seigneur et Sauveur, bien vivant par son Esprit au sein de l’Eglise.

Verrouillé