C’est un archevêque fraîchement installé et à la parole enflammée qui nous a fait la joie de présider la messe du 33e dimanche du temps ordinaire dans notre abbatiale. Mgr Turini, est venu au sanctuaire de Saint-Joseph de Mont-Rouge partager un repas fraternel avec notre communauté monastique. Notre archevêque entame en effet un périple à travers l’archidiocèse afin de rencontrer ses brebis avant les fêtes de Noël.
Monseigneur Turini à Saint-Joseph de Mont-Rouge, « une Visitation »
« Je suis ici non pas pour une visite mais pour une visitation. Je préfère ce mot car il a une dimension mariale. Marie va chez Élisabeth pour proclamer avec elle les merveilles que Dieu a fait pour elle et réciproquement. » Ces mots que Mgr Turini a prononcé avant la bénédiction finale annonçaient la couleur de notre rencontre : le partage d’un moment fraternel qui trouve sa source dans la joie commune d’être enfants d’un même Père, le Dieu Puissant et plein de tendresse qui a fait pour chacun de nous de grandes choses.
Après ces mots d’introduction, notre archevêque a partagé un motif de sa joie de venir au sanctuaire de Saint-Joseph de Mont-Rouge : « Je suis ici pour rendre grâce pour toutes les merveilles que Dieu fait dans ce lieu avec vous et par vous, frères et sœurs de la Famille de saint Joseph, et par les sœurs et frères qui sont présents ici et s’unissent à votre prière ». Occasion de nous rappeler de remercier sans cesse Dieu pour ce qu’il réalise dans ce sanctuaire où Il nous a appelés. Occasion aussi de nous émerveiller pour la complémentarité des vocations : évêque, prêtres, moines, moniales et laïcs tous rassemblés en un seul corps dans la simplicité de la joie que Dieu seul peut offrir. Joie simple et profonde de toute la famille de Dieu rassemblée dans l’Église au matin du jour de la Résurrection.
Un appel à la confiance et à l’espérance
« Aujourd’hui Jésus vient à nous pour nous réconforter, pour nous dire à nous, mais aussi à tout homme et toute femme qui désespère : “N’aie pas peur ! Ne désespère pas… Moi le Seigneur, je suis là je suis avec toi… Pas un cheveu de ta tête de sera perdu…” » Dans son homélie, Mgr Turini a présenté le cœur de l’évangile du jour (Lc 21,5-19) comme une invitation à la confiance en la présence agissante et protectrice de Dieu auprès de nous.
À ceux qui pourraient être troublés par la description des épreuves que Jésus annonce, notre archevêque rappelle avec douceur : « Mes frères et sœurs, il ne s’agit pas de n’importe quel récit […] c’est une page d’Evangile, qui porte en elle une Bonne Nouvelle, une Espérance, c’est une Parole de Jésus ressuscité ». Invitation à ne pas confondre la Parole de Dieu avec la rumeur du monde : « Nous sommes habitués malheureusement aux scénarios catastrophes. Les médias s’en font l’écho dans les journaux, à la télévision, sur les radios et les réseaux sociaux. »
À la chronique d’un monde en voie de destruction, Mgr Turini préfère le souffle chaleureux et vivifiant de l’Esprit Saint, qui nous appelle à combattre pour obtenir la vie que Dieu met à notre portée : « N’ayez pas peur, c’est par votre persévérance que vous obtiendrez la vie ! Et la persévérance, c’est que quoiqu’il arrive nous continuions à avancer dans le sens de la vie, à la suite de Celui qui est LA VIE, NOTRE VIE ». La persévérance dans le renouvellement permanent de notre confiance en Dieu, voilà la clé de la paix du cœur, du bonheur tel qu’il nous est révélé par le Christ.
Notre archevêque a rappelé à chacun l’appel concret qu’il reçoit du Seigneur : « Le Seigneur a confié à chacune et à chacun de nous un petit carré de vie à faire fructifier et Il nous invité à travers son Évangile à y semer amour, foi et espérance là où nous sommes, sans autre prétention que d’être des semeurs persévérants, déterminés, confiants et missionnaires. » C’est ainsi que fermant notre oreille à la voix de la désespérance et nous concentrant sur le petit espace que Dieu désire transfigurer à travers nous, tout acte d’amour concret nous fait contribuer « à hâter la victoire totale du Christ sur toutes les forces du mal ».
Cette œuvre étant celle de Dieu et non pas la nôtre, elle trouve sa source et sa réalisation dans l’Eucharistie, « source intarissable d’espérance ». Après avoir identifié le désespoir comme la maladie spirituelle de notre temps et nous avoir rappelé la condition du bonheur chrétien qu’est la confiance persévérante dans le terreau du quotidien, Mgr Turini tourne nos regards vers le Cœur Eucharistique du Christ qui opère en nous la guérison, et qui opère par nous son œuvre de Salut.
Une rencontre in simplicitate
Après la messe et un temps convivial entre notre nouveau pasteur et ses brebis sur le parvis de l’église, nous avons partagé la joie d’un repas commun. Comme Marie et Élisabeth, nous avons vécu ce moment comme un temps familial d’une grande simplicité.