Famille de Saint Joseph

Les pratiques occultes

par | 22 décembre 2007

5- La sorcellerie telle qu’elle est pratiquée par ceux qui se réfèrent à des croyances païennes est-elle donc l’œuvre de ce que l’Église appelle « le diable » ?

(…) Tous les magiciens reconnaissent qu’ils tiennent leurs pouvoirs des entités gouvernant les énergies occultes qu’ils utilisent dans leurs actions magiques. La cosmologie ésotérique est particulièrement complexe ; précisons seulement que le spectre des énergies occultes peut se différencier en sept « couleurs » ou sept niveaux, le dernier étant notre monde matériel. Le magicien tente d’influencer le cours des événements dans notre monde en agissant sur le cinquième plan, nommé le plan astral. Il va donc invoquer des entités astrales pour obtenir leur collaboration dans l’utilisation de cette énergie particulière à des fins pratiques. La condamnation sévère de toute forme de magie par les Écritures laisse sous-entendre que ces mystérieuses entités gouvernant les plans occultes pourraient bien être des démons. Saint Augustin l’affirme explicitement, et ce discernement sera confirmé par le Magistère tout au long de l’histoire de l’Église. (…)

6- Que répondez-vous à ceux qui estiment que beaucoup de chrétiens pratiquants, catholiques en particulier, succombent à la superstition et à la pensée magique lors de certains rites ?

Dans la Somme Théologique, Saint Thomas définit les formes perverties de pratiques cultuelles que nous appelons « superstition », comme de la « religion pratiquée avec excès ». Le terme « excès » n’est pas à prendre ici au sens quantitatif : il signifie que la dévotion n’est pas rendue à qui de droit, c’est-à-dire à Dieu seul ; ou qu’elle est pratiquée d’une manière indue. Rendre un culte à une créature est un acte d’idolâtrie qui appartient à la première « espèce » de superstition. Vouloir soustraire à Dieu « de force » des informations par divination fût-ce dans un contexte « chrétien » est un acte de superstition de la seconde espèce – comme par exemple : ouvrir la Bible à tout bout de champ pour « obliger » Dieu à répondre à nos demandes.

La superstition peut même s’insinuer jusqu’au cœur de pratiques cultuelles autorisées : la Tradition dénonce sous le terme d’« art notoire » les exercices de piété – en soi respectables – qui doivent être accomplies selon une procédure codifiée, dans le but de produire « immanquablement » l’effet escompté. Il est clair que ce genre de pratique, dont l’intention n’est plus la glorification de Dieu mais l’obtention « certaine » d’un résultat, n’est rien d’autre qu’une pratique magique condamnable, qui prétend manipuler le divin et le contraindre à répondre à nos exigences.

En ce qui concerne le port des médailles, la dévotion portée aux reliques et bien d’autres pratiques de la religiosité populaire, saint Thomas nous ramène toujours avec beaucoup de bon sens à la vérification de la finalité, qui ne peut être que la gloire de Dieu et notre conversion. Je le cite : « Si le port des reliques est un témoignage de confiance en Dieu et en la protection des saints de qui elles proviennent, cela n’a rien de défendu. Mais si l’on attribuait de l’importance à quelque vain détail, par exemple la forme triangulaire du reliquaire, ou autre futilité sans rapport avec l’honneur de Dieu, il y aurait superstition et péché ».

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