Famille de Saint Joseph

Gnosticisme

par | 15 avril 2006

Le gnosticisme dรฉsigne un courant gnostique particulier, regroupant lโ€™ensemble des Ecoles qui se sont dรฉveloppรฉes en Occident, en Egypte et dans le Proche ou Moyen-Orient, durant les cinq premiers siรจcles de notre รจre, au contact ou en marge du christianisme.

Les Pรจres de lโ€™Eglise font de Simon le magicien (Ac 8, 9) le pรจre du gnosticisme. Les premiers foyers de lโ€™hรฉrรฉsie semblent pouvoir รชtre localisรฉs principalement en Samarie, Syrie et Egypte.

A Antioche, au dรฉbut du IIe s., Saturninus (ou Sartornil) enseigne une gnose qui se rattacherait ร  la tradition de Simon le Magicien par son disciple, Mรฉnandre.

Mais lโ€™histoire de la gnose ne sโ€™รฉclaire vraiment que vers le milieu du IIe s., et ร  partir de son centre de rayonnement : Alexandrie. Basilide, disciple de Saturnin et de Mรฉnandre, y fonde la premiรจre Ecole gnostique occidentale, oรน il enseigne entre 130 et 150. Valentin en est issu mais enseigne longtemps ร  Rome, oรน il fonde en 136 la seconde Ecole occidentale, dont lโ€™influence sโ€™exerce dans tout lโ€™Empire. Ses disciples les plus cรฉlรจbres sont, en Occident, Ptolรฉmรฉe – lโ€™auteur de la Lettre ร  Flora – et Hรฉraclรฉon – commentateur de lโ€™Evangile de Jean ; en Orient, Thรฉodote – dont on connaรฎt assez bien lโ€™enseignement grรขce ร  Clรฉment dโ€™Alexandrie – et Marc le Mage.

Il faut sans doute faire une place un peu particuliรจre ร  Marcion (85-160) qui vient ร  Rome vers 140. Suite ร  des dรฉmรชlรฉs avec lโ€™Eglise locale et en raison de son hรฉtรฉrodoxie, il en est chassรฉ en 144. Contrairement aux autres hรฉrรฉtiques qui poursuivent leur recherche รฉsotรฉrique dans des Ecoles plus ou moins secrรจtes, Marcion porte la question sur la place publique et – influencรฉ par le gnostique Cerdon – fonde une contre-Eglise fortement hiรฉrarchisรฉe, comprenant des รฉvรชques, des prรชtres, des diacres, qui regroupa un grand nombre de fidรจles en Orient au moins jusquโ€™au Ve s.

Parallรจlement ร  cette gnose philosophique et savante, se dรฉveloppe au IIe s. en Asie mineure, en Syrie et probablement aussi en Egypte, une gnose vulgaire – cโ€™est-ร -dire plus populaire – ou la mythologie et les pratiques magiques occupent une place prรฉpondรฉrante. Saint Irรฉnรฉe parle dโ€™un pullulement de sectes sโ€™intitulant elles-mรชmes gnostiques et se vantant de possรฉder des doctrines secrรจtes et profondes, transmises au cours de cรฉrรฉmonies initiatiques. On sait de transfuges quโ€™il sโ€™agissait surtout de recettes magiques censรฉes dรฉlivrer de la tyrannie des puissances cosmiques mauvaises, ainsi que de formules et mots de passe supposรฉs donner accรจs aux mondes supรฉrieurs. Ainsi vers 140, en Egypte, Carpocrate et son fils ร‰piphane non seulement recommandent la magie, mais prรดnent รฉgalement une forme de tantrisme occidental, prรฉsentant lโ€™union sexuelle comme voie de salut.

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