Robert A. Monroe, Le voyage hors du corps
Pour comprendre la citation, il faut préciser que Robert Monroe est un spécialiste du « dédoublement volontaire », encore nommé « projection astrale ». Il définit lui-même le phénomène comme suit :
Avant de donner quelque crédit aux événements rapportés, il faudrait bien sûr étudier de plus près les possibilités d’affabulation, de rêve conscient, voire de dédoublement pathologique de la personnalité. Supposons que ces vérifications aient été faites et que le témoin ait été jugé digne de foi, et voyons de plus près la réaction de R. Monroe lors de sa rencontre avec deux entités astrales peu avenantes. Pris d’angoisse, il se met à « prier » ; entendons : à réciter toutes les prières qu’il avait entendues autour de lui, car lui-même se déclare loin de la foi et de la religion. Il reconnaît en effet :
C’est la peur de ces êtres rencontrés lors d’un voyage hors de son corps physique, qui provoque un sursaut de religiosité chez notre auteur. Hélas dans le cas cité et dans bien d’autres qu’il rapporte,
Cette dernière précision est significative : R. Monroe, en toute sincérité, recourt à des « techniques » de prière, mais peut-on dire qu’il prie ? Il suffit de citer encore notre auteur pour trouver la réponse :
La prière – au sens chrétien du terme – n’a rien à voir avec ce genre de procédure qui s’apparente à la magie ; mais elle est inséparable de la foi dont elle est une des expressions les plus fondamentales. L’apôtre Paul le dit clairement :
Or l’Esprit nous est donné précisément par et dans la vertu théologale de la foi, qui nous rend participante de la vie même de Dieu. Certes
Mais ce n’est pas en vertu d’une quelconque puissance magique liée au mantra « Jésus » que le salut s’opère, mais par la foi en la personne de Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, Seigneur et Sauveur.
L’aventure de R. Monroe nous fait penser au récit relaté au livre des Actes des Apôtres :
L’épisode raconté par R. Monroe ne prouve ni que le ciel est vide, ni que la prière est vaine ; il confirme seulement que c’est la foi qui sauve, et que seule une prière jaillissant d’une foi vivante est exaucée. Mais l’événement – toujours en supposant qu’il soit crédible – apporte encore un enseignement supplémentaire. Il confirme que les entités astrales – quelle que soit leur nature – ne sont guère recommandables. Car même si notre auteur n’est pas dans les dispositions voulues pour que sa prière soit exaucée, si ces êtres étaient dans la lumière de Dieu, ils auraient au moins manifesté du respect pour le nom de Jésus que R. Monroe invoquait. Leur manque de compassion devant le désarroi de cet homme, et leur mépris devant son effort de piété, trahissent le camp auquel ils appartiennent. Non : le monde astral – s’il existe – n’est pas l’antichambre du ciel, mais un miroir aux alouettes qui attire dans ses filets ceux qui confondent le monde occulte avec la sphère transcendante de l’Esprit.