Le vaudou (appelé aussi : vodû, voodoo, voodum, vôdoom, vudû) est une religion qui tire ses racines d’Afrique, plus précisément des polythéismes Fon et Yorouba pratiqués dans le golfe du Bénin, auxquels s’ajoutent des cultes dahoméens.
Le terme « vaudou » signifie « culte des esprits » en langue Fon (Nigeria).
Les vaudouisants revendiquent le statut de religion à part entière. Ils se vantent de faire preuve d’une plus grande tolérance que les religions institutionnelles, puisqu’ils acceptent toutes formes de croyances dans leurs rangs et permettent à chacun de garder sa propre religion d’origine tout en adhérant au vaudou.
Il s’agit d’une religion sans dogme, puisant dans les cultes animistes africains et leur magie traditionnelle, enrichis de l’apport des différentes cultures ésotériques et occultes qu’elle a rencontrées au cours de ses adaptations dans différents pays. Sans oublier les « déguisements » chrétiens qui permettaient, au temps de l’esclavagisme, de pratiquer le vaudou sans être inquiété par les colonisateurs chrétiens. Plusieurs cérémonies coïncident avec des fêtes catholiques, de sorte que bon nombre de vaudoussi ne voient pas d’incompatibilité entre leurs pratiques vaudou et leur appartenance au christianisme.
Le vaudou n’est pas une religion unifiée : il y a peut-être cent vaudous différents, chacun ayant ses propres règles, dictées par le prêtre – appelé houngan et bokô, ou mambo lorsqu’il s’agit d’une femme – qui a la charge du houmfor (temple).
La pratique comporte deux aspects :
– la vénération des forces (esprits) de la nature au cours de fête réglées selon la position de la lune et selon un calendrier vaudou particulier ; chaque mois est consacré à un esprit particulier.
– une partie de magie opérative, dans la ligne des traditions initiatiques pratiquant des rites d’invocation/évocation.
Les houngans dirigent les rites destinés à invoquer les loas, Loas, Lwas, Iwas ou Zanges, c’est-à-dire les divinités, génies et esprits ancestraux. Il existerait des milliers de Loas regroupés en familles, vénérés par des rites particuliers et pouvant être invoqués par des vèvè, dessins tracés d’un trait sur le sol au moyen de poudres colorées, qui fonctionnent comme des « codes d’appel » adressés à un Iwa précis.
Au son cadencé d’au moins quatre tambours, les participants à la cérémonie chantent et dansent jusqu’à ce qu’un des danseurs tombe en transe. Le phénomène est accueilli comme une manifestation du vaudou ; plus précisément : comme la « possession » du vaudoussi par le lwa invoqué.
La Arada ou vaudou blanc peut s’apparenter à la magie blanche ; son objectif est d’apporter aux participants la bonne santé, l’amour, l’argent ou des conditions météorologiques favorables.
La Petro ou vaudou rouge présentent de très fortes analogies avec la Kimbanda ou Macumba brésilienne. Les sacrifices (poulet, cochon, mouton ou chèvre) offerts aux diverses divinités, les rythmes musicaux plus frénétiques, créent une atmosphère plus inquiétante dans laquelle les maléfices prennent davantage de place.
Mais la distinction magie blanche/magie noire n’existe pas pour le vaudou, qui récuse l’opposition entre bien et mal.
La fameuse poupée vaudou (dagyde) est fabriquée selon des normes précises. Elle peut être en cire, en tissus, en argile voire en bois. Une fois confectionnée, le hougan intègre dans le corps de la poupée des ingrédients appartenant à la personne visée par le rite (photo, rognures d’ongles, poils, etc.). La poupée est ensuite initialisée au nom de la personne dont elle deviendra le substitut, soit pour la soigner à distance, soit pour lui assurer une protection particulière, soit pour lui infliger un maléfice.