Famille de Saint Joseph

Besant, Annie

par | 12 janvier 2005

Annie Wood (1847-1933) est รฉlevรฉe jusquโ€™ร  quinze ans dans lโ€™รฉvangรฉlisme le plus austรจre. Enfant rรชveuse, elle vit dรจs sa plus tendre enfance en symbiose avec une nature vivante, animรฉe, habitรฉe de multitudes dโ€™รชtres avec lesquels elle partage ses soucis et ses peines. Sa confirmation ร  Paris en 1862, marque un tournant dans son รฉvolution religieuse. Abandonnant lโ€™austรฉritรฉ froide de son รฉducation religieuse plutรดt stricte, elle sโ€™enflamme dโ€™une passion pour le Christ qui frรดle le mysticisme.

Son mariage avec un ministre anglican, le rรฉvรฉrend Frank Besant, est un รฉchec total. Ils auront cependant deux enfants, un fils et une fille. Mais Mme Besant ne sโ€™habitue pas ร  cette vie de mรจre de famille : les crises dโ€™exaltation et dโ€™angoisse se succรจdent, avec de fortes tentations de suicide. Sa foi vacille, et lorsquโ€™un pasteur croit bon de la menacer de la damnation รฉternelle, rรฉvoltรฉe, elle abjure sa foi, son รฉtat dans le monde, sa fortune terrestre, quitte son mari, et sโ€™en va avec ses enfants ร  la recherche de la vรฉritรฉ quโ€™elle compte bien trouver toute seule.

Cโ€™est dans cet รฉtat dโ€™esprit quโ€™Annie Besant va rencontrer M. Bradlaugh, qui mรจne en Angleterre une fougueuse campagne antireligieuse. A ses cรดtรฉs, elle se fait le hรฉraut du matรฉrialisme le plus radical. Mais dix ans plus tard, au moment oรน il dรฉtient enfin le siรจge au Parlement pour lequel elle a tant militรฉ, M. Bradlaugh la quitte.

Une nouvelle rencontre va ร  nouveau faire basculer sa vie ; il sโ€™agit cette fois de Mme Blavatsky. Mme Besant nโ€™รฉtait pas une nรฉophyte en matiรจre dโ€™รฉsotรฉrisme : membre de deux Loges dont le but explicite รฉtait de propager le socialisme en Angleterre et dans le monde, elle fut รฉgalement 33รจme degrรฉ du Rite Maรงon Ecossais et Grand Inspecteur du Rite Egyptien de Memphis-Misraรฏm. Fascinรฉe par le personnage haut en couleur – et pรฉtri de pouvoirs occultes – quโ€™elle dรฉcouvre en la personne de HPB, Annie Besant devient rapidement son disciple, puis prรฉsidente de la Section รฉsotรฉrique et un des chefs de la Sociรฉtรฉ thรฉosophique. Elle seconde H.S. Olcott qui prend la succession de H.P. Blavatsky au dรฉcรจs de celle-ci ; puis, ร  la mort du colonel en 1907, elle prend en main les rรชnes de la Sociรฉtรฉ.

Lโ€™hรฉgรฉmonie de lโ€™Inde ne fit que sโ€™accentuer sous lโ€™impulsion de la nouvelle prรฉsidente ; mais lorsquโ€™elle prend conscience quโ€™elle sโ€™aliรจne un public potentiel de chrรฉtiens par lโ€™orientation hindouisante et franchement antichrรฉtienne de son discours, A. Besant change de ton, du moins en Europe. Dรฉsormais son attitude sera double : tandis quโ€™aux Indes continuent les prises de position anti-chrรฉtiennes, elle sโ€™intรฉresse de plus en plus ร  la personne du Christ devant les publics europรฉens auxquels elle sโ€™adresse. Elle rรฉdige mรชme un opuscule intitulรฉ La Thรฉosophie est-elle antichrรฉtienne ? dans lequel le Christ est prรฉsentรฉ comme le grand instructeur qui fonda lโ€™Eglise, le seul Maรฎtre auquel lโ€™รขme chrรฉtienne doive sโ€™attacher.

Parmi les 45 ouvrages portรฉs ร  son nom, deux occupent une place particuliรจre : Le christianisme รฉsotรฉrique ou les Mystรจres mineurs et la Sagesse antique. Elle y exalte lโ€™enseignement secret du Christ, qui apparaรฎt surtout dans lโ€™รฉvangile de Jean, et qui rejoindrait la Tradition primordiale.

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