Diable

Verrouillé
Paul- Henry

Diable

Message par Paul- Henry »

Hier soir à la tv est passée une émission sur des enfants victimes de troubles obsessionnels compulsifs. Certains m'avaient franchement l'air d'être possédés. Je me demandais alors, comment un enfant pouvait être possédé ? Comment le malin peut il prendre le contrôle d'une âme innocente ?
Je ne sais pas si vous pouvez répondre à cela.
En union.

P.Joseph-Marie

Re: Diable

Message par P.Joseph-Marie »

Encore faut-il être sûr que l’enfant est bel et bien « possédé ». Aussi étonnant que cela puisse vous paraître, tous les troubles que l’on peut attribuer à la possession, se retrouvent également en psychiatrie.
Le discernement est dès lors très délicat : le trouble est-il d’origine diabolique, psychologique ou un mélange des deux, le démon intensifiant des troubles d’origine psychologique ?
Ceci dit, j’ai hélas rencontré des cas où des enfants avaient été voués dès les premiers mois de leur vie, à Satan. On a du mal à s’imaginer une telle horreur, mais dans certains milieux, Satan – ou plus facilement Lucifer – est un principe de puissance, que l’on peut choisir en lieu et place de Dieu. Autrement dit, les parents ou proches qui accomplissent cet acte peuvent être « très bien intentionnés ».
Ces cas ne sont heureusement pas nombreux – du moins je l’espère ! ; par contre il y a des enfants qui sont psychotiques dès leur tendre enfance, et présentent des phénomènes qui peuvent effectivement nous faire penser à de la possession.

Paul-henry

Re: Diable

Message par Paul-henry »

Permettez moi de vous demander une précision à ce que vous écrivez : comment des parents "bien intentionnés" peuvent ils pactiser avec Satan ?

Le fait même de pactiser n'est il pas la preuve d'une mauvaise intention ?

Pour discerner l'état de l'enfant, les parents doivent faire appel à un exorciste. Mais, celui-ci, nommé (je crois, mais pas sur) par l'évèque doit il avoir des compétences psychiatriques pour son jugement ?

En union.

P.Joseph-Marie

Re: Diable

Message par P.Joseph-Marie »

Je me suis exprimé trop succinctement. Certaines personnes cherchent dans les groupes Lucifériens un renouveau de leurs forces vitales. Cette intention n’est pas mauvaise en soi, mais le moyen choisi est évidemment mauvais et même dangereux. Imaginez que ces personnes veulent apporter ce même surcroît de force à leur enfant et décident pour cela de le consacrer à Lucifer. Leur intention n’est pas de faire du mal à leur enfant, mais pour obtenir le bien qu’ils espèrent, ils choisissent un moyen diabolique. Si vous consultez le site http://www.final-age.net/ , vous serez étonnez de la banalisation contemporaine de la magie, qui sous prétexte de faire le bien, n’hésite pas à évoquer des esprits dont le magicien sait fort bien qu’il a tout intérêt à se méfier.
Vous avez raison sur le fond : le fait même de conclure un pacte est déjà négatif en soi, mais cela n’est hélas plus perçu ainsi par la majorité de nos contemporains, qui ont du mal à discerner entre le bien et le mal, et ne croient plus vraiment au démon.
L’exorciste est effectivement nommé par l’évêque dont il reçoit le pouvoir d’exorciser. Aujourd’hui la grande majorité des exorcistes travaillent avec une équipe de psy (psychothérapeutes ou psychiatres) qui les aident dans leur discernement. Mais la dernière parole devrait rester à l’exorciste, seul qualifié pour se prononcer dans le domaine spirituel.

Louis-Alexandre

Re: Diable

Message par Louis-Alexandre »

Il me semble que la peur du diable, sucitée par des enseignements religieux mal concus a nourri des générations de chrétiens dont la mienne.

Il me semble que j'éviterai d'aborder ces sujets là aussi longtemps que possible avec mes enfants.

P.Joseph-Marie

Re: Diable

Message par P.Joseph-Marie »

Il y a certes une manière un peu maladive d’aborder ce sujet. C’est sans doute parce que nous en avons trop parlé et de manière angoissante, qu’aujourd’hui nous sommes basculés dans l’autre extrême, à savoir : ne plus en parler du tout et évacuer la réalité du monde des ténèbres de notre conception du monde.
C’est sans doute du grand art d’en parler de manière juste à des enfants, c'est-à-dire d’une manière ajustée à leur possibilité de saisir ce que nous entendons par là. Peut-être à l’occasion de questions posées sur de petits démons représentés dans la pierre ou sur la toile des artistes, une catéchèse adaptée pourrait permettre de leur faire comprendre qu’il s’agit de représentations symboliques de la laideur qui peut affecter un être lorsqu’il se détourne du bien et se fige dans la volonté de faire le mal.
De là surgira la question : « Est-ce que cela existe ? » La réponse devra parvenir à exprimer qu’il existe effectivement des esprits qui se sont ainsi figés dans le mal, tout en ajoutant que nous n’avons rien à craindre d’eux aussi longtemps que nous persévérons dans la recherche du bien.
Ce sera le moment de leur parler de la victoire définitive de Jésus ressuscité sur toutes les forces du mal qui l’ont cloué sur la Croix. Nous demeurons tentés, fragiles, pécheurs, mais un regard de foi sur la Croix nous sauve de l’emprise de ces forces du mal qui assaillent les hommes, mais qui ne peuvent triompher de nous sans notre libre consentement.
Les avertir, avec toute la délicatesse qui s’impose, peut les prémunir d’une « candeur » devant des pratiques très répandus parmi les jeunes, tels que l’occultisme et le spiritisme, et qui sont loin d’être anodines. Cela peut aussi les aider à comprendre ce que signifie le terme « combat spirituel ». Certes ce combat concerne d’abord mes propres tendances négatives qui sont à maîtriser ; mais il concerne aussi la lutte contre les forces obscures que nous appelons des démons : « En définitive, rendez-vous puissants dans le Seigneur et dans la vigueur de sa force. Revêtez l'armure de Dieu, pour pouvoir résister aux manœuvres du diable. Car ce n'est pas contre des adversaires de sang et de chair que nous avons à lutter, mais contre les Principautés, contre les Puissances, contre les Régisseurs de ce monde de ténèbres, contre les esprits du mal qui habitent les espaces célestes. C'est pour cela qu'il vous faut endosser l'armure de Dieu, afin qu'au jour mauvais vous puissiez résister et, après avoir tout mis en œuvre, rester fermes. Tenez-vous donc debout, avec la Vérité pour ceinture, la Justice pour cuirasse, et pour chaussures le Zèle à propager l'Évangile de la paix ; ayez toujours en main le bouclier de la Foi, grâce auquel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du Mauvais ; enfin recevez le casque du Salut et le glaive de l'Esprit, c'est-à-dire la Parole de Dieu. Vivez dans la prière et les supplications ; priez en tout temps, dans l'Esprit ; apportez-y une vigilance inlassable et intercédez pour tous les saints (Eph 6, 10-18).

Anne-Marie

Re: Diable

Message par Anne-Marie »

Vous parlez d'un magicien qui évoque des esprits. Je n'ai jamais rencontré d'esprits ni de diables de ma vie déjà longue. Je vous jure que pendant la guerre nous aurions préféré être pourchassés par le diable que par les SS. Je pense que les Enfers sont un lieu délicieux à côté du Goulag stalinien ou des camps de la mort construits par les nazis.
Quelle autre créature sinon l'homme quand il politise, bureaucratise et industrialise collectivement le mal est capable de commettre les pires horreurs?
N'est-il pas étonnant que "Dieu ait aimé à la folie" les humains sachant ce dont nous sommes capables?
Non content d'assassiner des peuples entiers, des troupeaux d'animaux entiers, nous avons même assassiner Dieu, le Fils de Dieu. Qui a fait pire?
Personne. Ce sont ces hommes criminels qui, ayant mangé la chair de l'Agneau innocent et bu son sang, bénéficient de la mort du Dieu qu'ils ont tué.
Satan ou Lucifer ou Belzébuth, qu'importe son nom, que l'Eglise nous présente comme le Prince des ténébres n'en a jamais fait autant. Ni Adam, ni Eve, et même pas Caïn sont allés au bout du mal comme les nazis à Auschwitz.

CA

Re: Diable

Message par CA »

J'aimerais simplement ajouter une anecdote à ces propos. Quand vous dites " C’est sans doute parce que nous en avons trop parlé et de manière angoissante, qu’aujourd’hui nous sommes basculés dans l’autre extrême", on peut y accoller bien d'autres thèmes du catéchisme.

Lorsque mes enfants ont fait leur sacrement du pardon pour la première fois j'ai constaté que les enfants n'avaient eu qu'une information qui me semblait "parcellaire". J'ai donc opté pour faire une activité avant le premier pardon de mon plus jeune, au cours de laquelle, le soir, on faisait chacun un "examen de conscience" et plus tard on allait rencontrer le prêtre. Bien sûr, je parlais du mot péché puisque c'est comme ça qu'on appelle ces écarts de conduite. Quand j'ai suggéré cette activité aux responsables de la catéchèse de ce niveau, on m'a répondu "On ne parle pas de péché avec les enfants, ça pourrait les traumatiser!" Je crois qu'on parle alors d'adultes qui ont été traumatisés! Et je ris quand nous allons, en famille, au sacrement du pardon (évidemment individuel) et que mes enfants se bousculent à savoir qui sera... le premier! Je ne crois pas qu'une information expliquée clairement, sans menace, sans sermons et dans des termes accessibles, puisse traumatiser un enfant, quelque soit le sujet abordé.

Il est important, je crois, de ne pas sous-estimer l'importance de la franchise mais aussi de respecter le niveau de compréhension de nos jeunes. Ils peuvent nous surprendre!

Verrouillé