l'application de l'instruction "Redemptionis sacramentu

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chantal

l'application de l'instruction "Redemptionis sacramentu

Message par chantal »

Cher père,
Je crains fort que mon évêque utilise les dispositions de libre décicion que confère aux évêques l'Instruction romaine, "Redemptoris sacramentum" sur l'Eucharistie, pour permettre la communion sous les deux espèces par intinction , à la main , comme elle se pratique ici, déjà depuis six ans. Ils ne pourront pas revenir en arrière, malgré les "accidents".
Dans ce cas que dois-je faire pour rester fidèle à mon Seigneur et à mon Eglise ? A qui dois-je obéïr en priorité ? Dois-je me taire ? Dois-je fuire ?
Un très grand merci pour votre aide précieuse.

P. Joseph-Marie
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Enregistré le : 5 sept. 2003

Message par P. Joseph-Marie »

Il est difficile de donner une réponse qui soit valable universellement : tout dépend du type de relations que vous entretenez avec les prêtres responsables. Mais rien ne vous oblige à communier sous les deux espèces : vous pouvez aussi ne recevoir que le Corps sans le tremper dans le précieux Sang puisque le document demande qu’on ne le fasse pas. Cela peut être une forme de témoignage silencieux, que vous pouvez justifier si on vous demande des comptes.

Nathalie

Message par Nathalie »

Je suis confrontée au même problème que Chantal dans ma paroisse et je n'ose pas en parler aux prêtres responsables. C'est d'ailleurs grâce à vous que mes yeux se sont ouverts et je vous en remercie. Et maintenant le geste de tremper le pain soi-même dans le précieux Sang m'apparaît complètement incongru, et même crucifiant à regarder (je détourne les yeux). Naturellement les fidèles croient bien faire, et j’ose espérer que les prêtres agissent ainsi par complète ignorance. En dehors du témoignage silencieux que vous proposez (sans doute la plus sage solution), pensez-vous qu’il y ait un moyen d’aborder le sujet avec l’un des responsables, de manière délicate et respectueuse ? Je m’étais dit : « faisons la naïve et allons dire au prêtre : Père, je suis étonnée, parce que j’ai lu un document du magistère qui interdit de communier sous les deux espèces par intinction à la main, et ici cela se fait ! ». Le problème, c’est que je ne suis pas naïve (j’ai déjà la réponse), et que je crains de l'embarrasser ou de le blesser (il est sensé mieux connaître le Magistère que moi). Il s’agit en plus de mon confesseur ! Et en même temps je me dis que Notre Seigneur attend peut-être un geste de ma part puisque je me sens si gênée et attristée pendant la Communion. Je ne sens un peu lâche. :(

P. Joseph-Marie
Messages : 1327
Enregistré le : 5 sept. 2003

Message par P. Joseph-Marie »

La situation est d’autant plus délicate que le document insiste sur le droit des laïcs à avoir des célébrations conformes à ce que demande la liturgie de l’Eglise. De plus le document demande aussi que les laïcs dénoncent les abus graves, signifiant par là que tous les baptisés portent, chacun pour leur part et à leur rang, la responsabilité de ce qui se fait en liturgie. Il est évident que nous ne sommes pas ici en présence d’un abus grave : je ne citais ce point que pour souligner notre responsabilité à tous ; les fidèles laïcs n’ont pas la solution de facilité de dire « C’est l’affaire des curés ! ».
Ceci dit, il faut que la charité préside à tout effort qui tend à faire prévaloir l’obéissance à la norme liturgique de l’Eglise. Il me semble qu’une réaction « innocente » qui consiste à dire : « Père, j’ai lu un document romain, et j’ai été toute étonnée d’y trouver des restrictions importantes en ce qui concerne la manière de distribuer la communion sous les deux espèces. Etes-vous au courant de ce document ? Qu’en pensez-vous ? » devrait passer ; en tout cas cette attitude devrait ouvrir à un dialogue. Peut-être sera-t-il bref, mais vous aurez essayé. Devant un éventuel refus, vous avez aussi le droit d’exprimer votre souffrance, à condition de le faire délicatement et pas comme une mise en accusation agressive ou culpabilisante. Quoi que vous fassiez, priez bien avant la rencontre, afin que tout se passe dans la paix et la lumière.

Nathalie

Message par Nathalie »

Ah, un immense Merci Père ! Vous me donnez du courage.

Mais où peut-on trouver le document en ligne ? J'ai cherché à "Redemptionis sacramentu" sur Google et je n'ai rien trouvé. Et je préfère en parler à mon prêtre en m'appuyant sur la source.

En union de prières.
Nathalie


Nathalie

Message par Nathalie »

J'ai lu avec beaucoup d'attention les textes relatifs à la Communion sous les deux espèces et cela m'a même un peu affolée car je n'ai pas souvenir que le prêtre consomme le reste du Sang dans lequel les fidèles ont trempé les hosties. Que devient le Sang non consommé ? Je comprends que qu'il ne soit pas très agréable de boire dans une coupe offerte à toutes les mains, mais il s'agit véritablement du Sang de Notre Seigneur. Et les restrictions imposées montrent ici toute leur sagesse, tant au plan du respect des espèces consacrées qu'au plan de la simple hygiène.

Mais peut-être que ma mémoire me trompe et que je n'ai pas fait suffisament attention ! En tout cas, je me sens obligée maintenant d'aller voir le prêtre (le prêtre concerné cela va sans dire) au plus vite et de lui montrer le document, avec toute le délicatesse qui s'impose.
Merci encore Père. Je me permets de me confier à votre prière.

Père Joseph-Marie

Message par Père Joseph-Marie »

Cela m'étonnerait beaucoup que le prêtre ne termine pas le calice après avoir proposé la communion sous les deux espèces aux fidèles. Peut-être le fait-il en fin de Messe ? Bien qu'il serait plus logique et surtout plus respectueux de le faire immédiatement, comme le demande la liturgie. Comme vous le dites, il s'agit du Précieux Sang de notre Sauveur: cela n'a pas de sens de terminer après la Messe le calice contenant le Sang du sacrifice Eucharistique.

Verrouillé