Sport et sainteté !

[Nathalie]

Cher Père,

Je ne sais comment vous exprimer ma gratitude pour toute l’aide que vous nous apportez. J’ai encore une question d’ordre pratique à laquelle je n’ai pas de réponse.

Sur les conseils d’un rhumatologue, je fais des exercices d’assouplissement et de la danse. J’en fais deux à trois heures par semaine (seule car je connais parfaitement les mouvements), mais j’ai constaté que ces moments étaient très creux sur le plan spirituel. A chaque fois, j’en ressors gratifiée au plan physique mais j’ai toujours un sentiment de temps perdu pour Jésus. C’est bête à dire mais mon esprit s’éloigne complètement du Seigneur pendant cet entraînement. Je veux cependant croire que le sport est compatible avec la présence de Jésus en nous.

Une danseuse comme Mireille Nègre (aujourd’hui vierge consacrée) a certainement compris comment s’oublier et s’offrir à travers ce beau langage qu’est la danse, mais pour le commun des mortels cette grâce est sans doute bien rare…
Aucun saint à ma connaissance n’a parlé de sport, j’ai même l’impression que la plupart se sont fait un devoir de mépriser leur corps à mesure que le « vieil homme » mourait en eux (j’utilise « mépriser » au sens de se désintéresser). Comment donc aborder le sport dans une perspective vraiment chrétienne, sans retour sur soi, alors même que notre corps est l'objet et le centre de cette expression ?

[P.Joseph-Marie]

Il me semble que l’important est de demeurer finalisé en Dieu. Si vous faites du sport pour vous sentir mieux et par le fait même mieux pouvoir aimer et servir votre entourage, alors ce sport prend tout son sens sur l’horizon de votre vocation chrétienne. Je crois que si avant de faire ces exercices, vous vous recueillez un instant pour les situer sur cette finalité surnaturelle de la charité, vous les ferez avec plus de joie et sans perdre la présence de Dieu – ce qui ne veut pas dire que vous pensez continuellement à lui !
Ce sont les activités que nous faisons pour nous-mêmes, finalisées sur notre seule satisfaction individuelle, qui nous troublent et nous laissent un arrière-goût d’amertume. Dès qu’elles ont une perspective relationnelle ou de partage, tout change, car elles peuvent être l’instrument d’un meilleur service de la charité.
Enjoy !