Homosexualité

[Lucie]

A l'attention du Père Verlinde
Bonjour mon Père,
J'ai un membre de ma famille homosexuel. Il se cherche, se pose la question pourquoi il est homosexuel. Il a vu des psychologues qui lui ont répondu que c'est en lui, depuis sa naissance, il faut qu'il apprenne à accepter son état. Pourtant, l'homosexualité est contre-nature. Certains passages dans la Bible laissent penser que l'homosexualité est à rejeter :
- 1er épitre à Timothée 1, 8-11
- Sodome et Gomorrhe
- Romains 1, 26-27
J'ai entendu dire qu'il y a un esprit homosexuel qui circule. Qu'en pensez-vous ? Est-il possible à un homosexuel qui a du mal à s'accepter de se libérer de cet état ? Pouvez-vous m'éclairer sur les textes bibliques cités ci-dessus ?
Merci.

[P. Joseph-Marie]

Il est délicat d’aborder ce sujet sur le forum : chaque fois que j’ai essayé, je me suis attiré une avalanche de réaction négatives de personnes qui interprétaient trop restrictivement mes paroles ! J’ai consacré tout un chapitre du volume 2 sur la Guérison Intérieure (qui vient de paraître) à la question de l’homosexualité. Les textes bibliques sont en effet très clairs ; pour Paul le refus de l’autre dans sa différence sexuelle semble évoquer le refus de l’Autre divin dans sa différence ontologique. « Désireux de dégager l’essence historique de l’idolâtrie, explique le Père G. Fessard, Paul ne s’intéresse pas directement à l’aspect individuel de l’homosexualité, moins encore à ses causes matérielles ; mais il entend en dévoiler le sens et la valeur typique pour la “société” ; disons mieux encore, pour l’histoire universelle où païens et juifs s’opposent. Ainsi, nul doute qu’à ses yeux l’origine première n’en soit ni charnelle ni psychique, mais spirituelle » (De l’actualité historique, t.1, Desclée De Brouwer, Paris, 1960, p. 187). Il ne serait donc pas étonnant que notre société, qui refuse effectivement l’altérité divine du Dieu personnel et transcendant judéo-chrétien, prolonge ce refus dans la négation de l’autre de même nature mais de sexualité différente.
Parler ainsi donne la réponse à votre autre question : oui on peut « guérir » de l’homosexualité…à condition bien sûr d’accepter au préalable que ce comportement n’est pas conforme à la nature humaine.

[jeantregard]

donc pour un chrétien,considérer qu'etre homosexuel est contre notre nature humaine;pour autant nous ne pouvons rejeter ceux qui s'y sont fait piéger surtout quand c'est dans notre propre famille.Souvent ces personnes font preuves d'une grande sensibilité.pour ce que j'en connais il semble que cela soit du a des blessures remontant a l'adolescence; avec un manque de l'image paternelle; et une incompréhension entre les deux personnes. " Comment peut 'on agir positivement envers eux , sans pour autant rajouter a leur blessures .?

[P. Joseph-Marie]

Il s’agit effectivement de la séquelle d’une blessure, mais qui remonte à la petite enfance. Je crois que si vous parvenez à conduire cette personne jusqu’à la décision d’engager une psychothérapie (avec un psy chrétien !), voire à suivre une session de guérison « spécialisée » (le Père Guérin, jésuite, en propose ; « Maison de Lazare » sur Paris, mais ayant des antennes dans toute la France), vous aurez contribué sérieusement au cheminement vers la guérison.

[athanase]

Si j'ai bien compris votre première réponse, père, c'est en refusant de dépendre de l'Autre, Dieu lui-même, que finalement l'être humain cherche à devenir indépendant de l'autre sexe, et donc se replie sur ce qui lui ressemble le plus ?

[P. Joseph-Marie]

C’’est en tout cas ce que semble suggérer Saint Paul (selon les exégètes) dans la lettre aux Romains, où l’homosexualité est mis en relation avec l’impiété, ce péché consistant à refuser de reconnaître la seigneurie du Dieu Créateur, qui manifeste pourtant ses attributs dans ses œuvres.

[anne rose]

Pourtant il existe des homosexuels croyants donc qui ne renient pas l'Altérité...

[P. Joseph-Marie]

L’homosexualité, comme tout comportement trahissant une blessure d’ordre psychologique, influence notre comportement mais ne le détermine pas. Bien des personnes ont des tendances homophiles sans jamais passer à l’acte, parce qu’elles reconnaissent le caractère névrotique de ce désir. D’autres peuvent consentir ponctuellement à des actes de ce genre - voire même durablement - sans que pour autant leur comportement soit tout entier régressif ou fusionnel. Il me semble que nous pouvons tous expérimenter ce genre de contradiction interne dans nos vies…