le pardon

[laurène]

Qu'est au fond que le pardon ? quelle définition peut-on en donner ?

[P. Joseph-Marie]

« Si nous pardonnons, c'est que nous n'avons pas de raisons ; et si nous avons des raisons, c'est l'excuse, et non le pardon qui est compétente. Si l'excuse et l'amour de l'aimable [ce qui “mérite” d'être aimé!] représentent plutôt l'ordre de la justice, le pardon immérité qu'on accorde au coupable et l'amour injustifié, immotivé, qu'on porte à son ennemi représentent l'ordre paradoxal de la charité. C'est de lui que nous parle l'Écriture. Le scandale du pardon et la folie de l'amour ont ceci en commun d'avoir pour objet celui qui ne le “mérite” pas. Le pardon est là précisément pour pardonner ce que nulle excuse ne saurait excuser : car il n’y a pas de faute si grave qu’on ne puisse, en dernier recours, la pardonner. S’il y a des crimes tellement monstrueux que le criminel de ces crimes ne peut même pas les expier, il reste toujours la ressource de les pardonner, le pardon étant fait précisément pour les cas désespérés ou incurables » (Vladimir Jankélévitch, Le pardon, Paris, Aubier-Montaigne, 1967).

[Invité]

Mon Pere,

Si la personne que j'avais offense ne me pardonne jamais, est-ce que je reste dans le peche?

[P. Joseph-Marie]

Non : de votre côté lorsque vous avez sincèrement demandé pardon à Dieu et à la personne que vous avez offensée, vous ne pouvez guère faire davantage, si ce n’est bien sûr de réparer également largement le tort subi (pensez à Zachée). Ensuite il ne vous reste plus qu’à prier pour la conversion de celui ou celle que vous avez offensé(e) afin qu’il (elle) accepte de vous accorder son pardon afin que la communion puisse être rétablie, pour que Dieu soit glorifié et que règne la paix.