néoplatonisme

Verrouillé
Pierre1

néoplatonisme

Message par Pierre1 »

Bonjour,

Connaissez-vous le néoplatonisme père Verlinde ? Vous devez savoir qu'il a eu une grande influence sur le christianisme, spécialement dans l'orient chrétien. Cependant, il a également influencé st-Thomas d'Aquin et St-Jean de la Croix par l'entremise de pseudo-Denys, qui avait des liens très forts avec Proclus. Le néoplatonisme est également une tradition mystique et a certainement influencé la mystique chrétienne. Or, vous devez savoir qu'il existe des parallèles frappant entre le néoplatonisme et certains courants philosophiques de l'Inde, même si on doit exclure toute influence de l'un sur l'autre. Or, vous critiquez beaucoup ce que vous appellez les mystiques naturelles. Cependant, je ne crois pas me tromper en disant que la mystique chrétienne est beaucoup basée sur la mystique néoplatonicienne. Or, cette mystique rentre dans ce que vous appellez les mystiques naturelles. Je me demandais alors si les différences entre les mystiques de l'Inde et la mystique chrétienne étaient si grandes que cela!

Merci,

Pierre

P. Joseph-Marie
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Enregistré le : 5 sept. 2003

Message par P. Joseph-Marie »

Vous semblez au courant des « filières » mystiques, et vous n’êtes donc pas sans savoir que Saint Augustin fut un grand admirateur et même un adepte du néo-platonisme avant sa conversion ? Aussi la meilleure réponse se trouve-t-elle chez ce grand docteur : il récuse la mystique de Platon et de Plotin parce que ces auteurs ne considèrent pas que Dieu puisse se communiquer aux hommes, contrairement à la doctrine de l’incarnation ; tout au plus l’homme pourrait-il se perdre en Dieu. Nous retrouvons bien l’opposition entre une mystique sur-naturelle, dialogale, interpersonnelle, dans laquelle Dieu se fait connaître par l’entremise de son Fils, et une mystique naturaliste dans laquelle l’adepte se fond dans le divin impersonnel.
L’influence du néo-platonisme sur le christianisme est incontestable, et a même suscité bien des débats théologiques : n’avions-nous pas trahi nos origines scripturaires en cédant aux muses de la philosophie (même mystique) ? La réponse semble moins dualiste qu’il n’y paraît à première vue : à y regarder de plus près, l’influence est moins prégnante qu’il n’y paraît au premier coup d’œil. Il s’agit d’un emprunt d’expressions et d’images (Par exemple le fameux : « Amor diffusuum sui » repris par Augustin de Plotin) mais dont le commentaire suffit pour exclure toute influence doctrinale. Les Pères de l’Eglise ont repris bien des formes de pensée des philosophes de leur époque, mais en ayant soin de les corriger afin de ne pas trahir le message chrétien. Vous trouveriez quelque chose d’analogue dans la « filiation » de Saint Thomas d’Aquin par rapport à Aristote, dont il n’a pas craint de « baptiser » l’œuvre, tout en lui empruntant énormément d’éléments.

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