Accompagnement spirituel

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G.M

Accompagnement spirituel

Message par G.M »

Père, que dire d'une Communauté (dt je tairais le nom) qui demande à ses oblats d'être dans l'obéissance à leur père spirituel ?
A titre d'exemple (vécu malheureusement !), un père spirituel a discerné qu'un oblat avait la vocation à la vie religieuse et le lui a dit. Cet oblat s'est engagé dans la vie religieuse - étant donné qu'il a un devoir d'obéissance à son père spirituel, (dixit la "Règle des oblats" qu'il a reçu le jour de son oblature).
Il a pris cet engagement sans même avoir pris le temps de savoir s'il lui correspondait puisque qu'il est écrit que les oblats doivent obéissance à leur père spirituel. Qq temps plus tard, il est sorti de cette Cté, s'est fiancé, puis a quitté sa fiancée et est allé au séminaire en obéissant à son père spirituel. 3 ans après, il s'est marié (pas avec la 1ère fiancée qui n'a pas attendu :wink: ) et a aujourd'hui des enfants.

Notez qu'il est écrit la même chose pr les religieux et religieuses !! :?
N'est-ce pas dangereux ???
En quoi une aide au discernement serait forcément une obligation à obéir de la part de la personne en recherche ?
Merci de votre aide.

P. Joseph-Marie
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Message par P. Joseph-Marie »

Je vais vous répondre à partir de ma compréhension de l’oblature, telle qu’il me semble que l’Eglise l’entend. Un oblat s’engage à l’obéissance non pas envers son père spirituel, mais envers le Père Abbé du Monastère dont il est oblat. Cette obéissance s’inscrit à l’intérieur des exigences propres à chaque état de vie : un oblat ne saurait être astreint à la même obéissance qu’un moine régulier, cela va sans dire.
Quant à entrer dans les ordres ou se marier « dans l’obéissance », cela me semble hors de question ! Il ne saurait être question de s’engager dans un état de vie par obéissance ! Le choix d’un état de vie est une question de conscience ; or les motifs de conscience transcendent l’obéissance, que ce soit à un père spirituel ou à un Père Abbé.
Le rôle de l’accompagnateur dans un cheminement de discernement est d’aider la personne à trouver sa route, c'est-à-dire le choix de Dieu sur lui ; mais la réponse ne peut venir que du candidat, qui est invité à faire un choix libre. C’est précisément la liberté qui fait la valeur de ce choix, car sans cette liberté, ce choix ne peut pas être un choix d’amour. De plus, personne n’a le droit de priver quelqu’un de la joie de se décider, d’opter pour un chemin dans lequel il engage son avenir et sa vie. C’est une décision tellement importante, qu’elle est forcément un bond en avant dans le chemin de croissance personnelle. Qui peut prétendre priver son frère du bénéfice d’une telle prise de responsabilité ?

G.M

Accompagnement spirituel

Message par G.M »

Mais dans cette communauté, il ne s'agit pas d'oblature attachée à un Monastère. Les oblats peuvent être des personnes célibataires, des couples, ou des personnes mariés qui prennent individuellement cet engagement. Il doivent obéissance à leur père spirituel (celui-ci appartient bien sûr à la Cté, mais il peut être éloigné géographiquement). Il s'agit peut-être de laïcs consacrés ?

Dans la règle de vie des Oblats de cette Cté, il est écrit textuellement : "Les frères et soeurs oblats vivent ces diverses exigences de la vie chrétienne (prière liturgique, communion fraternelle, formation doctrinale, pénitence, pauvreté, charité...) dans la soumission de leur volonté à la Volonté de Dieu, qu'ils sont attentifs à reconnaître à travers les événements de leur vie et à travers toute autorité légitime, et dans une docilité à l'Esprit-Saint qui se concrétise dans l'ouverture d'âme et l'obéissance à un père spirituel - lequel doit entrer pleinement dans la finalité profonde engageant les oblats de ... "
".... ils pratiquent quotidiennement la récitation d'au moins une partie du chapelet et, dans l'obéissance à leur père spirituel, un moment d'oraison auprès de Marie."


Le terme "obéissance à son père spirituel" est si fort que les oblats ou même ceux qui bénéficient d'un simple accompagnement spirituel, y voient un devoir d'obéissance à ce que va dire ce père, et sont dans la crainte :? de désobéir.
Est-ce que cette règle de vie est contraire à ce que demande l'Eglise

P. Joseph-Marie
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Message par P. Joseph-Marie »

Il me semble que non, car « l’obéissance à un père spirituel » dans le contexte d’une « ouverture d’âme » suppose implicitement la close restrictive de l’objection de conscience. Mais peut-être les personnes ne sont-elles pas suffisamment au courant de cette subtilité ? Auquel cas il est effectivement urgent de les en informer, car l’obéissance bien comprise est au service de la liberté et non pas pour en suppléer l’exercice. C’est aussi la formation du dit « père spirituel » qui est en cause : lui au moins devrait savoir qu’il n’est pas supposé décider de la vocation d’une personne à sa place. Il y a là un abus de pouvoir qui, même motivé par les meilleurs intentions, est une faute grave.

Invité

obéissance

Message par Invité »

père,

que penser de la sainte obéïssance dans une communauté dite traditionnelle lorsqu'une postulante se blesse (déchirure d'un muscle) et qu'après 6 jours, les moniales ne font rien pour elle et que la postulante voudrait bien voir le médecin ou le physiothérapeute car elle souffre énormément et ne peut bouger ?

que penser de l'obéïssance lorsque les draps sont lavés une fois par mois mais pour cause d'allergies, ses draps doivent être lavés une fois par semaine à l'eau chaude mais que sa maîtresse de novice lui dit qu'elle est capricieuse avec le commentaire «ah ces jeunes d'aujourd'hui, ils sont trop propres» et non vous ne changerez pas vos draps mais que la pauvre fille a des crises d'allergies...

que penser de l'obéïssance lorsqu'elle détruit psychologiquement les postulantes ? il y a tant de différence entre les communautés d'hommes et de femmes, pourquoi ? du côté des hommes, ils sont beaucoup plus ouvert au monde.

je me pose des questions sur l'église d'aujourd'hui et de ces communautés
contemplative qui ne s'adaptent pas et qui blessent beaucoup plus de jeunes. Serais-ce là une des raisons qui expliqueraient que les jeunes sortent des communautés ne trouvant pas leur place, se sentant rejetés mais surtout impur, indigne de Dieu ???

Les exemples que vous citez sont graves, et mériteraient, s’ils s’avéraient exacts, qu’ils soient dénoncés aux autorités ecclésiastiques compétentes (évêque du lieu). Il faudrait auparavant vérifier s’il n’y a pas exagération de la part de la « victime », et si les circonstances sont effectivement aussi claires que vous le dites. Si l’enquête révélait que ces dires sont vrais, il faudrait selon moi intervenir.
Il ne faudrait pas non plus tomber dans l’autre excès et soupçonner toutes les communautés contemplatives sous prétexte des déviances qui auraient lieu dans certaines…(PJM)

G.M

Accompagnement spirituel

Message par G.M »

Pouvez-vous être plus "simple" :oops: dans votre première partie de phrase, car je ne suis pas sûre d'avoir tout compris.
Union de prière, Géraldine.

P. Joseph-Marie
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Enregistré le : 5 sept. 2003

Message par P. Joseph-Marie »

Je suppose que vous parlez de la phrase « “l’obéissance à un père spirituel” dans le contexte d’une “ouverture d’âme” suppose implicitement la close restrictive de l’objection de conscience ». Je voulais dire que l’obéissance a ses limites « naturelles », à savoir la clause de conscience. Par ce dernier terme nous entendons le jugement intérieur par lequel la personne qui obéit est invitée à s’approprier l’ordre reçu. Si elle ne le peut pas, parce que cet ordre ne correspond pas selon elle à ce que l’Esprit Saint lui demande dans sa conscience, elle a non seulement le droit de refuser d’obéir, mais elle en a même le devoir.
Pour le choix d’un état de vie, il est clair qu’une éventuelle proposition du père spirituel devra être discernée par la personne à la lumière de sa conscience. Car ultimement le choix lui revient, et l’avis du père spirituel ne peut avoir d’autre but que d’aider la personne à réaliser ce choix en vérité, c'est-à-dire en accord avec sa conscience.

dominique

obéissance

Message par dominique »

je crois qu'il ne faut pas confondre l'obéissance, comme une obéissance dans le sens infantil, obéir est être fidèle ... fidèle au Baptème et à sa vocation propre, le Père spirituel aide au discernement, mais ne donne aucun ordre ... obéissance à un ordre est une discipline, ne pas confondre, la discipline façe à un supérieur hiérarchique dans le travail ou à l'école et le discernement d'une vocation mise par Dieu au coeur de chacun ... notre Nom dans le coeur de Dieu. Après chacun avec son histoire et celles des siens va essayer de retrouver sa vocation de babtisé qui est d"être Témoin et pour celà la lecture de la Parole est là pour accompagné l'homme sur ce chemin de Vie, mettre ses pas dans celui de Jésus ... ou celà sera le mieux ... soif d'absolu et de silence, soif de construire une famille, toute vocation même le Mariage doit être discernée. Si cette jeune postulante prend au premier degré l'obéissance comme un aveuglement, comme un infantilisme ce n'est pas la faute directe de la maitresse des novices, il suffit simplement de dire les choses comme elles sont, j'ai mal et ne peut attendre et si l'une n'écoute pas car elle aussi va vers la perfection telle qu'elle est, et bien qu'elle aille en voir une autre et râle un bon coup, c'est si simple que je ne comprend pas pourquoi tout prend cette proportion ... si le Père spirituel ne convient pas il faut le lui dire doucement ... arrrêtons qu'en on ne sait prendre de décision de reprocher à l'autre les conseils pris comme des vérités. Enfin, je ne sais pas si c'est le cas, mais restons simples ... c'est pas compliqué de parler et de dire ce qui me choque, et si l'autre se vexe pas d'importance c'est son orgueil, ça nous passera tous 1/4 heure après notre mort disait Saint François de Sales ; Amitiés à tous :D

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