Mon Père,
Comment peut-on comprendre ce passage de saint Paul : « Je me réjouis maintenant dans mes souffrances pour vous ; et ce qui manque aux souffrances du Christ, je l'achève en ma chair, pour son corps, qui est l'Église. » ?
Le pape parle aussi du « sens salvifique de la souffrance » ? Comment la souffrance peut-elle être salvifique, alors que le Christ est notre seul Sauveur?
Je vous remercie.
Sens de la souffrance
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- Enregistré le : 5 sept. 2003
Je ne prétends pas répondre en trois lignes à une question aussi vaste ! Disons seulement qu’il ne s’agit pas de substituer notre souffrance à celle du Christ, mais de le laisser actualiser sa souffrance dans la nôtre aujourd’hui. Puisqu’il s’agit d’une souffrance d’amour, la souffrance du Christ est nécessairement dialogale : elle demeure ouverte à tous ceux qui acceptent d’entrer dans l’Alliance nouvelle ; elle est en attente d’une réponse qui soit à la mesure de l’initiative divine, c’est-à-dire une réponse d’amour. « Le Christ a opéré la Rédemption entièrement et jusqu’à la fin ; mais en même temps il n’y a pas mis un terme : dans la souffrance rédemptrice par laquelle s’est opérée la Rédemption du monde, le Christ s’est ouvert dès le début, et il s’ouvre constamment, à toute souffrance humaine. Oui, cela semble faire partie de l’essence même de la souffrance rédemptrice du Christ que de tendre à être sans cesse complétée. La Rédemption, bien qu’accomplie en toute plénitude par la souffrance du Christ, vit et se développe en même temps à sa manière dans l’histoire de l’homme. Elle vit et se développe comme le corps du Christ – l’Eglise -, et dans cette dimension toute souffrance humaine, en vertu de l’union dans l’amour avec le Christ, complète la souffrance du Christ. Elle la complète comme l’Eglise complète l’œuvre rédemptrice du Christ. Le mystère de l’Eglise - de ce corps qui complète aussi en lui-même le corps crucifié et ressuscité du Christ - indique l’espace dans lequel les souffrances humaines complètent les souffrances du Christ. C’est seulement dans ce domaine, dans cette dimension de l’Eglise-corps du Christ se développant continuellement dans l’espace et dans le temps, que l’on peut penser à “ce qui manque” aux épreuves du Christ et que l’on peut en parler. L’Apôtre, du reste, le met clairement en relief quand il parle de compléter “ce qui manque aux épreuves du Christ pour son corps, qui est l’Eglise” » (Jean-Paul II)
Je me permets de vous signaler que j’ai traité du thème « Dieu à l’épreuve du mal » lors de la conférence du premier dimanche du mois de février. Un livret est disponible (voir « Boutique ») dans lequel vous trouverez une réponse plus large.
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