Mon Père,
J'ai toujours cru que le serpent dans la Genèse représentait Satan. Quelqu'un me disait récemment que pour lui le serpent représentait le symbole de notre liberté, de la tentation possible.
Qu'en pensez-vous?
Je vous remercie.
Serpent
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P. Joseph-Marie
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- Enregistré le : 5 sept. 2003
Le Serpent de la Genèse représente bien Satan, comme le confirme Saint Jean dans l’Apocalypse : « On le jeta donc, l'énorme Dragon, l'antique Serpent, le Diable ou le Satan, comme on l'appelle, le séducteur du monde entier, on le jeta sur la terre et ses Anges furent jetés avec lui » (Apoc 12, 9). Le fait qu’il soit enroulé autour de l’arbre, symbolise sa volonté de s’arracher à sa condition de créature, et à s’élever jusqu’au ciel pour braver Dieu : « vous serez comme des dieux » (Gen 3). C’est aussi le sens du Serpent ailé ou du Dragon : l’animal terrestre par excellence pourvu d’ailes qui lui permettent de s’élever vers le ciel par ses propres forces.
On comprend que ce même serpent ait été adopté par les courants naturalistes - les ésotériciens en particulier - comme l’animal de l’initiation, celui qui est supposé ouvrir les yeux de l’homme sur sa condition divine immanente ; celui qui serait chargé de dénoncer le mensonge d’un Dieu personnel, d’une altérité divine qui imposerait à l’homme sa loi. Le Serpent est aussi conçu par les courants naturalistes comme le libérateur de l’homme qui pourrait grâce à lui enfin s’affranchir de l’illusion d’un Dieu souverain qui le dominerait de toute sa transcendance inaccessible.
Vous voyez que ces deux mondes s’affrontent, irréconciliables : ou bien Dieu est Personnel, Créateur et Transcendant ; ou bien il est immanent, impersonnel, s’identifiant aux énergies subtiles de cet univers dont je fais partie. Le Serpent prendra dès lors un sens opposé selon l’adhésion à l’une ou l’autre vision : il sera le tentateur qui suggère à Adam de s’élever contre Dieu, de rompre l’alliance filiale avec le Créateur pour briguer l’égalité avec lui ; ou bien il sera l’initiateur qui vient faire tomber le voile qui empêchait l’homme de reconnaître sa propre nature divine immanente.
On comprend que ce même serpent ait été adopté par les courants naturalistes - les ésotériciens en particulier - comme l’animal de l’initiation, celui qui est supposé ouvrir les yeux de l’homme sur sa condition divine immanente ; celui qui serait chargé de dénoncer le mensonge d’un Dieu personnel, d’une altérité divine qui imposerait à l’homme sa loi. Le Serpent est aussi conçu par les courants naturalistes comme le libérateur de l’homme qui pourrait grâce à lui enfin s’affranchir de l’illusion d’un Dieu souverain qui le dominerait de toute sa transcendance inaccessible.
Vous voyez que ces deux mondes s’affrontent, irréconciliables : ou bien Dieu est Personnel, Créateur et Transcendant ; ou bien il est immanent, impersonnel, s’identifiant aux énergies subtiles de cet univers dont je fais partie. Le Serpent prendra dès lors un sens opposé selon l’adhésion à l’une ou l’autre vision : il sera le tentateur qui suggère à Adam de s’élever contre Dieu, de rompre l’alliance filiale avec le Créateur pour briguer l’égalité avec lui ; ou bien il sera l’initiateur qui vient faire tomber le voile qui empêchait l’homme de reconnaître sa propre nature divine immanente.
