communion en dehors de la messe

Verrouillé
Maryvonne
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Enregistré le : 13 nov. 2004

communion en dehors de la messe

Message par Maryvonne »

Autant que possible, je participe tous les jours à l'Eucharistie, quitte à faire parfois 30 à 50 km aller-retour ; certains en font autant pour trouver un supermarché ! Ceci dit, je suis mère de famille et je travaille. Il est de plus en plus difficile de trouver une messe le soir, l'horaire habituel est 9h le matin dans la plupart des églises de ma ville, parfois 11h auprès de personnes âgées - d'où mes déplacements dans d'autres lieux que j'ai repérés. Reste que parfois il n'y a pas de solution : quand une réunion professionnelle se termine à 20h par exemple, ou que tous les prêtres du secteur sont eux-mêmes en réunion... Quand je suis arrivée ici, le Curé de ma paroisse me donnait en ce cas la communion lors de la pause du midi, puis m'a donné accès à la clef du tabernacle. Je précise bien que je prenais le temps de lire les textes du jour et de faire oraison avant de recevoir le Seigneur. Mon accompagnateur, qui est religieux mais pas prêtre, trouvait cela normal, lui-même agissant ainsi en cas d'empêchement exceptionnel d'être présent à la messe (nécessité de charité pour un service extérieur impératif). Un nouveau Curé est arrivé qui me dit que la communion en dehors de la messe est réservée aux malades, que la messe doit impérativement être communautaire (donc le prêtre seul ne célèbre pas non plus...), que le Tabernacle n'est pas un "garde-manger" (sic), et que bien des chrétiens dans le monde n'ont même pas la messe le dimanche faute de prêtres, et d'ailleurs en France on en aura de moins en moins...(donc il faut s'habituer à la disette). Je suis profondément perplexe. Je vous ai entendu une fois à un week-end, et je viens de découvrir ce site, j'ai pensé que ma souffrance y serait comprise (un prêtre m'a dit que je suis anormale de tenir à la communion quotidienne...) et que vous sauriez me conseiller. Merci. Je compte sur votre prière.

P. Joseph-Marie
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Enregistré le : 5 sept. 2003

Message par P. Joseph-Marie »

Je vous remercie bien sincèrement pour votre témoignage : n’est-ce pas la preuve de l’action de l’Esprit Saint dans nos vies, de découvrir que dans notre monde qui est blasé de tout et n’a plus de désir, on peut avoir faim de l’Eucharistie au point de faire 30 Km pour la recevoir !
Oui votre souffrance est légitime et bien réelle ; elle rejoint d’ailleurs la souffrance de Dieu qui désire se donner à vous mais ne le peut pas, faute de ministres pour vous nourrir du Pain des Anges. Quel dommage…
Croyez bien cependant qu’une communion spirituelle faite avec ferveur, vous permet de recevoir les grâces spirituelles que vous auriez reçues par une communion sacramentelle au cours de l’Eucharistie à laquelle il vous est impossible de participer.

Maryvonne B

communion en dehors de la messe

Message par Maryvonne B »

Merci Père, votre réponse m'encourage. Pourriez-vous me dire avec précision la position de l'Eglise - j'ai recherché sans trouver une indication claire sur ce qui est permis ou non - un prêtre peut-il donner la communion en dehors de la messe à quelqu'un qui n'est pas retenu chez lui par la maladie ? Cela relève-t-il de son bon vouloir ou y a-t-il des indications ?


Il n’y a (heureusement !) pas des règles pour tout, car le droit canonique espère quand même que les prêtres ont du sens pastoral et aussi un peu de bon sens ! Dans le cas qui nous occupe, la question est délicate, car si dans certains cas – comme dans le vôtre - la demande est légitime, le prêtre, en tant que responsable de l’Eucharistie, est aussi obligé de prévenir des abus possibles, tel que le développement d’une mentalité de « self-service eucharistique ». J’ajoute que la sensibilité du prêtre en la matière va évidemment aussi influencer sa réponse, comme vous avez pu vous en rendre compte. L’Eucharistie est un acte communautaire, c’est bien vrai. Si quelqu’un communiait systématiquement seul, il y aurait des questions à se poser. Mais si c’est exceptionnellement et pour de justes motifs, je ne vois pas bien pourquoi je refuserais de donner l’Eucharistie en-dehors de la Messe à une personne qui s’y prépare avec dévotion, et qui est en outre rattachée effectivement à une communauté qu’elle fréquente régulièrement.


Car pourquoi l'un dit-il oui et un autre non ? Et si cela est permis, pourquoi le refuser sous prétexte que soi-même on ne célèbre pas chaque jour ?
Il y a un certain nombre de religieuses (actives)dans notre ville - mais malheureusement pas de communauté contemplative à moins de 60 km ; j'ai parlé à certaines, cela ne les gêne pas de ne pas communier chaque jour ; je ne juge pas ; mais je me sens quelque peu isolée avec ce désir ; je suis, hélas, à des années-lumières de la sainteté - c'est peut-être pourquoi le Seigneur ne me lâche pas, ce serait la catastrophe ; penser que des saints ont eu le même désir me réconforte pourtant ; priez pour que je sois plus généreuse à répondre à tant d'Amour...

Hélène Bourgeois
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Enregistré le : 12 févr. 2004

Message par Hélène Bourgeois »

Croyez bien cependant qu’une communion spirituelle faite avec ferveur, vous permet de recevoir les grâces spirituelles que vous auriez reçues par une communion sacramentelle au cours de l’Eucharistie à laquelle il vous est impossible de participer.
Un très grand merci pour cette confirmation de mon intuition. Comme vous Maryvonne, je suis dans une situation impossible depuis des mois. J'avais la joie de me rendre à l'Eucharistie tous les matins durant les 3 années que je travaillais en paroisse mais, ayant dû quitter la paroisse pour des raisons que je ne mentionnerai pas sur ce forum (pour préserver mes frères et soeurs du scandale), je me retrouve sans lieu ni temps pour recevoir le Seigneur. Les 4 paroisses de ma ville ont les messes aux mêmes heures (c'est bien pratique !) durant les heures de travail et, près de mon lieu de travail, il y avait jadis 5 paroisses assez rapprochées mais...elles ont toutes fermé ! Une seule est demeurée ouverte, mais la Messe est à l'heure que je travaille. Lorsque j'ai demandé de me recueillir dans l'église, on m'a répondu qu'on n'ouvrait pas les portes de peur que des malfaisants sacages l'église... :? Je prédit la fermeture de cette église dans des délais rapprochés... :evil:

Heureusement, une église anglophone a une Messe le soir une fois par semaine...

Si le Seigneur souffre autant de mon absence à l'Eucharistie que moi je souffre de ne pas Le recevoir (un combat effroyable...), la douleur doit être insupportable. Bien sûr, mon entourage trouve que j'exagère et quand je me confie à des prêtres de cette souffrance, je passe pour cinglée illuminée...

Heureusement, le Seigneur a su m'envoyer une petite soeur qui m'a fait resouvenir que le Seigneur, poussé par l'Esprit, a été tenté au désert sans boire ni manger durant 40 jours...

Aussi, la petite Thérèse disait quelque chose comme : Recevoir les Sacrements tous les jours est grâce mais lorsque cela n'est pas possible, c'est aussi une grâce...tout est grâce. :)

Vive l'année Eucharistique ! Qu'on nous donne le Seigneur ! On meurt de faim et de soif dans le désert ici...

Judith

eucharistie, réconciliation, obéissance

Message par Judith »

Bravo Maryvonne, vous êtes adorable ! Lorsque j'ai entamé ma reconversion l'hiver dernier, un jeune prêtre de l'Emmanuel a pris un malin plaisir, que le Seigneur me pardonne, en me faisant attendre pendant des semaines, décidant que je n'étais pas prête pour le Sacrement de Réconciliation, encore moins pour recevoir le corps et le sang du Christ. Depuis j'ai réglé le problème et me suis tournée vers une soeur carmélite qui m'accompagne et qui a dédramatisé la situation et m'a "permis" de recevoir ce sacrement avec le prêtre du Carmel ainsi que l'eucharistie. Dimanche dernier, je suis allée à la messe dans la chapelle du jeune prêtre que je ne peux m'empêcher d'associer à "Maître Dang", étant donné ses origines, il a des attitudes de guru, ce qui à mon sens n'est pas la bonne attitude dans le cadre du Renouveau Charismatique, on se serait cru à une messe bien culpabilisante comme celles du siècle dernier qui ont fait fuir les jeunes, étonnant pour un jeune prêtre qui ne comprend certainement pas la miséricorde et qui est dur avec ses ouiailles, qui semblent pourtant l'apprécier étant donné son côté séducteur, je lui ai demandé de bénir un dizainier que je portais à mon bras gauche, il n'a pas manqué de me faire une remarque négative, irrespectueuse et désobligente "ce n'est pas fait pour être porté mais pour prier !", quel manque de subtilité et de compassion envers ceux qui souffrent comme moi et qui crient vers le Seigneur. Ensuite pendant la messe, j'étais au premier rang avec une amie catholique pratiquante et j'ai remarqué que ses zigomatiques bougeaient, manifestement ma présence le dérangeait, lorsque je me suis présentée humblement à lui pour recevoir le corps du Christ, son regard semblait me dire "mais comment oses-tu ?". Durant l'homélie, il a parlé de l'Adoration en accusant les pécheurs que nous sommes de laisser Jésus tout seul devant le tabernacle. Père Joseph-Marie, je vous remercie de porter ce prêtre dans votre prière, moi-même, je ne lui en veux pas du tout, seul le Sacrement compte et je l'ai reçu. Lorsque je suis rentrée de la Stabat en juillet dernier, j'ai demandé au prêtre de ma paroisse (un autre) si je pouvais venir à la messe tous les jours, il m'a dit que cela n'était pas utile et que le dimanche suffisait, j'ai obéi mais je demeurais frustrée et insatisfaite, j'avais véritablement le désir de participer aux offices du jour et d'être nourrie et portée par la prière ... :evil:Je ne cherche pas des excuses mais j'étais fragile et tout cela n'a fait que favoriser la rechute que vous connaissez. Je reconnais que le sacerdoce de la prêtrise n'est pas facile mais si ce prêtre continue sur sa lancée, je ne pense pas que les chrétiens vont venir nombreux à l'Adoration, je continue de me mêler de ce qui ne me regarde pas mais tout cela m'affecte. Comment dois-je comprendre l'obéissance dans ces circonstances (faire profil bas et me taire ou bien lui dire ce que je pense).
Merci Père pour votre soutien et vos commentaires. :D

P. Joseph-Marie
Messages : 1327
Enregistré le : 5 sept. 2003

Message par P. Joseph-Marie »

Je crois que vous avez le droit de dire respectueusement ce que vous pensez, en ajoutant - ou plutôt en disant d’abord - que quelle que soit sa réponse, vous obéirez. Votre parole peut aussi édifier voire convertir un prêtre, qui n’est – je suis bien placé pour le savoir ! – qu’un homme comme les autres, particulièrement exposé et qui n’a pas droit à l’erreur. Mais si quelqu’un l’aide à rectifier le tir, peut-être sera-t-il heureux de le faire. Dans le cas contraire, pourvu que vous ayez gardé le ton et la forme qui conviennent, vous n’aurez rien à vous reprocher.

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