Je crois qu’on n’a pas la « liberté de pécher », car le péché nous prive précisément de la liberté. Nous avons la liberté de choisir le Bien pour lequel nous sommes créés, auquel nous sommes destinés ; mais dès que nous quittons cette finalité, nous tombons dans l’esclavage du péché.
Marie n’a jamais été séduite par ce péché, c'est-à-dire qu’elle n’a jamais dévié de la volonté divine. Si elle avait failli, elle n’aurait pas pu accueillir le Verbe de Dieu, car pour l’accueillir, il fallait qu’elle soit totalement disponible à l’action de l’Esprit Saint, ce qu’elle n’aurait plus été si elle avait cédé au moindre péché. Mais la question ne se serait pas posée, car l’Ange ne serait pas descendu jusqu’à elle pour lui proposer d’être la mère du Sauveur.
Votre première question est bien plus difficile, à savoir le libre consentement de Marie à la grâce reçue au moment de sa conception. Marie est née dans des conditions disons miraculeuses, puisqu’elle fut soustraite aux conséquences du péché originel qui affectaient incontestablement ses parents, aussi saints que pouvaient être Anne et Joachim. Marie n’a aucun mérite de ce privilège puisque c’est une pure grâce, fruit de l’élection divine. Mais son mérite c’est d’être restée fidèle à cette grâce initiale, et il me semble que c’est dans cette fidélité de chaque instant tout au long de sa vie, qu’elle a librement consenti au don initial de Dieu.
