"Couvrir une multitude de péchés ?"

[VexillumRegis]

Bonjour mon Père,

Cette expression se trouve à l'extrême fin de l'épître de Jacques, et dans I Pierre IV, 8.

En substance, on comprend que la charité surabondante de certains fidèle "couvre" une multitude de péchés d'autre fidèles. Mais que faut-il mettre derrière ce terme de "couvrir" ? Y-a-t-il une sorte de solidarité qui fait que la grâce de l'un "efface" le péché de l'autre ? Ou faut-il entendre simplement que le premier, en temps que modèle, empêche ainsi les autres de dévier et "couvre" ainsi une multitude de péchés potentiels ?

J'espère avoir été clair et vous remercie d'avance de vos éclaircissements.

Cordialement,

- VR -

[P. Joseph-Marie]

« Avant tout, conservez entre vous une grande charité, car la charité couvre une multitude de péchés » (1P4). Il ne s’agit donc pas de la charité des uns qui couvre le péché des autres, mais la charité qu’entretiennent entre eux les frères d’une même communauté, qui parle plus éloquemment devant Dieu que leurs péchés. Cette communauté peut d’ailleurs fort bien être un couple, une famille, une communauté religieuse ou paroissiale : la charité dans la vie fraternelle manifeste l’accueil de l’Esprit Saint, dont la lumière chasse les ténèbres du péché. Le Seigneur en effet ne compte pas tant nos « mauvais points », que les œuvres méritoires que nous accomplissons dans la force de sa grâce c'est-à-dire avec l’aide de son Esprit.

[Patrick S.]

Cher Père,

ne peut-on pas concevoir que cette charité peut aussi s'exercer dans la communion des saints, par exemple les prières et sacrifices en faveur des âmes du purgatoire. Ainsi la charité des uns pourrait "couvrir" les péchés des autres ?

Bien à vous

Patrick

[P. Joseph-Marie]

Bien sûr ! C’est une interprétation tout à fait légitime puisqu’elle prolonge le sens du texte en élargissant la communauté en question non seulement à celle de la terre, mais aussi du Purgatoire !