Homosexualité

jean-maurice

l'homosexuel est d'abord une victime

Message par jean-maurice »

L”adolescent qui découvre son hosexualité sait qu’il va devoir subir les moqueries de ses camarades, le chagrin de ses parents, les injures de ceux qui veulent prouver leur “virilité” en agressant physiquement des “pd”.
S’il est catholique, il sait aussi que l’Eglise condamne les actes et les pensées qu’elle considère comme “contraires à la loi de Dieu et à la nature”.
Il sait donc qu’il fait désormais partie de la trop longue liste des victimes qui depuis des millénaires ont été traitées et sont encore traitées comme des criminels, des fous dangereux, des pervers, des malades et, récemment encore, sous la plume du Père Anatrella, d’immatures.
La plupart de ces jeunes gens se sentent coupables de leur “anormalité”, ce qui ajoute aux souffrances qui viennent de la société. D’où leurs difficultés à accepter une injustice. D’où aussi leur révolte légitime contre la société civile et religieuse qui ne leur permet pas de vivre en paix.
La République a fait preuve de tolérance en reconnaissant enfin que les homosexuels ne nuisent en rien à la paix sociale.
Des homos sont catholiques. Sont-ils incapables de charité? Ne savent-ils pas prier Dieu? En quoi se dstinguent-ils des autres chrétiens?
Sont-ils hérétiques?
Seront-ils jugés sur leur sexualité ou sur leur ouverture au prochain?
La compassion à leur égard ne fait qu’ajouter au mépris dont ils sont l’objet. Et si l’Eglise apprenait la tolérance?

P. Joseph-Marie
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Message par P. Joseph-Marie »

Je répète que l’Eglise n’a jamais « condamné » les personnes souffrant de tendances homosexuelles, mais au nom même de la Révélation, elle ne peut légitimer l’acte homosexuel. Ne croyez pas que ce soit un groupe de prélats drapés dans leur manteau d’hypocrisie qui énonce des règles universelles du haut de leur cathèdres de vérité : l’Eglise n’a d’autre prétention que de se faire l’interprète de la Parole d’un Autre, qui s’est révélé à nous pour nous montrer le « chemin de la vérité qui conduit à la vie ». Elle ne parle qu’en son nom à lui, et s’il s’est prononcé clairement sur un point concernant « la foi ou les mœurs », elle ne se donne pas le droit de changer ses Paroles. Mais dénoncer un comportement déviant ne revient pas à condamner une personne. Les jeunes qui vivent le drame de l’homosexualité cueillent les fruits de la crise qui affecte profondément la famille ; si vous voulez trouver des coupables, cherchez plutôt du côté des causes de la dégradation des familles ! La difficulté consiste effectivement à ne pas laisser le jeune qui découvre ses tendances homophiles dans l’isolement, la honte, le replis sur soi : il finira nécessairement par rejoindre ceux qui vivent la même souffrance. Par contre s’il est accueilli et accompagné tel qu’il est, il peut fort bien retrouver progressivement un comportement hétérosexuel.
Quant au mot « tolérance », je crois qu’il faudrait d’abord le définir, avant de le brandir comme argument dans un débat : votre interlocuteur pourrait fort bien s’étonner de votre intolérance envers l’Eglise, qui ne semble plus avoir droit à une position personnelle, fusse-t-elle argumentée.

jean et suzanne

homosexualité et révélation

Message par jean et suzanne »

Nous aussi, mon Père, nous croyons à la Révélation qui nous a appris que nous étions, toutes et tous, un, dans le Christ Ressuscité, sans distinction de sexe, de couleur, de culture et d'origine.
Condamner l'homosexualité au nom de la Révélation n'a aucun sens à nos yeux, puisque celle-ci rassemble en un même corps ce que les hommes ont désunis.
C'est vous, qui séparez les homosexuels du corps social et divin en les considérant comme des déviants, et en faisant preuve à leur égard d'une compassion paternaliste et hautaine.
Nous sommes toutes et tous, un seul corps en devenir d'éternité et nous n'avons pas l'intention de laisser qui que ce soit à la traîne ou d'exclure les femmes, les homosexuels, les divorcés, etc.. du salut éternel.
Nous ne sommes pas des Juges, nous ne voulons pas d'une Bonne Nouvelle qui soit composée d'une liste de condamnations.
Dieu a pardonné à l'humanité d'avoir sacrifié son Fils sur l'autel du Golgotha, d'avoir bu son sang, mangé sa chair, que valent les reproches faits aux homosxuels par rapport à un tel acte de miséricorde?

P. Joseph-Marie
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Message par P. Joseph-Marie »

Si vous « croyez à la Révélation », que faites-vous alors de Gen 1, 27 : « Dieu créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa ». C’est dans leur complémentarité que l’homme et la femme constituent ensemble l’image de Dieu.
Et que faites-vous de Rm 1, 26-27 : « Dieu les a-t-il livrés à des passions avilissantes : car leurs femmes ont échangé les rapports naturels pour des rapports contre nature ; pareillement les hommes, délaissant l'usage naturel de la femme, ont brûlé de désir les uns pour les autres, perpétrant l'infamie d'homme à homme et recevant en leurs personnes l'inévitable salaire de leur égarement ». Bien sûr il faut resituer ces versets dans leur contexte pour dégager le sens que Paul entendait leur donner ; mais ce travail interprétatif ne permettra pas de justifier pour autant les actes homosexuels.
J’ajoute que la Révélation pour un catholique, n’est pas uniquement dans les Ecritures, mais dans les Ecritures et la Tradition ; or celle-ci est unanime sur le point qui nous occupe : jamais elle n’a approuvé les comportements homosexuels.
Quant à l’unité en Christ à laquelle vous faites allusion, vous savez bien qu’elle concerne la réalité eschatologique, lorsque dans le Royaume nous seront « semblables aux Anges de Dieu » (Lc 20, 27-40).
Je m’étonne de l’accusation de « compassion paternaliste et hautaine » ; compassion, sans aucun doute ; mais ne croyez-vous pas que les deux qualificatifs supplémentaire trahissent que les passions se mêlent au débat et obscurcissent l’intelligence ? Vous vous défendez quelques lignes plus loin d’être des juges, mais vous venez à l’instant de me condamner sans appel…
C’est un peu facile de dire « nous ne voulons pas d’une Bonne Nouvelle qui soit une liste de condamnations » : les slogans n’ont pas leur place dans une réflexion spirituelle. C’est par ce genre d’affirmation sans nuance que l’on tombe d’un excès dans l’autre ; d’un excès moralisateur et pélagien (l’homme est sauvé par ses efforts de vie vertueuse) à un excès quiétiste : la miséricorde est telle qu’il suffit de vivre selon ses aspirations du moment en comptant sur la bonté infinie de Dieu.
Miser sur la miséricorde implique que nous nous reconnaissions pécheurs ; si vous justifiez tous les comportements, pourquoi auriez-vous encore besoin de la miséricorde ? N’oubliez pas que Jésus est « le chemin, la vérité et la vie » : l’accès à la vie passe par l’épreuve de la vérité. Rien ne peut me séparer de la miséricorde de Dieu, sauf ma prétention à parler à sa place sur ce qui est bien et mal : ce fut déjà le dérapage initial en Gen 3 ; et je constate que cela demeure aujourd’hui encore une stratégie efficace.
Vous justifiez l’homosexualité au nom de la miséricorde ? Et bien moi je mets en cause - non les personnes mais - les comportements homosexuels au nom de la Révélation, afin précisément que les personnes aient accès à cette miséricorde, alors que vous les en privez en prétendant justifier leurs comportements.
Que vous n’ayez pas l’intention de laisser qui que ce soit à la traîne est une bonne chose, mais permettez moi de vous faire remarquer que ce n’est pas vous qui sauvez, mais le Christ. J’admire la manière dont vous lui dictez, au-delà de ce qu’il a bien pu nous révéler, ce qu’il aurait dû nous dire.
Ceci dit, je vous défie de me montrer où j’ai mis en doute le salut offert aux personnes homosexuelles ? C’est à croire que vous refusez de voir la différence essentielle que je fais (à la suite de l’Eglise) entre l’acte homosexuel et la personne ressentant de telles tendances.

David

Message par David »

Cher Père Joseph-Marie

Quel sujet difficile que l'homosexualité !

Je suis un jeune qui est en chemin avec le Seigneur et homosexuel. Je suis en parfait accord avec votre propos sur le sujet et suis reconnaissant qu'un prêtre comme vous donne un tel avis. J'ai cependant quelques interrogations concernant le message de jo sur le fait de savoir qui est en état de grâce ou pas pour communier. Je trouve qu'on parle tout le temps des homosexuels en discutant s'ils sont malade, pas malade, pervers, pas pervers, en état de grâce ou pas, à admettre dans l'Eglise ou pas..Enfin toute une litanie de questions ?
J'aimerai bien savoir pourquoi on parle pas ou bien peu de la sexualité des hétérosexuels et de la chasteté demandée par la Sainte Eglise !
Il faut bien dire que c'est probablement beaucoup plus difficile encore parce que c'est la majorité d'hétérosexuels dans l'Eglise et donc on juge plus facillement les minorités. ( ça donne bonne conscience)
De plus il faut bien dire que la grande majorité des homosexuels ne fréquentent pas les églises et ne se sentent pas concernés par ces propos.
Par contre certains comme moi essayent de suivre le Christ sur le chemin de vie et sont parfois bien triste de l'incompréhension de la réalité de la situation.
Cher Père j'écris dans ce forum comme témoignage aussi de mon engagement dans l'Eglise.
L'homosexualité ne vient t'elle pas d'un manque d'Amour quelque part ou d'un manque venant du couple hétérosexuel ?
Oui je pense que le problème vient d'abord des hétéro et pas des homo en premier.. :)
Voilà il s'agissait pas de faire le procès des hétéro comme vous l'aurez bien compris mais de faire avancer un peu le sujet.
Ce temps est bien troublé et c'est vrai que l'Eglise ne doit pas ce laisser troubler par les influences de la société actuelle.
le Temps pour l'Eglise d'aujourd'hui et de demain sera le temps de l'Amour, de la miséricorde, de la révélation de Jesus Christ venu pour sauver les faibles, les malades, les pécheurs, les pauvres, les rejetés de toute sorte, les homosexuels, les hétérosexuels et les prêtres...
Regardons d'abord Jésus et après nos frères et soeurs autrement nous allons vite devenir des "nouveaux" pharisiens.
Merci encore Père pour votre engagement dans la vérité à la suite du Christ et continuer à nous aider sur ce chemin.

P. Joseph-Marie
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Message par P. Joseph-Marie »

C’est plutôt moi qui vous remercie pour votre très beau témoignage !
Vous avez raison de souligner l’hypocrisie qui consisterait à s’aveugler sur les difficultés, voire les chutes des personnes homosexuelles, pour ne pas voir les écarts des personnes hétérosexuelles en matière de sexualité.
Vous avez également raison de dire que l’homosexualité est (en général) une conséquence d’une carence affective, donc d’un manque venant du couple hétérosexuel.
Bonne route à la suite du Christ sur le chemin de la vraie Vie !

Jo

Homosexualité

Message par Jo »

Très cher David,

Je ne savais pas que j'ouvrais la boîte de Pandore quand j'ai posé ma question au Père Verlinde.

Ma question n'était pas tant de savoir qui est en état de grâce ou non, mais plutôt d'avoir un éclairage clair sur le sujet.

Par ailleurs, comme le Père Verlinde disait, je te remercie de ton témoignage... car il me permet de faire un examen de conscience.
J'ai cependant quelques interrogations concernant le message de jo sur le fait de savoir qui est en état de grâce ou pas pour communier.
En ce qui concerne l'état de grâce, c'est seulement ma conscience qui me permet de le dire et surtout pas je ne pourrais le dire pour un autre.

Mes prières t'accompagnent David.

Jo
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P. Joseph-Marie
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Message par P. Joseph-Marie »

C’est même plus complexe que cela : en bonne théologie, nul n’est ne peut dire avec certitude s’il est en état de grâce ou non ! C’était d’ailleurs une des questions pièges posées par ses juges à Sainte Jeanne d’Arc : « Etes-vous en état de grâce » ; réponse inspirée de Jeanne : « Si j’y suis, que Dieu m’y garde ; si je n’y suis pas, qu’il m’y mette ! ». C’est réellement la seule bonne réponse : nous ne pouvons avoir aucune certitude subjective d’être en état de grâce ou pas. Nous pouvons bien sûr avoir de bonnes raisons de croire que nous y sommes, mais cela ne fera jamais une certitude. D’où l’importance d’observer les préceptes de Dieu transmis par son Eglise : cette obéissance objective est mon meilleur critère de discernement.

Verrouillé