un Dieu Créateur et dynamique
un Dieu Créateur et dynamique
Le Dieu de la Bible est avant tout un Dieu créateur. Il a eu le génie de tout inventer et l'univers est son oeuvre grandiose que nous pouvons admirer dans la riche profusion de sa diversité. Je m'étonne toujours de constater que l'Eglise ne s'intéresse pas plus à la science. Elle devrait au contraire encourager les efants et les adultes à mieux apprendre à déchiffrer le grand livre du Créateur. Tous ceux qui cherchent, qui découvrent, qui inventent, qui explorent, qui crèent des oeuvres de génie agissent dans la même direction que Dieu. L'Eglise privilégie la prière, la contemplation, la vie monastique, mais travailler dans un laboratoire de recherche me semble un lieu fort approprié pour dialoguer avec Dieu. Le Père des cieux et de l'univers ne me semble guère être un contemplatif mais au contraire un actif. Toute la dynamique créatrice de Dieu se retrouve dans sa création. Pourquoi ne pas suivre son exemple? J'admire les savants, tous ceux qui cherchent et découvrent et font du bien à l'humanité. Le Pape aime sanctifier des religieux et des religieuses mais la vie ne se passe pas seulement dans des lieux de sanctification. Pourquoi toujours ce rejet de la vie profane comme si Pasteur était moins méritant aux yeux de Dieu que Thérèse de l'Enfant Jésus? Il ne suffit pas de sanctifier le rtravail comme le veut St Balaguer de l'Opus Dei, il faut aussi promouvoir le travail créateur. Ce n'est pas parce qu'on croit en Dieu qu'on doit rester un ignorant. Puisse l'Eglise redevenir dynamique comme elle le fut dans des temps maintenant trop anciens. Les universités du XIII ème siècle furent des lieux de travail, de recherche, et de foi. L'Eglise en se retirant de la science a commis une grande faute qu'elle paye aujourd'hui ca les jeunes générations n'acceptent plus de croire les yeux fermés et c'est une grande Bonne Nouvelle. Merci de m'avoir lu.
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Avez-vous connaissance de la l’Académie pontificale des sciences, qui regroupe des sommités du monde entier, croyants ou incroyants, parmi lesquels nombre de prix Nobel ? Ils ont des rencontres régulières pour partager leurs recherches et pousser plus loin la réflexion sur les enjeux philosophiques des découvertes ou théories nouvelles. Le Saint Père assiste en général à la rencontre conclusive.
Il est vrai qu’il se passe bien des choses dans notre Eglise qui ne sont pas répercutées par les médias et dont on demeure hélas ignorant, particulièrement en France.
J’ajoute que le Saint Père a lancé une sollicitation dans toutes les universités romaines pour approfondir les rapports entre la foi et la science pour retrouver cette synergie à laquelle vous faites allusion.
En tant que scientifique, vous comprendrez que je ne reste pas indifférent…
Il est vrai qu’il se passe bien des choses dans notre Eglise qui ne sont pas répercutées par les médias et dont on demeure hélas ignorant, particulièrement en France.
J’ajoute que le Saint Père a lancé une sollicitation dans toutes les universités romaines pour approfondir les rapports entre la foi et la science pour retrouver cette synergie à laquelle vous faites allusion.
En tant que scientifique, vous comprendrez que je ne reste pas indifférent…
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Le pape a aussi écrit l'encyclique Fides et Ratio sur les rapports entre la foi et la raison. Vous pouvez la trouver ici :
http://www.vatican.va/edocs/FRA0075/_INDEX.HTM
http://www.vatican.va/edocs/FRA0075/_INDEX.HTM
un Dieu créateur et dynamique (suite)
Tout d'abord, merci mon Père pour votre réponse.
Vous dites qu'il se passe bien des choses à Rome qui ne sont pas répercutées par les medias. Disons plus justement que s'il se passe des choses dans l'Eglise, elles sont soigneusement tenues étouffées par la hiérarchie. Je n'ai jamais entendu un prètre se réjouir de la création. On parle beaucoup et toujours abondamment du péché mais de la création elle-même qui reflète le génie inventif du Créateur, son dynamisme et sa jubilation, c'est zero. A croire que nous devrions toujours pleurnicher sur notre triste condition humaine. Tout en n'ignorant pas les conflits qui ensanglantent la terre, les génocides, le Sida, les orphelins du Sida, les innombrables victimes de la famine, de la cruauté de certains pouvoirs, je n'arrive pas à geindre. Je me réconforte en m'émerveillant de la profusion des formes et des couleurs, de la variété des êtres humains et des espèces animales. Dieu est un astrophysicien, un chrmiste, un biologiste, un peintre, un architecte, un poète, un musicien, à l'évidence un génie plus génial car plus universel que Léonard de Vinci, Eistein ou Picasso réunis. J'aimerais entendre les prètres s'émerveiller du monde que nous habitons et dont nous sommes issus. J'ai trop souvent le sentiment qu'ils ne se préoccupent que de morale. Je ne nie pas l'importance de la morale, elle est indispensable à une société. Nous avons besoin de lois, de règles, de limites. Mais nous avons aussi besoin de rêver, de nous enthousiasmer. Je rêve sans cese d'un Paradis des cieux où toute la Création serait conviée par Dieu et serait magnifiée par son Créateur. Je ne veux pas croire à l'anéantissemtn de l'univers dans un gouffre noir. Le paradis dont parle trop souvent l'Eglise encombrée à milliards d'âmes impalpables ne m'enchante guère non plus. Ce milieu sans paysages, sans arbres, sans soleils et sans étoiles, sans animaux, sans la musique des sphères mêlées à celle des hautbois, au chant des oiseaux et des dauphins, ne peut nous suffire. Nous avons envie de ressusciter et de retrouver le Christ vêtu de son manteau bleu de gloire sur lequel gravitent les étoiles.
Vous dites qu'il se passe bien des choses à Rome qui ne sont pas répercutées par les medias. Disons plus justement que s'il se passe des choses dans l'Eglise, elles sont soigneusement tenues étouffées par la hiérarchie. Je n'ai jamais entendu un prètre se réjouir de la création. On parle beaucoup et toujours abondamment du péché mais de la création elle-même qui reflète le génie inventif du Créateur, son dynamisme et sa jubilation, c'est zero. A croire que nous devrions toujours pleurnicher sur notre triste condition humaine. Tout en n'ignorant pas les conflits qui ensanglantent la terre, les génocides, le Sida, les orphelins du Sida, les innombrables victimes de la famine, de la cruauté de certains pouvoirs, je n'arrive pas à geindre. Je me réconforte en m'émerveillant de la profusion des formes et des couleurs, de la variété des êtres humains et des espèces animales. Dieu est un astrophysicien, un chrmiste, un biologiste, un peintre, un architecte, un poète, un musicien, à l'évidence un génie plus génial car plus universel que Léonard de Vinci, Eistein ou Picasso réunis. J'aimerais entendre les prètres s'émerveiller du monde que nous habitons et dont nous sommes issus. J'ai trop souvent le sentiment qu'ils ne se préoccupent que de morale. Je ne nie pas l'importance de la morale, elle est indispensable à une société. Nous avons besoin de lois, de règles, de limites. Mais nous avons aussi besoin de rêver, de nous enthousiasmer. Je rêve sans cese d'un Paradis des cieux où toute la Création serait conviée par Dieu et serait magnifiée par son Créateur. Je ne veux pas croire à l'anéantissemtn de l'univers dans un gouffre noir. Le paradis dont parle trop souvent l'Eglise encombrée à milliards d'âmes impalpables ne m'enchante guère non plus. Ce milieu sans paysages, sans arbres, sans soleils et sans étoiles, sans animaux, sans la musique des sphères mêlées à celle des hautbois, au chant des oiseaux et des dauphins, ne peut nous suffire. Nous avons envie de ressusciter et de retrouver le Christ vêtu de son manteau bleu de gloire sur lequel gravitent les étoiles.
Re: un Dieu Créateur et dynamique
Le "Père des Cieux" est en effet ma foi très actif : Il est l'ACTE PUR. Il n'a pas créé : IL CREE "à tout instant" si on veux dire(le temps n'existe pas en Dieu). IL est l'ETRE SUBSISTANT PAR SOI ! Créer au sens précisément de donner l'existence ou de faire exister !Bruno de Bordeaux a écrit :Le Dieu de la Bible est avant tout un Dieu créateur. Il a eu le génie de tout inventer et l'univers est son oeuvre grandiose que nous pouvons admirer dans la riche profusion de sa diversité. Je m'étonne toujours de constater que l'Eglise ne s'intéresse pas plus à la science. Elle devrait au contraire encourager les efants et les adultes à mieux apprendre à déchiffrer le grand livre du Créateur. Tous ceux qui cherchent, qui découvrent, qui inventent, qui explorent, qui crèent des oeuvres de génie agissent dans la même direction que Dieu. L'Eglise privilégie la prière, la contemplation, la vie monastique, mais travailler dans un laboratoire de recherche me semble un lieu fort approprié pour dialoguer avec Dieu. Le Père des cieux et de l'univers ne me semble guère être un contemplatif mais au contraire un actif. Toute la dynamique créatrice de Dieu se retrouve dans sa création. Pourquoi ne pas suivre son exemple? J'admire les savants, tous ceux qui cherchent et découvrent et font du bien à l'humanité. Le Pape aime sanctifier des religieux et des religieuses mais la vie ne se passe pas seulement dans des lieux de sanctification. Pourquoi toujours ce rejet de la vie profane comme si Pasteur était moins méritant aux yeux de Dieu que Thérèse de l'Enfant Jésus? Il ne suffit pas de sanctifier le rtravail comme le veut St Balaguer de l'Opus Dei, il faut aussi promouvoir le travail créateur. Ce n'est pas parce qu'on croit en Dieu qu'on doit rester un ignorant. Puisse l'Eglise redevenir dynamique comme elle le fut dans des temps maintenant trop anciens. Les universités du XIII ème siècle furent des lieux de travail, de recherche, et de foi. L'Eglise en se retirant de la science a commis une grande faute qu'elle paye aujourd'hui ca les jeunes générations n'acceptent plus de croire les yeux fermés et c'est une grande Bonne Nouvelle. Merci de m'avoir lu.
On remarquera que dans cet ordre de rationalité METAPHYSIQUE beaucoup de "problèmes" épistémologiques fondent comme neige au soleil. Par exemple celui de la finalité en Biologie ne se pose plus car comme l'a dit Jean DAUJAT : Dieu n'est l'ordonnateur et l'organisateur de l'univers que parce qu'il en est proprement le créateur et qu'en en étant proprement le créateur. Et alors la finalité est immanente à la nature des choses. Dieu donne cette ordonnance en donnant l'existence elle-même !


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Re: un Dieu créateur et dynamique (suite)
J’espère que votre généralisation est un peu excessive pour ce qui est de l’indifférence des chrétiens occidentaux par rapport à la nature. Ceci dit, il est vrai que l’Occident chrétien s’est engagé dans une voie plus « moraliste » alors que l’Orient chrétien a gardé une orientation plus contemplative, intégrant davantage la nature dans sa démarche mystique.bruno de bordeaux a écrit :Je n'ai jamais entendu un prètre se réjouir de la création. On parle beaucoup et toujours abondamment du péché mais de la création elle-même qui reflète le génie inventif du Créateur, son dynamisme et sa jubilation, c'est zero. A croire que nous devrions toujours pleurnicher sur notre triste condition humaine. Tout en n'ignorant pas les conflits qui ensanglantent la terre, les génocides, le Sida, les orphelins du Sida, les innombrables victimes de la famine, de la cruauté de certains pouvoirs, je n'arrive pas à geindre. Je me réconforte en m'émerveillant de la profusion des formes et des couleurs, de la variété des êtres humains et des espèces animales. Dieu est un astrophysicien, un chimiste, un biologiste, un peintre, un architecte, un poète, un musicien, à l'évidence un génie plus génial car plus universel que Léonard de Vinci, Einstein ou Picasso réunis. J'aimerais entendre les prètres s'émerveiller du monde que nous habitons et dont nous sommes issus. J'ai trop souvent le sentiment qu'ils ne se préoccupent que de morale. Je ne nie pas l'importance de la morale, elle est indispensable à une société. Nous avons besoin de lois, de règles, de limites. Mais nous avons aussi besoin de rêver, de nous enthousiasmer. Je rêve sans cese d'un Paradis des cieux où toute la Création serait conviée par Dieu et serait magnifiée par son Créateur. Je ne veux pas croire à l'anéantissemtn de l'univers dans un gouffre noir. Le paradis dont parle trop souvent l'Eglise encombrée à milliards d'âmes impalpables ne m'enchante guère non plus. Ce milieu sans paysages, sans arbres, sans soleils et sans étoiles, sans animaux, sans la musique des sphères mêlées à celle des hautbois, au chant des oiseaux et des dauphins, ne peut nous suffire. Nous avons envie de ressusciter et de retrouver le Christ vêtu de son manteau bleu de gloire sur lequel gravitent les étoiles.
Je vous suggère très fortement les ouvrages de Olivier Clément, et si vous avez le courage, allez donc voir du côté de la « Sophiologie » russe : Soloviev, Boulgakov, Florenski sont des théologiens (pas faciles) mais dont la pensée vous enthousiasmerait, j’en suis sûr ! Pour Evdokimov, « le temple reproduit le monde, œuvre de Dieu, il traduit aussi la présence du Transcendant, il est “Maison de Dieu” et “Porte du ciel” ». Pour la sophiologie, tout l’univers est destiné à devenir ce temple de Dieu.
le péché originel moteur de l'histoire
Après sa faute, Satan n'a pas fait preuve de repentir.
Adam et Eve n'ont pas demandé pardon à Dieu de lui avoir désobéi.
L'humanité, héritière du péché du couple premier nn'a pas demandé pardon à Dieu pour ses fautes ni pour avoir assassiné son Fils.
Malgré le Golgotha, nous vivons toujours dans le péché.
Le péché a été le moteur de l'histoire. Sans la faute originelle, nous vivrions comme vivent les anges sans créer, inventer, explorer, découvrir,questionner. Sans la mort, qui met fin à toute vie, il n'y aurait jamais eu de changement. Privée d'espace et de durée, l'humanité d'aujourd'hui serait identique à celle d'il y a deux millions d'années.
Je pense qu'Adam et Eve sont les véritables fondateurs de toute civilisation, car ils ont cru en eux. Prenant le risque de la souffrance, du travail, de la sexualité, de la mort, ils ont assumé leur condition d'homme.
La séparation de l'homme et de Dieu, du religieux et du profane, comme aujourd'hui de l'Eglise et de l'Etat, de la science et de la foi, a été la condition nécessaire pour que l'humanité puisse écrire sa propre histoire librement, sans subir des contraintes paralysantes.
Je m'en réjouis.
Adam et Eve n'ont pas demandé pardon à Dieu de lui avoir désobéi.
L'humanité, héritière du péché du couple premier nn'a pas demandé pardon à Dieu pour ses fautes ni pour avoir assassiné son Fils.
Malgré le Golgotha, nous vivons toujours dans le péché.
Le péché a été le moteur de l'histoire. Sans la faute originelle, nous vivrions comme vivent les anges sans créer, inventer, explorer, découvrir,questionner. Sans la mort, qui met fin à toute vie, il n'y aurait jamais eu de changement. Privée d'espace et de durée, l'humanité d'aujourd'hui serait identique à celle d'il y a deux millions d'années.
Je pense qu'Adam et Eve sont les véritables fondateurs de toute civilisation, car ils ont cru en eux. Prenant le risque de la souffrance, du travail, de la sexualité, de la mort, ils ont assumé leur condition d'homme.
La séparation de l'homme et de Dieu, du religieux et du profane, comme aujourd'hui de l'Eglise et de l'Etat, de la science et de la foi, a été la condition nécessaire pour que l'humanité puisse écrire sa propre histoire librement, sans subir des contraintes paralysantes.
Je m'en réjouis.
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Votre interprétation emprunte beaucoup aux doctrines ésotériques qui prétendent que le serpent a conduit nos premiers parents à s’engager dans un chemin d’évolution.
Sans chercher à répondre aux nombreux aspects que vous soulevez dans votre intervention, je crois cependant devoir dire qu’il y a confusion entre liberté et libre arbitre. La liberté est la capacité de discerner et de choisir le bien, et non la capacité de se détruire en choisissant le mal. Le péché n’a jamais été moteur de quoi que ce soit, car il est destructeur par essence. Le dynamisme de l’histoire est la rencontre entre la liberté divine et la liberté humaine, rencontre qui perdure tant que Dieu donne « la vie, le mouvement et l’être » à sa créature. Cette histoire est dramatique précisément parce que la liberté de l’homme résiste à celle de Dieu. Sans cette opposition farouche - enracinée dans le mensonge du Serpent - l’homme aurait « grandi en taille, grâce et sagesse sous le regard de son Dieu » (Lc 2, 52), sans devoir passer par la souffrance. Qui vous dit que nous n’aurions pas connu d’évolution ? Saint Irénée déjà soulignait que le sixième jour Dieu se retirait et se reposait pour contempler comment l’homme conduirait la nature, achevée dans son ordre, à son accomplissement par l’accueil de la grâce.
Quant à dire que la séparation de l’homme d’avec Dieu, du religieux et du profane a été la condition pour que l’homme puisse écrire sa propre histoire, c’est oublier un peu vite que le Serpent est le père de la confusion, et par là du mensonge. Sa suggestion est claire : « Vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal ». Il nie la transcendance divine et invite à la confusion, aussi bien ontologique qu’éthique. De même il est étrange d’entendre aujourd’hui prétendre que la séparation du religieux et du profane a été acquise « contre » la religion judéo-chrétienne, alors que plus personne ne conteste que c’est précisément la religion chrétienne, en raison de son affirmation de la transcendance de Dieu, qui est à l’origine de la désacralisation du monde et de la distinction des ordres religieux et profane ! Je ne peux que m’en réjouir avec vous, d’autant plus qu’un certain Jésus a dit : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ».
Sans chercher à répondre aux nombreux aspects que vous soulevez dans votre intervention, je crois cependant devoir dire qu’il y a confusion entre liberté et libre arbitre. La liberté est la capacité de discerner et de choisir le bien, et non la capacité de se détruire en choisissant le mal. Le péché n’a jamais été moteur de quoi que ce soit, car il est destructeur par essence. Le dynamisme de l’histoire est la rencontre entre la liberté divine et la liberté humaine, rencontre qui perdure tant que Dieu donne « la vie, le mouvement et l’être » à sa créature. Cette histoire est dramatique précisément parce que la liberté de l’homme résiste à celle de Dieu. Sans cette opposition farouche - enracinée dans le mensonge du Serpent - l’homme aurait « grandi en taille, grâce et sagesse sous le regard de son Dieu » (Lc 2, 52), sans devoir passer par la souffrance. Qui vous dit que nous n’aurions pas connu d’évolution ? Saint Irénée déjà soulignait que le sixième jour Dieu se retirait et se reposait pour contempler comment l’homme conduirait la nature, achevée dans son ordre, à son accomplissement par l’accueil de la grâce.
Quant à dire que la séparation de l’homme d’avec Dieu, du religieux et du profane a été la condition pour que l’homme puisse écrire sa propre histoire, c’est oublier un peu vite que le Serpent est le père de la confusion, et par là du mensonge. Sa suggestion est claire : « Vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal ». Il nie la transcendance divine et invite à la confusion, aussi bien ontologique qu’éthique. De même il est étrange d’entendre aujourd’hui prétendre que la séparation du religieux et du profane a été acquise « contre » la religion judéo-chrétienne, alors que plus personne ne conteste que c’est précisément la religion chrétienne, en raison de son affirmation de la transcendance de Dieu, qui est à l’origine de la désacralisation du monde et de la distinction des ordres religieux et profane ! Je ne peux que m’en réjouir avec vous, d’autant plus qu’un certain Jésus a dit : « Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ».